Génies et dieux d'orage, de pluie, de neige, de vent Si l'homme sur terre savait ce qu'est le tonnerre, il deviendrait cendre et poussière.
Taille :Ce sont en général des géants.
Aspect :Malgré leurs différences, qu'ils soient du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest, ils rassemblent un éventail commun de griffes, d'ailes et de dents de fer. Il faut être grand et fort, avoir du poumon pour brasser la tempête, souffler la trombe et le typhon, moudre des montagnes de gel, sculpter la banquise. Il faut avoir la main tannée et recuite pour battre la foudre du poing, la forger, la zigzaguer entre les doigts la lancer si loin, si profondément en terre. Il faut avoir une machinerie bien vaste et compliquée à l'intérieur de l'estomac pour fabriquer autant de brume et l’inhaler en nappes, en fog, en brouillasse ou l'affiner en volutes légères.
Vêtements :Tangaroa Ru, porteur du vent d'est et Ruhauttu, porteur des vents marins, arborent le paréo tahitien. Hurakan, prince du vent et du tonnerre qui a donné le feu aux siens par le frottement de ses sandales l'une contre l'autre, est ceint du costume royal des Mayas. Thomagata en Colombie, Pillau au Chili sont parés de bijoux d'or. Souffle-de-Vent, fille de la déesse Ataentsic, et Adekagagwaa d'été portent la tunique de daim brodée de perles des Amérindiens.
Habitat :Les "îles aériennes" sur les mers célestes dont quelques-unes sont connues : Magonia, Bouyan, Eolia, etc. En Bretagne le Palais des Vents se situe dans le Bro an Hanter Noz.
Au sommet des montagnes, au fond des cavernes, à l'intérieur des volcans, dans des châteaux de nuages, des forteresses de glace, des arbres, des temples, des forges, des maisons proprettes. Au centre de la terre, l'intérieur des salles aux milles échos où "Ils" composent des tempêtes sur des orgues gigantesques.
Nourriture :On dit qu"ils sont ogres, qu'ils dévorent gloutonnement tout ce qu'ils attrapent, avec une préférence gourmande pour les doigts, les nez, les oreilles. Les soiffards du gel s'abattent sur les vignes pour en aspirer le suc, ne laissant sur le cep qu'une grappe fripée.
Mœurs :Les uns sont cruels, les autres bons. Gais, ludiques, magnanimes, paisibles, sages, généreux mais aussi revanchards, capricieux, cyclothymiques, maussades, colériques, cataclysmiques.
Leurs insatiable appétit sexuel peut devenir lourd de conséquences pour leurs victimes.
Le coup de foudre aussi est à craindre.
Activités :Malgré les défauts qu'on leur reproche, ils font bien plus que la pluie et le beau temps. Ils maintiennent la planète en vie, l'irriguent, l'entretiennent, la fécondent, la cultivent et la défendent contre les déprédations des hommes à qui ils ne cessent de rappeler qu'ils ne sont pas les maîtres de l'univers.
En août, les anciens Slaves venaient en cortège rendre hommage à la mère de la Nature.
Se tournant vers l'orient ils disaient : "Mati-Syra-Zemlia, maîtrise tout être mauvais et impur pour qu'il ne nous envoûte pas ni nous fasse aucun mal" et ils versaient de l'huile de chanvre sur la terre.
Ensuite, tournés vers l'occident : "Mati-Syra-Zemlia, engloutis la force impure dans tes gouffres bouillonnants, dans ton feu ardent."
En se tournant vers le midi : "Mati-Syra-Zemlia, calme les vents venus du midi et les intempéries ! calme les sables mouvants et les tourbillons."
Enfin, se tournant vers le nord, ils disaient : "Mati-Syra-Zemlia, calme les vents boréaux et les nuées, maîtrise les froids et les tempêtes de neige." Et toujours après chaque invocation ils imbibaient les sillons d'huile et, une fois la cérémonie terminée, brisaient par terre les jarres peintes et se retiraient, rassurés que la déesse des nues intercéderait en leur faveur auprès de Striborg, le dieu des vents, de Warpulis, maître de l'orage, d'Erisvorch, dieu de la tempête sacrée. Elle calmerait les trois frères des vents couchés sur l'île de Bouyan et attirerait sur les récoltes la brise douce caressante de Dogoda.
De la même façon agissaient les Lituaniens en priant Perkunas, le roi des dieux du ciel, de la terre et des éléments, d'aller jeter ses foudres plus loin sur les friches sauvages : "Perkunas, petit dieu, ne bats pas le diable sur mon champ, je te donnerai toute une moitié de porc salé"...
Il existe autant de génies tempestaires, de dieux de l'atmosphère que de gouttes de pluie, de flocons de neige, de grains de gel, de coups de vent et de brins d'herbe dans toute la nature. Éparpillées au-delà des mers célestes, ces divinités atmosphériques couronnées d'arc-en-ciel faisaient la pluie et le beau temps bien avant déjà la plus haute Antiquité.
Le Nordique Aegir, époux de Ran, la tempête mère des neuf vagues, resplendit de sa trogne couperosée de buveur de bière : On l'appelle le brasseur, il fait mousser la mer.
Taran, le dieu du tonnerre gaulois, ressemble à un Jupiter aux tresses blondes ; Epona, sa fertile compagne, découvre une peau aussi laiteuse et constellée d'éphélides que sa sœur égyptienne Bast est bronzée ; rouge celle de l'Iroquois Hino, l'archer aux flèches de foudres ; jaune celle de Fong-Po, le comte du vent de Chine ; noire celle de Tawhaki, Tempestaire de Nouvelle-Zélande. Bariolé le plumage de l'Oiseau-Tonnerre algonquin dont le fracas des ailes annonce l'éclaire lancé par ses prunelles. Brune la fourrure de Ga-oh, l'ours du vent qui à coup de patte défeuille les forêts d'automne. Bleutés les Brim-Thursars, Kari et Trosti, géants de glace scandinaves. Kisin, au sud du Mexique, est cuirassé et armé de pied et cape. C'est un guerrier dont le combat ne cesse jamais. Chaque jour, chaque nuit, il repousse les damnés qui veulent s'échapper des enfers et envahir le monde. Ses joutes épiques déclenchent les tremblements de terre.
Les Jutuls scandinaves qui ont la cervoise mauvaise provoquent des avalanches en menaçant les villageois de reprendre leurs terres. Mais leur appétit redevient raisonnable si on leur propose quelques offrandes - ne serait-ce qu'une girouette pour s'occuper les dents.
Adad chez les Assyro-Babyloniens était l'éclusier du ciel. Il a fertilisé le sol du premier limon nourricier.
Ukko chez les Finnois est le berger des nuages, son épouse Akka fructifie les sorbiers.
En Chine, Lei-Kong est monseigneur le Tonnerre, il produit le grondement en martelant les tambours accrochés à ses flancs bleus ; auprès de lui, Tien-Mou lance les éclairs à l'aide d'un jeu de miroir. Yu-che trempe son épée dans la jarre qu'il porte en sautoir et découpe des gouttes de pluies dont il asperge le monde. Derrière eux Yun-t'-ong, le jeune garçon des nuages, obéit à leurs ordres.
Au Japon, Take Mikasuchi est un des dieux du Tonnerre, Kami-Nari en est la voix. Les arbres touchés par la foudre sont sacrés, celui qui oserait les abattre serait aussitôt foudroyé.
Du souffle du dieu Izanangui naquirent Shina-Tsu-Hiko le dieu des vents et la déesse Shina-To-bé qui dissipe la brume maligne.
Tatsuta-Hiko et Tatsuta-Hime gouvernent les tempêtes en mer. Haya-Ji gouverne les tourbillons et Nai-non-Kami les séismes ; Taka-Okami-des-montagnes et Kura-Okami-des-vallées dispensent la pluie et la neige.
Bacabs, les quatre dieux des vents mayas, soutiennent les quatre coins du ciel.
Les Aborigènes d'Australie réveillent à chaque nouvelle saison les dieux Wandjma et Bara, endormis sous les arbres, pour qu'ils ramènent la pluie.
Eole, fils de Poséidon, commande à Borée le vent du nord, Zéphyr le vent d'ouest, Euros le vent d'est et Auster le vent du sud. Il a inventé les voiles.