Titre japonais : Gojira no gyakushū
Réalisateur : Motoyoshi Oda
Société de production : Tōhō
Musique : Masaru Satō
Casting (entre autres) :
- Hiroshi Koizumi (rôle de Shōichi Tsukioka)
- Setsuko Wakayama (rôle de Hidemi Yamaji, la fille de Kōhei)
- Minoru Chiaki dans le rôle de Kōji Kobayashi
- Takashi Shimura dans le rôle du docteur Kyohei Yamane, l'acteur reprenant son rôle du premier film ..
résumé de l'histoire :
Alors qu'ils survolent les mers pour repérer des bancs de poissons, les jeunes pilotes Tsukioka et Kobayashi rencontrent Godzilla et un autre monstre en train de se livrer une bataille féroce. Les deux créatures disparaissent dans l'océan, mais refont bientôt surface près d'Osaka, qui sera dès lors le cadre d'un combat à mort entre les deux monstres et les hommes.
Hier soir j'ai pu voir enfin ce film (c'est une découverte, pour ma part, je ne le connaissais pas)
Il s'agit donc de la suite directe du premier Godzilla de Ishiro Honda (que nous avons commenté ici)
Le premier film étant sorti en 1954, celui-ci arrive à peine un an plus tard (et semble avoir été réalisé assez rapidement pour surfer sur le succès de l'autre)
Contrairement au premier il n'est pas réalisé par Ishiro Honda mais par Motoyoshi Oda (en revanche on retrouve certains grands noms comme Eiji Tsuburaya aux effets spéciaux, qui a oeuvré sur énormément de films de monstres de la TOHO à cette époque)
Mon avis sur le film :
Un peu plus déçu que le premier, je l'ai moins aimé. Mais il est tout de même intéressant à plus d'un titre, si on prend du recul, par rapport à l'époque de réalisation, et les faibles moyens dans les années 50. Ce qui m'a gêné, c'est le rendu des monstres et des combats, déjà pour commencer, il se passe un moment assez long dans le film avant qu'on commence à voir Godzilla, ce n'est pas un problème en soi, mais j'avais parfois l'impression que le film trainait en longueur pour éviter d'avoir à trop produire de scènes spectaculaires, notamment dans cette scène où les membres de l'assemblée se repassent le film des évènements de l'année précédente (qu'on a pu voir dans le premier film)
Mais bon encore une fois, pour un film réalisé en 1955 c'est compréhensible. Ceci permet aussi de nous attarder sur les nouveaux personnages (on assiste notamment à une romance entre l'un des aviateurs aperçus au début du film parti à la rescousse de l'autre sur l'ile déserte, et une jeune femme standardiste de la compagnie) et parmi les scènes intéressantes mais qu'on pouvait retrouver dans le premier film, il y a bien évidemment tout l'affrontement entre l'armée et le monstre, ou plutôt les monstres car cette fois-ci notre bon vieux Godzilla ne vient pas tout seul faire le souk sur les villes japonaises, mais avec un autre monstre géant (qu'il affronte) : Anguilla (ou Anguirus apparemment, d'après les prononciations) ; monstre dont on nous dit dans le film d'ailleurs qu'il serait un "anguillosaurus" préhistorique, mais ce dernier n'existe pas, il semble inspiré de l'ankylosaure (peut-être est-ce du à la prononciation japonaise ? )
Nous assistons comme de coutume dans ce genre de film à des scènes de destructions massives, le mobilier urbain en prend encore pour son grade et nous retrouvons bien sûr les fameuses maquettes miniatures réalisées par Tsuburaya et son équipe pour représenter les immeubles qui sont soumis à rude épreuve. Nous assistons aussi (peu avant l'arrivée du monstre sur les côtes japonaises) à un immense blackout décidé par les autorités et auquel doivent se soumettre les habitants afin que, toutes lumières de la ville éteintes, Godzilla puisse retourner vers la mer et que son attention ne soit pas attirée. Plan qui échouera malheureusement à cause d'un groupe de prisonniers qui s'échappent d'un pénitencier, ensuite poursuivis par la police et dont le véhicule volé qu'ils conduisent finit par s'encastrer dans une usine, le tout se terminant en gigantesque incendie (de quoi titiller nos grosses bêbêtes qui rappliquent aussitôt sur les cotes )
A noter que pour ce film, les monstres n'ont pas été filmés en stop motion au rallenti comme sur le film précédent, mais via des séquences en accéléré, ce qui donne un rendu différent ... Nous assistons aussi à quelques belles scènes aériennes au milieu du film lorsque les aviateurs survolent la mer et l'ile où l'un des aviateurs fait naufrage.
Bref, un film intéressant à voir si on aime la "mythologie Godzilla", et où le danger du nucléaire est à nouveau évoqué (thème central du premier film, Godzilla ayant été réveillé par les essais nucléaires américains dans le Pacifique) ; Cette fois-ci, l'idée est que les essais ont aussi réveillé un nouveau Godzilla, car il ne s'agit bien évidemment pas du même animal que celui du premier film, vu le final de ce dernier, mais aussi Anguirus, qui terminera (spoiler) tué par le premier.
A travers ce combat, ce film est le prélude d'une série d'autres films qui verront s'affronter Godzilla et d'autres monstres (comme Mothra, Guidorah), concept repris à maintes reprises par les japonais depuis mais aussi les américains dans divers films et en premier lieu dans le fameux King Kong contre Godzilla (qui suivra de peu ce film)
Sur la toile, on peut apprendre comme anecdote que dans la version américaine, la Warner a remplacé la musique originale signée Masaru Satō par les thèmes des films Kronos (1957) et The Deerslayer (1957)