La Ligne Rouge (de Terrence Malick)

Le forum Les Ailes Immortelles a choisi de mettre à l'honneur ce très grand cinéaste qu'est Terrence Malick en lui consacrant une petite rubrique à part. J'invite le maximum de fans de son cinéma à discuter ici pour enrichir les débats le plus possible, et les autres bien sûr à découvrir cet artiste incroyable, véritable génie de la caméra.
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La Ligne Rouge (de Terrence Malick)

Messagepar phoenlx » mar. sept. 25, 2007 5:37 pm

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J'ai enfin vu La ligne rouge, film de guerre bien connu de Terrence Mallick (Le nouveau monde .. ) qui se déroule durant la guerre du pacifique entre américains et japonais en 42-43 (la prise de Guadalcanal en l'occurrence)

J'aimerais l'avis de ceux qui l'ont vu , notamment ceux parmi vous qui sont de grands fans de Malick (je découvre progressivement et à mon rythme ce réalisateur atypique, qui m'avait déjà procuré un mélange de sensation sublime et d'autre chose - peut-être plus ennuyeux - à travers Le nouveau monde (un beau film mais qui me gênait quand même par ses longueurs, bien que je reconnaisse que ce sont elles qui donnent aussi tout son charme au film et lui conféraient sa dimension poétique).

Indéniablement, en voyant La ligne rouge, on retrouve bien la patte du réalisateur, ce que certains appellent la "Malick's touch" s'il en existe une (et j'en suis persuadé !) ; Avec toujours cette lenteur, cette manière de filmer qui magnifie la nature, le moindre arbre, le moindre brin d'herbe, le moindre reflet dans l'eau. C'est vraiment beau. Et je crois que j'ai été cette fois-ci complètement conquis par le style du cinéaste, beaucoup plus qu'en voyant le Nouveau monde (même si je reconnais que ce dernier frise le chef d'oeuvre). La ligne rouge est un film de guerre magnifique et profond, percutant et philosophique, anti militariste par excellence et qui prend aux tripes, que je conseillerais à tous, c'est l'un des plus beaux films de la dernière décennie, et peut-être le film de guerre le plus grand jamais réalisé.

Je le place en tout cas au-dessus d'Il faut sauver le soldat Ryan de l'ami Steven Spielberg (film auquel il manque toute cette profondeur qu'on retrouve dans The thin red line ) ; Un autre film de guerre assez récent qui m'avait beaucoup marqué étant La chute du faucon noir, beaucoup plus rapide de par son rythme, peut-être bien plus violent et sanglant, mais surtout très différent.

Malick cherche ici autre chose que faire ce que beaucoup de réalisateurs font à savoir nous montrer la boucherie de la guerre pour en souligner son horreur (et attention, je ne critique pas là cette manière de faire, car au fond elle est peut-être plus efficace ... si tant est qu'on puisse rendre l'homme meilleur et plus sensé à travers le cinéma, et si tant est que le 7ème art puisse un jour éviter les guerres (j'en doute personnellement)

Certains critiquent sur les forums La ligne rouge pour sa lenteur, et la présence de certains discours (parfois intérieurs) que se font les soldats du film, discours un peu trop longs et "philosophiques" à leur gout, ces même spectateurs critiques arguant que la guerre la vraie ne laisse pas la place à ce genre de choses, pas le temps de réfléchir à la beauté d'une fleur, au sens de l'existence, à cette frontière (cette "ligne rouge" justement) entre la pulsion de vie et cette pulsion de mort qui existe dans la nature , et dans chacun de nous. Tout ça (disent les critiques du film en général ^^ ) est le boulot des philosophes, des écrivains, des poètes, mais dans un film de guerre c'est absurde. Ainsi ces personnes rabaissent l'objet du film La Ligne rouge et sa portée , c'est assez sévère à mon sens (ça me fait penser un peu à ces personnes qui critiquent parfois aussi notre manga culte Saint Seiya parceque soit-disant "ça parle trop", les personnages discutent trop, il y aurait trop de pseudo-philosophie inutile etc. Inutile de dire en ce qui concerne Saint Seiya combien je pense que ce genre d'analyses sont fausses et la plupart des fans le confirmeront. Je compare cela à la Ligne rouge et à certains posts sur les fora que j'ai pu lire car on ressent le même genre de critiques :cry:

Mais Malick n'a pas voulu seulement montrer une boucherie, j'y viens après, son film est beaucoup plus qu'un simple film de guerre
(or pourtant il la montre bel et bien cette guerre dans son côté le plus cru, le film n'est pas exempt de scènes très dures, très crues, on est parfois plongé au coeur des combats, la terreur des soldats se lit dans leurs yeux et se communique carrément au spectateur, on a envie de pleurer en voyant le soldat Bell se raccrocher au souvenir de sa femme qu'il adore pour garder le courage d'avancer sous les tirs et les grenades, on est plongé au coeur de l'enfer dans certaines scènes, un peu comme dans le film Il faut sauver le soldat Ryan lors du débarquement. Ainsi résumer le film au simple aspect poétique et à ses répliques sur le sens de la vie, de la mort, de la guerre si tant est même que ce soit péjoratif, c'est je pense oublier un aspect très marquant dans La ligne rouge et des scènes bien violentes comme on peut en trouver dans d'autres films. scènes par ailleurs formidablement filmées (mais en même temps ces autres films sont parfois plus racoleurs .. La ligne rouge ressemble davantage à la notion que je me fais d'un vrai et beau film d'auteur et c'est ce que j'aime)

Malick fait plus ici, il accompagne cette violence, ces images de mort avec ce que j'ai appelé plus haut cette "Malick's touch" si particulière et que les spectateurs du Nouveau monde connaissent un peu, la contemplation, le fait de remplacer le conflit dans le grand tour, dans le contexte naturel, et - chose typique du cinéaste aussi, on a une voix off récurrente dans tout le film, la voix des soldats, une petite voix intérieure lente, mélancolique et triste, et qui se pose des questions vraiment poignantes à mesure que le personnage principal progresse et en même temps qu'il combat, à mesure qu'il avance dans sa quête du Sens. Parmi les questionnements abordés : existe t'il un autre monde après la mort ? comment est-il ? comment atteindre l'indifférence, la contemplation, comment faire pour ne pas être touché par cette boucherie et toute cette absurdité apparente, comment l'homme passe t'il du bien au mal, de la pulsion de vie à la pulsion de mort, frontière ténue qui peut être franchie même inconsciemment par tout le monde ... On a également toute une réflexion sur la fatalité.

Au début du film, le soldat Witt (qui est aussi cette fameuse voix off récurrente) est un déserteur qui s'est réfugié avec un autre soldat sur une île au milieu d'une peuplade mélanésienne parmi laquelle ils vivent, un peu comme s'ils étaient dans un petit Eden ; ici les notions de guerre et de tout ce qui corrompt nos sociétés civilisées semblent absentes (en même temps on pourrait émettre une réserve en affirmant que le mythe , un peu naïf, rousseauiste, du bon sauvage , n'est pas très loin) mais cette expérience pour le soldat Witt est surtout, pour Malick le réalisateur, le prétexte pour en faire ensuite le personnage central, celui à qui le spectateur va s'identifier et qui va essayer de poser un regard neutre et différent sur les choses. Et on sent bien le contraste entre cette expérience qui est la sienne au début du film et celle qu'il vivra ensuite une fois récupéré par l'armée et envoyé dans la boucherie de Guadalcanal.

On voit souvent les scènes de mort à travers lui, à travers ses yeux. Il essait de poser un regard de compassion sur les choses, d'aider les soldats blessés , il regardera les japonais faits prisonniers sans haine, et à travers cet aspect on touche à un autre aspect essentiel de ce film qui le rend à mes yeux très différent d'autres films de guerres américains parfois : le non manichéisme total.

Les japonais sont présentés comme un ennemi invisible durant une grosse partie du film (les soldats américains se font faucher par leurs tirs qui viennent comme de nulle part, retranchés qu'ils sont dans leurs bunker) .. Ensuite on les voit et on découvre avant tout des êtres humains, avec leur propre terreur , leur honte d'être capturés prisonniers etc. Le film ne comporte pas d'esprit patriotique comme dans d'autres oeuvres célèbres comme Ryan (mais contrairement à d'autres je ne veux pas non plus spécialement cracher sur Spielberg pour cela car je sais et ô combien ce que l'on doit tous au sacrifice des américains à cette époque. cet aspect là souvent critiqué dans le cinéma blockbuster américain me gêne parfois moins que d'autres, mais un peu de subtilité ne fait pas de mal non plus)

Ainsi il est noble que Malick cherche ici à éviter ce piège un peu lourdeau, il ne prend pas ses spectateurs pour des cons, et c'est pour cela que le film est véritablement un film humaniste par excellence, faisant l'apologie de la Vie avec un grand V, dénonçant la guerre avant tout (plutôt qu'une nation, qu'un peuple ennemi quelconque) et comme j'ai dis c'est aussi une apologie de la nature, qui appelle à la contemplation.

En disant tout ce qui précède je n'ai rien dis sur le film (malgré la longueur de mon analyse) car il est à multiple niveaux de lecture. Rien que le titre (la ligne rouge) qui ne correspond à aucune réplique spéciale du film, peut-être interprété de diverses manières (ligne rouge entre Bien et Mal, entre les américains et les japonais , la ligne du front, la ligne entre la pulsion de vie ou de mort, entre la vie et la mort tout court etc etc)

J'ai aussi beaucoup aimé certaines références (en tout cas je les ai perçu comme telles) à un certain panthéisme (certains savent que j'aime me revendiquer philosophiquement panthéiste ^^ ) notamment à travers une réplique en voix off évoquant une espèce d'âme universelle dont les hommes seraient autant de facettes additionnées - j'ai oublié la phrase exacte .. )

Après toutes ces éloges je ferais peut-être une mini critique, et c'est une critique du style Malick en général (au delà de ce film) bien que ce soit plutôt une réserve, c'est que j'ai eu l'impression parfois qu'à travers les fameuses répliques récurrentes, Malick cherchait à lancer plusieurs pistes de réflexions, mais finalement sans vraiment toujours apporter de réponses (mais en fait c'est au spectateur de se faire ses réponses, le procédé est intéressant aussi) mais parfois ça donne un peu l'impression qu'il ne creuse pas assez ! Et là je prend le contrepied de pas mal de critiques qui reprochent l'aspect philosophique du film, et le "trop plein de répliques" , pour moi la plupart des petites phrases, des monologues intérieurs sont à la fois très bien vues, souvent poétiques à souhait, mais ça ressemble parfois plus à un brainstorming, comme si Malick s'était arrêté avant de vraiment les creuser.

Mais ce n'est pas une critique que je lui formule car je pense que c'est justement voulu, et c'est à l'image de ce qui se passe dans le cerveau de bien des hommes. On se pose tous finalement un peu les mêmes questions, et notre cerveau est souvent un véritable maelström de pensées un peu mélangées ; les réponses (ou semblant de réponses) viennent au compte goutte et au fur et à mesure que l'on vit, que l'on aime que l'on souffre , que l'on subit des épreuves, des joies, des peines, des instants critiques. Et certaines de nos vérités internes sont parfois sans arrêt remises en question.

Dans la ligne rouge, les pensées du soldat Witt sont comme "données au spectateur" à mesure qu'elles viennent, c'est ça aussi qui est beau et profond. Atypique en tout cas comme façon de faire, je n'avais jamais encore vu un cinéaste avec ce genre de procédés et d'atmosphères.

Au niveau de l'ambiance musicale on est très loin de certaines musiques rythmées d'autres blockbusters bien guerriers bien bourrins, ce sont des musiques douces , contemplatives, poétiques, romantiques dirais-je (un peu dans le style de la pastorale de Beethoven) des musiques qui vont bien avec la nature mais qui pourtant passent également à merveille avec les scènes de boucheries. Elles ne les atténuent pas, ce n'est pas le but, mais elles expriment au contraire tout un contraste nature / guerre ; vie / mort ; beauté / horreur. Elles rendent à mon sens les scènes d'horreur encore plus poignantes.

Au niveau du casting on a une belle brochette d'acteurs (certains assez omniprésents, d'autres - pourtant des acteurs très célèbres - qu'on ne voit que quelques secondes à peine dans le film mais c'est sympathique ^^ On citera Jared Leto (Hephaistion dans Alexandre), George Clooney, John Cusack, Adrian Brody, Jim Caviezel (la passion du christ .. ) , John Travolta, Sean Pean, Nick Stahl (John Connor dans Terminator 3 ! ) Miranda Otto (Eowyn du seigneur des anneaux ^^ ) qu'on voit ici lors de flashbacks car je vous rassure c'est pas une soldate !! ; ou encore Ben Chaplin (qui joue aussi dans Le Nouveau monde, autre film de Mallick)

Bref, un casting assez impressionnant. Le film a reçu l'ours d'or du festival de Berlin et 8 nominations aux oscars (malheureusement éclipsé par l'autre film de guerre phare de la même année : Il faut sauver le soldat Ryan) et sinon ben voilà, j'imagine que beaucoup d'entre vous le connaissent déjà, pour moi c'est une découverte (ça faisait un moment que je voulais le voir) et j'ai vraiment été conquis, c'est un chef d'oeuvre.
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » dim. nov. 28, 2010 5:51 pm

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Je viens de revoir ce film et j'en profite pour créer un topic à part qui viendra compléter le topic sur le cinéaste Terrence Malick, que j'adore.

La ligne rouge est un film de guerre sorti en 1998, c'est le premier film de Malick réalisé après Les moissons du ciel ( début des années 80 ) Son thème est la bataille de Guadalcanal entre américains et japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale mais sa sortie a été un peu éclipsée à l'époque par celle de Il faut sauver le soldat Ryan ( de Spielberg ) bien qu'il soit aujourd'hui unanimement reconnu par la critique ; perso je le préfère à l'autre comme film de guerre sur cette époque. Film de guerre assez particulier puisque les scènes de bataille et d'action se déroulent au sein d'un paysage paradisiaque sur des îles du pacifiques où les soldats sont confrontés sans cesse à une interrogation sur eux-même, la vie, la mort, le sens de l'existence, la nature, le bien, le mal, j'aime beaucoup la description qu'en fait wikipédia :

"« Les monologues intérieurs des personnages finissent par se confondre, pour ne former qu'une seule voix. Une seule âme aux milliers de visages. Et les deviner tous si fragiles, si démunis, si éphémères aussi, procure, à chaque fois le même bouleversement. "
description qui résume parfaitement l'emprunte panthéiste de ce film.

Est-ce que certains l'ont vu ? Qu'en pensez-vous ? les films de Malick sont vraiment particulier, de par leur essence profondément panthéiste , l'importance de la nature, les rythmes souvent lents la pureté des images, suis-je le seul ici ou quasiment (avec Fullstorm) à les aimer ? :shock:

Perso je crois que c'est mon film de guerre préféré , à des années lumières des films de Spielberg ou Ridley Scott , mais je peux comprendre que certains détestent. Ce que j'aime dans le cinéma de Malick c'est aussi la perfection des cadrages, des images (comme chez Kubrick) on en sort pas indemne, c'est un vrai spectacle visuel, sonore, pour les sens. Un spectacle qui remue la conscience et l'âme ; mais à chaque fois que j'en parle sur le forum j'ai l'impression de parler un peu dans le vide ( c'est surprenant car ce cinéaste est adoré par certains aussi mais apparemment ici, je suis le seul ou quasiment)

A noter qu'une pléiade de stars participent à ce film (même si son intérêt est ailleurs) : Jim Caviezel, Sean Penn, John Cusack, John Travolta ( pour un petit rôle au début) , Georges Clooney ( pour un petit rôle à la fin) , Adrien Brody, Jared Leto, Ben Chaplin, Miranda Otto et d'autres, excusez du peu !!!

Une véritable constellation de vedettes mais qui s'efface derrière le film et sa beauté, sa profondeur (et dans ce genre de cas de figure c'est plutôt rare, preuve du grand directeur d'acteur qu'est Malick .. )

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » jeu. déc. 16, 2010 10:16 pm

Bonsoir,

c'est mon premier poste sur ce forum et je le fais sur l'un de mes film préféré de "tout les temps" comme on dit :lol: je l'avais vu en salle à sa sortie et cela avait été une expérience extraordinaire, je découvrais Terence Malick, aujourd'hui il fait partie de mes réalisateurs fétiche.
Le film est magnifique, j'ai rarement vu tant de beauté au cinéma en plus d'être d'une grande puissance de part les thèmes qu'il traite et de l'émotion qu'il fait naître chez le spectateur.
On ne peut qu'admirer l'harmonie de ce film au travers la description de cette nature omniprésente, de sa lumière, sa musique et ses acteurs tous extraordinaires.

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. déc. 16, 2010 10:23 pm

Bienvenue sur les ailes :mrgreen:

ça doit être une sacrée expérience un Malick au cinéma. Moi ça va peut-être surprendre ( vu comment j'en parle, c'est vraiment aujourd'hui un de mes réalisateurs préférés si ce n'est mon préféré) je n'ai jamais vu aucun de ses films en salle, faut dire qu'il en sort pas souvent

La ligne rouge je l'avais raté ( à l'époque d'ailleurs le gros film de guerre à la mode était plutôt Il faut sauver le soldat Ryan et je pense qu'il l'a éclipsé, ce qui est dommage, perso je préfère le chef d'oeuvre de malick )

Quand le nouveau monde est sorti je ne connaissais toujours pas le cinéma de Malick, j'ai voulu le voir et j'avais raté la sortie. Finalement sur le conseil de cinéphiles, je découvre le film peu après en DVD et là j'ai eu un choc, je suis tombé carrément amoureux du style du réalisateur, mais plus encore quand j'ai vu ses films plus anciens ( si je devais donner mon ordre de préférence je crois que ce serait
1. Les moissons du ciel
2. La ligne rouge
3. le nouveau monde
( toujours pas vu la ballade sauvage, j'ai un peu honte)
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » jeu. déc. 16, 2010 10:33 pm

je n'ai pas vu non plus Badlands :lol:

mais je met :

1- La Ligne Rouge
2- Le Nouveau Monde
3- Les Moissons du ciel

Comme je l'avais dis auparavant j'ai découvert Malick avec La Ligne Rouge et cela a été un choc, j'en étais toute retournée en sortant de la salle je me souviens, la gorge nouée, l'esprit ailleurs...dans cette clairière avec le soldat Witt.

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. déc. 16, 2010 10:37 pm

Ses films sont plus que des films c'est comme des expériences de vie je trouve

Quand tu les termine d'ailleurs ça laisse souvent sans voix ( sans vraiment l'envie de commenter , d'analyser. Ils se ressentent ; c'est très dur à décrire ( parfois j'essai de passionner d'autres personnes pour ces films mais je pense que les gens ne comprennent pas toujours, un Malick pour l'appréhender il faut vraiment le voir, et se faire une idée.

certains aussi n'aiment pas du tout , ils trouvent que c'est ennuyeux, je trouve ça un peu triste et bizarre, cette manière de les percevoir.
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » jeu. déc. 16, 2010 11:01 pm

je te rejoins totalement, c'est un cinéma sensoriel mais pas seulement puisque ce sont aussi un peu des oeuvres philosophiques ou emprunt de philosophie...c'est plein de sens, un sens qui reside justement dans la sensorialité du film et de celle que le film décrit, la nature etc...

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. déc. 16, 2010 11:08 pm

oui la nature, et le panthéisme. Ces films ont tous une petite emprunte panthéiste qui moi me touche beaucoup ( sans doute mon côté spinoziste qui ressort ! )
c'est plus que simplement des films sur la nature , la nature est presque un personnage et forme un tout avec les êtres ;

Il y a l'idée d'unité ; Quand les personnages dans ces films meurent, c'est un peu comme s'ils retournent au grand tout , j'aime particulièrement la scène de la fin du nouveau monde, visuellement magnifique, et ces dernières secondes surprenantes avec la vision des jardins, des arbres, le bruit du vent et des oiseaux

ou dans la ligne rouge certaines scènes avec caviezel à la fin. Certains mots ( quand on entend ses pensées) sont chargés de sens comme lorsqu'il dit on était Un on est devenu deux, pourquoi ? etc ( j'ai plus les répliques exactes en tête :lol: mais c'est typique de l'idée de la vision moniste que le cinéaste je pense souhaite mettre en avant, par opposition à la pensée dualiste des religions qui écrase tout)

Retrouver notre unité en somme ..
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » jeu. déc. 16, 2010 11:13 pm

j'aime particulièrement la scène de la fin du nouveau monde, visuellement magnifique, et ces dernières secondes surprenantes avec la vision des jardins, des arbres, le bruit du vent et des oiseaux


la même :shock: :P

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. déc. 16, 2010 11:27 pm

tain jsuis en train de lire sur allo yen a qu'aiment vraiment pas Malick :lol: :lol: c'est fou comme ses films peuvent susciter de réactions différentes.
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » jeu. déc. 16, 2010 11:41 pm

c'est surtout qu'ils y comprennent rien oui :lol: :lol:

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. déc. 16, 2010 11:45 pm

oui ou qu'ils ressentent pas comme nous. je respecte leur avis mais j'avoue que ça me surprend un peu
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » ven. déc. 17, 2010 12:12 am

moi c'est pas un peu que ça me surprend c'est beaucoup :?

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » ven. déc. 17, 2010 12:19 am

faudrait qu'on se procure Badlands, je sais pas si c'est aussi maîtrisé que les films suivants qu'il a fait vu que c'était son premier, mais il paraît que c'est très bien aussi

inspiré de l'histoire de Bonnie and clyde
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » ven. déc. 17, 2010 12:21 am

on m'a dit que c'était assez violent

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » ven. déc. 17, 2010 12:29 am

oui j'imagine :mrgreen: après c'est sans doute quand même pas trop pire niveau violence que certaines scènes de boucherie dans la ligne rouge où la mort est palpable avec la tension des champs de bataille ( dans un autre genre)
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » ven. déc. 17, 2010 12:45 am

peut-être mais c'est la guerre, et d'une certaine manière c'est une violence que souvent on rationalise, ou qu'on légitime -à tord souvent- c'est la guerre quoi même si c'est terrible or là je crois qu'il s'agit de violences gratuites, l'effet peut en être décuplé je pense...je n'avais pas pu supporter Tueurs Nés je me souviens par exemple.

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » ven. déc. 17, 2010 11:07 am

pas vu ce film
sinon je plussoie qu'il y a différentes formes de violence dans les films et certaines qu'on supporte plus que d'autres ( au-delà des contextes ça dépend aussi beaucoup de la manière dont les réalisateurs la filment mais justement ce que je trouve intéressant dans la Ligne rouge c'est que derrière son côté film de guerre atypique - avec beaucoup de scènes calmes sur la nature , philosophiques et autre - on a aussi par moment ( ce que visiblement les détracteurs du film n'ont pas su ressentir ) une vision très réaliste et froide ; les passages où ils doivent s'emparer de la crête tenue par les japonais sont quand même très forts, peut-être pas autant que les scènes du débarquement dans le film de Spielberg mais moi ce sont des scènes qui me scotchent toujours, les soldats agonisant , la terreur de ceux qui survivent au milieu du champ de bataille et qui prennent tout à coup conscience dans le feu de l'action de la mort, les ordres reçus par le capitaine Starros et qu'il finit par ne pas appliquer en tenant tête à son supérieur ( incarné par Nick Nolte) , et qui montrent assez bien qu'en ce genre de situations on devient un autre ( poussé par l'instinct de survie on réagit différemment et on ferait sans doute des trucs qu'on ose pas faire en temps normal comme tenir tête à son chef lol )

Je ne sais pas si on peut dire qu'on "accepte" la violence dans les films de guerre , c'est vrai qu'elle devient assez banale dans le cinéma, ce genre de films il y en a beaucoup, mais peu dans le fond sont vraiment réalistes et vraiment terrifiants. Chaque réalisateur après filme de manière différente ( un que j'aime bien aussi mais pourtant c'est l'opposé total de malick, c'est la chute du faucon noir de Ridley Scott qui montre le piège dans lequel étaient tombés les soldats américains à Mogadicio en 93 ... Le début du film est très moyen mais dès que commencent les scènes de bataille et le fiasco c'est très fort

J'aime moins Platoon par contre ( d'Oliver Stone)
Malick quant à lui fait quelque chose encore de très différent (et d'unique) il essai de faire un "film de guerre poétique et philosophique" , ou un "film de guerre panthéiste" lol il faut oser et je comprend un peu l'énervement de certains aussi, qui auraient voulu globalement plus d'action mais pourtant, c'est souvent les scènes calmes qui sont les plus belles et stressantes, je pense notamment à tout le début quand le navire de guerre approche de l'île et qu'ils débarquent. Ce sont des scènes calmes, yper maîtrisées au niveau des images, de la musique, on entendrait presque le souffle du vent, les oiseaux, mais pourtant on ressent l'angoisse des soldats, et le film nous montrent la situation percue à la fois par les supérieurs et les soldats de base, chose subtile aussi. Le focus est placé sur différents protagonistes qu'on apprend ensuite à suivre et qui vont être confrontés finalement au même but, en apprenant de force la cohésion

Le film critique certaines choses mais il ne prend pas vraiment partie je trouve ( c'est aussi ce que j'ai aimé en lui) Nick Nolte par exemple (j'ai oublié son nom dans le film) paraît très antipathique au début quand il hurle ses ordres à Starros mais après je trouve que son personnage est beaucoup plus en nuance ...

En fait je pourrais en parler encore plus mais c'est vraiment un film que j'aime malgré ses particularités, et certains côtés qui énervent d'autres. Le fait d'accentuer le côté naturel, le côté paradie de l'île au début, c'est aussi voulu, à la fois pour montrer le contraste avec la guerre et l'horreur, et aussi pour montrer que le sguerres des hommes dans le fond ce ne sont que des évênements dérisoires dont la nature dans toute son essence se rit un peu. Pendant que l'humanité se livre à ces combats absurdes, les oiseaux continuent à chanter, à vivre, ce qui rend encore plus stupide absurde et plein d'amertume la vision des combats.

Les soldats du film et en particulier celui joué par Jim Caviezel ressentent ça ; c'est peut-être ça le côté le plus irréaliste du film car dans le jeu de l'action on a sans doute pas toujours le temps de voir ce qui est beau autour dans le champ de bataille ( or plusieurs fois dans la ligne rouge, au milieu des balles et des obus, les soldats semblent d'un coup percevoir la grenouille dans l'étang ou l'herbe qui bruisse avec poésie :lol: ça peut faire sourire,

mais il y a sans doute un côté réaliste ; ça rend je trouve à la fois encore plus horrible l'idée de la guerre ( le côté absurde ) ça justifie les interrogations de Caviezel en pensée ( l'espèce de brainstorming philosophique qui agite son âme et qu'il nous fait partager !!! )

Et en plus ça participe au côté philosophique panthéiste, manière d'atténuer l'idée de la mort et de dire que dans le fond, on finit tous par mourir, mais la nature, la vie continue. Comment arriver à dépasser la terreur de la mort , c'est la question au fond qu'on se pose tous ( même nous dans nos vies quotidiennes qui ne sommes pas soumis à la guerre et à la même imminence du danger ! )

Pour moi c'est aussi la grande obcession de Malick dans ses films. je les trouve particulièrement beaux et émouvants car ils sont une formidable invitation à la vie, à en profiter pleinement et à savoir profiter de chaque instant.

Notre vie est éphémère, elle ressemble au battement d'aile d'un papillon à l'échelle cosmique. Par conséquent, chaque instant est une chance dont il faut profiter, ce qu'on oublie d'ailleurs souvent dans nos vies quotidiennes. Les situations de guerre ou de danger extrême nous font paradoxalement souvent retrouver cette importance de l'instantanéité. Pour moi c'est l'un des thèmes récurrents des films de Malick , ils sont loin d'être aussi naïfs et ennuyeux qu'ils le disent au contraire ils contiennent des messages dont on devrait tous un peu s'inspirer je trouve.
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » dim. déc. 19, 2010 9:05 pm

moi j'ai ressentie le personnage de Jim Caviezel comme un pendant de cette nature omniprésente, car c'est un personnage plein d'innocence et d'une grâce infinie, il plane aux dessus des autres, et en fait on pourrait croire qu'il est à côté de la plaque ou hors de la réalité car il refuse la guerre mais en fait c'est lui le plus lucide, le plus conscient, le plus sage au milieu de tout ce chaos...tu trouves pas aussi qu'il a quelque chose d'une figure christique? ou angélique?

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » dim. déc. 19, 2010 9:12 pm

je trouve qu'il a une figure spinoziste :lol: ça va faire sourire certains sur le forum qui s'amusent de me voir souvent parler de spinozisme mais je le pense vraiment, ce type dans le film est vraiment l'incarnation de ça, cet espèce de détachement par rapport aux choses mais déplacement plein de lucidité, cette espèce de faculté de transformer tout ce qui l'entoure ( le contexte dramatique de cette guerre) en joie, en bonheur de vivre malgré tout, d'être là et de profiter de l'instant présent au milieu de cette guerre, il est serein, il sait aussi qu'il maîtrise mieux le stress, la peur de la mort que les autres autour de lui et il tente de leur communiquer sa paix intérieure, il ne les juge pas, j'aime beaucoup ce personnage ( fut-il quelque part irréaliste , et il l'est sans doute profondément, des personnages comme ça en plein milieu d'un tel contexte chaotique et de mort, on doit pas en trouver des masses )
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » dim. déc. 19, 2010 9:18 pm

c'est l'un de mes personnage préféré au cinéma, je l'adore :love:
en plus Caviezel est très miam miam pour ne pas gâcher la chose :lol:

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » dim. déc. 19, 2010 9:25 pm

lol étant un mec le côté "miam miam" c'est pas ça qui me frappe le plus mais c'est vrai que c'est un personnage dans le film

Mais de toute manière c'est un peu tout le film qui pour moi est magnifique, ce qu'il véhicule. d'autres acteurs sont profondément troublants car justement très humains de par leurs réactions
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » dim. déc. 19, 2010 9:34 pm

oui tout le film est magnifique, magnifique en tout point, tout à garder rien à jeter.

Là je vais me revoir Le Nouveau Monde bientôt, un ami m'a prêté le DVD.

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » dim. déc. 19, 2010 9:47 pm

Le nouveau monde c'est encore différent, son seul bémol c'est que vers le milieu du film, il m'ennuit un peu ( je le trouve sublimissime en gros pendant la première demi heure, excellent à la fin, le milieu je dois dire qu'il est un peu en deça, et le manque de rythme me pèse un peu plus ( grosso modo les passages de transition entre Farell et Christian Bale)

D'ailleurs j'ai aussi un peu ce problème avec la ligne rouge, après la première grosse bataille et avant les passages de fin ( en gros pendant l'espèce de repos des soldats ) j'aime bien attention, ya certains dialogues qui alimentent les thématiques du film et tout, mais le rythme pèche un peu ; je trouve que Malick est un excellent cinéaste mais le seul reproche que je leur ferais c'est qu'il y a souvent un passage un peu ennuyeux vers le milieu ( vers l'heure de film en gros :lol: )

j'ai moins ressenti ça avec les moissons du ciel ceci dit, mais un petit peu aussi.

a chaque fois en tout cas ses débuts de films sont excellents, très soignés, le moment où on entre dans l'univers, c'est une découverte qui prend de partout. La scène initiale du nouveau monde avec les passages aquatiques, l'arrivée des bateaux sur la musique de Wagner, c'est un très très grand moment de cinéma :shock:
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Heathcliff » dim. déc. 19, 2010 9:53 pm

ah moi c'est l'inverse :lol: je me suis un peu ennuyé dans Les Moissons du ciel que j'aime vraiment moins que ces suivants.

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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » dim. déc. 19, 2010 10:00 pm

marrant comme on peut apprécier un film différemment !
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » mer. mai 11, 2011 10:05 am

Une critique assez complète de La ligne rouge
( A noter que le film est censé sortir en Blu Ray aujourd'hui, d'après l'article, je vais peut-être me le prendre ce sera mon premier Blu ray ! ---> Voir la critique juste après )

S’écartant de la voie traditionnelle du film de guerre, Terrence Malick continue sa quête d’un paradis terrestre perdu. Onirique et métaphysique autant que cruel et mélancolique, le film ne cesse pas d’impressionner. Un pur chef-d’œuvre.

L’argument : La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d’une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au coeur d’un site paradisiaque, habité par de paisibles tribus mélanésiennes. Des voix s’entrecoisent pour tenter de dire l’horreur de la guerre, les confidences, les plaintes et les prières se mêlent.

Notre avis : Cinéaste aimant se faire désirer, Terrence Malick a mis vingt ans avant de réaliser et présenter au monde son troisième long-métrage, La ligne rouge, après le succès critique et public des Moissons du Ciel en 1978. Si bien que de nombreux acteurs célèbres (Sean Penn, John Cusak, George Clooney, John Travolta, Nick Nolte...) s’étaient déclarés prêts à tout, ne serait-ce que pour avoir un tout petit rôle dans une scène. Au final, La ligne rouge, film-fleuve de 2h50, affiche l’un des castings les plus impressionnants du cinéma des années 90, sans pour autant verser dans la simple accumulation de visages connus. Le réalisateur parvient en effet très vite à mettre tout le monde à un niveau d’égalité et à nous faire oublier les stars présentes, immergées dans leurs personnages.
(JPEG) Thématiquement, La ligne rouge reste dans la droite lignée de ses prédécesseurs, bien qu’il s’agisse du premier film de guerre de Malick. Après la fuite en avant d’un couple déconnecté de la réalité trouvant refuge dans la nature américaine dans La Ballade Sauvage (1973) et les aventures tragiques et romanesques d’un trio d’ouvriers dans les champs de blés texans avec Les Moissons du Ciel, le cinéaste poursuit ici sa quête tant métaphysique que mélancolique d’un paradis terrestre perdu. Le film s’ouvre sur des images d’une beauté poignante, accompagnées par la musique magistrale d’Hans Zimmer. Le soldat Witt (Jim Caviezel) se trouve sur l’île de Guadalcanal, au milieu du Pacifique, en parfaite communion avec la nature et la population locale avant le début de la bataille qui opposera les Américains aux Japonais pour le contrôle de l’île. Onirique, symbolique et contemplatif, le film surprend dès son ouverture par cette troublante sérénité qui s’en dégage et sa dimension philosophique unique en son genre dans un film de guerre.
Un parallèle aussi évident que profond se tisse alors avec le film suivant dans la filmographie du cinéaste, Le Nouveau Monde (2005). Histoire de paradis perdu dans toute sa splendeur, ce long-métrage offrait un point de vue aussi cruel que mélancolique sur la colonisation du continent et la vie de la princesse indienne Pocahontas, jeune fille libre et naturelle avant qu’elle ne tombe amoureuse de John Smith, pour lequel elle acceptera de renoncer à sa culture et sa terre, jusqu’à accepter le baptême et adopter le nom de Rebecca. La fin du film confrontait les deux anciens amants, laissant tout le loisir à John Smith de constater que son amour pour elle a tué la jeune fille qui l’avait sauvé, à présent triste, policée et masquant ses pensées et émotions. Pocahontas et l’Amérique devenaient ainsi une seule et même entité connaissant un destin similaire : apprivoisées, elles perdent leur nature sauvage et finissent par s’éteindre.
(JPEG) Malgré certaines images de nature agonisante, comme l’oisillon englué dans une flaque de pétrole, ce qu’il y a de remarquable dans La ligne rouge, c’est que le sort des humains ne semble pas avoir d’impact véritable sur la nature, dont la beauté et la sérénité fait fi du combat qui se livre sur les champs de bataille. Les hommes passent, elle demeure. Le film de Malick est en ce sens l’un des rares films de guerre (le seul ?) à mettre en avant cette beauté, tour à tour sereine et apocalyptique, adoptant un ton, un montage et un rythme très contemplatifs sans pour autant oublier ou nier la violence et l’absurdité de la guerre. Un certain nombre de scènes sont en ce sens particulièrement éprouvantes, le cinéaste se permettant des ruptures de ton assez brutales, où la beauté laisse soudain la place au massacre, sans pour autant disparaître tout à fait. La bataille dans le village japonais est représentative de cela : d’une grande violence, elle met également en avant la cruauté de la nature, que les soldats américains connaissent peu, contrairement à leurs ennemis. Profitant d’un épais brouillard qui empêche de voir ne serait-ce qu’à quelques mètres, les Japonais attendent les soldats, immobiles, leurs fusils armés de baïonnettes pour mieux les transpercer lorsque ceux-ci s’approcheront.
(JPEG) Le ton critique est également de mise et l’armée n’est pas épargnée. Le général campé par Nick Nolte apparaît comme un militaire carriériste complètement déconnecté des réalités du terrain, qui envoie ses hommes à l’abattoir sans se poser de questions, persuadé que la seule tactique est d’attaquer de front plutôt que de contourner l’ennemi pour mieux se protéger et le surprendre. La suite du film révélera néanmoins chez lui une personnalité plus contrastée, ambiguë.
Quant au regard désabusé posé par le personnage de Sean Penn, s’il traduit un désenchantement profond, il est contrebalancé par la relation naturelle et intime que Witt entretient avec la nature, faisant du film une formidable ode à la vie. Malgré leurs différences, les deux hommes partagent une admiration mutuelle et une sensibilité à fleur de peau. Le premier est émerveillé par la capacité du second à voir la beauté en chaque chose, y compris la mort, tandis que lui-même a du mal à savoir s’il possède encore cette « étincelle » que la guerre éteint dans le regard des hommes. C’est dans cet équilibre délicat entre ces deux figures à priori opposées que le film de Terrence Malick puise toute sa force et sa douloureuse beauté.
A l’heure où le cinéaste s’apprête à présenter à Cannes son cinquième long-métrage, The Tree of Life, La ligne rouge demeure un film essentiel pour appréhender son œuvre et en saisir toute la subtilité. Malgré son ton contemplatif et sa durée élevée, le film n’ennuie jamais et sa dimension métaphysique et spirituelle, magnifiée par un montage parfait, en fait un des chefs d’œuvre du cinéma américain. Le film sera disponible en Blu-Ray le 11 mai prochain.

( Source )



Infos sur le Blu Ray :

Image

Audio :
VO en DTS-HD Master Audio 5.1 plein débit
VF en DTS mi-débit

Bonus :
- Scènes coupées inédites (14mn)
- Le tournage vu par les acteurs du film
- Les dessous du casting
- Le montage vu par les monteurs (28mn)
- La musique de Hans Zimmer (16mn)
- Guadalcanal aux infos : archives sur la bataille de Guadalcanal
- James Jones : sa fille, Kaylie Jones, parle de la vie de son père (19mn)
- Chants Mélanésiens

Les numériques a testé le Blu-ray édité en France, comprenant le DVD du film en bonus

Image
- La restauration/remastering de La ligne rouge (The thin red line) : la sortie de ce film monument de Terrence Malick en BD n'est pas le fruit du hasard car elle coïncide avec celle de Tree of life en salle, son nouveau film événement. Malick est un as de la prise de vue, et s'est associé à John Toll (directeur de la photo) afin de donner vie à La ligne rouge. À l'occasion de la sortie de cette œuvre en Blu-ray, Malick et Toll ont supervisé un master que nous pensons en Super HD (4K, 8 millions de pixels de définition native lors du scan de la pellicule). Le Blu-ray édité en France via Fox Pathé Europa utilise ce master approuvé par le géniteur de l'œuvre.

Image

- Le Blu-ray : faire « passer » en vidéo, même en HD, la photo superbe de ce film, ses couleurs et ses plans de visage des acteurs était un sacré défi technique. Connaissant la minutie maladive de Terrence Malick, il nous semblait inimaginable de voir le bipède se planter en dégradant son travail (et celui de son directeur de la photo). Ce à quoi nous ne nous attendions pas, mais alors, pas du tout, c'est de nous retrouver face à une image Blu-ray que l'on peut considérer comme se hissant au niveau de celle de Baraka lors de certains plans ! Oui, vous avez bien lu, et nous avons pesé nos mots avant de les écrire !

La ligne rouge se prête à ce genre de prouesses techniques car, tout film de guerre qu'il est, il fait la part belle à la philosophie, la zenitude, et aux paysages (tournage en Australie pour la plupart des scènes). C'est d'ailleurs le contraste entre ces paysages enchanteurs et la vision de la guerre, crue et insoutenable, qui est le « secret » de ce chef-d'œuvre. Toutes les scènes mettant en image Jim Caviezel planté au milieu des populations indigènes sont dignes de la qualité d'image de Baraka : carnation des visages, piqué à pleurer de joie, colorimétrie fulgurante (les images des cacatoès, de la flore, des vagues), zéro problème de compression et un ratio de contraste aussi profond qu'un abîme. Il existe sur le master HD des plans sur les mains, les visages et les animaux qui relèvent du miracle, ni plus ni moins.

Lors des scènes de guerre, nous sommes restés bouche bée devant la colorimétrie de la flore (le vert), la sudation des visages (l'angoisse qui perle), le détails des barbes, le naturel confondant des prises de vue et la profondeur de champ, immense. Le souci de minutie chirurgicale du master utilisé est tout bonnement à couper le souffle.

Nous avons visionné l'œuvre deux fois de suite tant nous n'arrivions pas à « décrocher ».

Image

Son
Blu-ray : VO en DTS-HD Master audio 5.1 (plein pot), et VF en DTS mi-débit.

La VO est un exercice de style intéressant, car, à l'instar du film, elle alterne moments "zen", paisibles et narratifs, et scènes d'une violence audio insensée (le débarquement et l'assaut final contre le bunker sont édifiants en termes de graves, d'effets, de dynamique et de réalisme atroce). La musique de Hans Zimmer (même sans le film, tu l'écoutes, tu chiales) est mixée tel un lent requiem, sur toutes les voies, accompagnant la réflexion du spectateur sur la connerie sans bornes qu'est la guerre. En fait, le puzzle audio est parfaitement réussi car il épouse à la perfection les desiderata du réalisateur. Le Blu-ray offre ainsi une VO en DTS-HD d'une puissance et d'une poésie sonore rarissime. Si vous avez quelques deniers, achetez cette musique de Zimmer !

VF : DTS mi-débit, certes, mais elle n'est pas atone. Si on ferme les oreilles sur le doublage français qui n'a rien à voir avec les voix fabuleuses du sublime casting US, on peut écrire que le grave et les effets sont bien là. Ils n'ont cependant ni la dimension, ni le dosage de la VO en DTS-HD plein pot, et c'est bien dommage... Nous enlevons donc une étoile, comme toujours...

Qualité visuelle et technique du menu
Blu-ray :
sobre, animé, avec des images du film et une navigation agréable.

Image


Bonus
Blu-ray :

- Commentaire audio de John Toll, directeur de la photo
- Le point de vue des acteurs (interviews)
- Le montage expliqué
- Le compositeur de la musique (Hans Zimmer) cause !
- Scènes inédites
- Les infos d'époque sur Guadalcanal (fabuleux)
- Bande-annonce (dont celle de Tree of life, en HD.

Image
Jim Caviezel explique le façon dont il s'est retrouvé sur le tournage (c'était pas gagné) et l'implication qu'il a connue pendant le projet, qui a d'ailleurs hypnotisé l'ensemble du casting.

Image
John Toll, directeur de la photo, explique aux foules en liesse que bosser avec Malick est enrichissant car l'individu est un visionnaire qui sait exactement où il va !

Image
Extraits des bulletins d'infos de l'époque, plus proche de la propagande éhontée que de la réalité de Guadalcanal : des documents souvent édifiants.


En résumé :

Points forts :
- Un master supervisé par Malick, dont certaines images sont du niveau technique de Baraka
- Colorimétrie, piqué, naturel, noir, profondeur de champ exceptionnels
- VO en DTS-HD qui file des frissons, entre la musique et la furie
- Bonus, menu sympa
- DVD du film inclus dans le boitier

Points faibles :
- Pas de VF en DTS-HD Master Audio 5.1

( Source )
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Myrdred » jeu. mai 26, 2011 11:58 am

J'ai vu le film hier alors qu'en dire exactement? Une fois de plus, les scènes sont magnifiquement tournées et servent cette fois-ci un scénario qui me semble un peu plus complet. Hélas, les thèmes abordés me sont apparus comme trop familiers que pour être vraiment intéressants. C'est sans doute tout à fait personnel mais plusieurs des grandes idées du film sont présentes dans Les sentiers de la gloire de Kubrick. Les scènes de guerre sont très bien réalisées mais personnellement, il m'a été difficile d'adhérer au film vu qu'il reprenait des sujets que j'avais déjà abordés ailleurs, son problème réside donc pour moi dans son manque d'idées novatrices mais évidemment cet avis ne peut pas être généralisé vu qu'il dépend de l'expérience de chacun en la matière. J'attends toujours de trouver un film suffisamment original et porteur de concepts nouveaux.
Je préfère les trésors de mon esprit à toutes les richesses de la terre.

"...he had sacrificed much in pursuit of the Ultimate Truth... a permanent chair at the University of Covenant... a seat in the King's court... and, there was no denying it, his soul."


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Re: La Ligne Rouge

Messagepar phoenlx » jeu. mai 26, 2011 12:19 pm

Je ne crois pas qu'il faille vraiment chercher des "concepts" chez Malick ! La force de son cinéma, son originalité tient surtout dans le fait qu'ils replacent un peu tous les êtres humains dans le Grand Tout qu'est la nature ( dans un esprit un peu panthéiste ) Chose que tu as du sentir pas mal dans La ligne rouge, et le nouveau monde ( si tu verras Les moissons du ciel - au passage mon préféré en ce moment ) tu verras que c'est pas mal similaire avec des visions magnifiques des grands espaces américains etc.

Ses films sont plus comme des poèmes ou des symphonies , je crois qu'il ne faut pas s'attendre à quelque chose ou chercher à tout prix quelque chose dedans, sinon on finit un peu déçu. ( Encore que le tout dernier l'arbre de vie - qui déchaine les passions - me semble très différent. Moi je l'aime moins mais j'ai l'impression en lisant les avis depuis 8 jours d'être l'un des rares fans de Malick à moins l'aimer, les purs fans en général le considèrent comme le meilleur - je serais curieux d'avoir ton avis toi qui ne semble pas marqué par son cinéma 8-) ) Bizarrement moi c'est justement plus ses films anciens que j'aime, comme La ligne rouge. J'aime beaucoup aussi les petites pensées qui s'affrontent ( les personnages qui nous font part de leur pensée sur le monde, un peu comme des interrogations )

Je pense que ce qui prend à contre-pied tout le monde dans La ligne rouge, c'est le focus qui est souvent mis ailleurs que sur la guerre justement ( On s'attend à plus d'action, mais au final, Malick nous montre les arbres et les petits oiseaux, comme souvent dans ses films )
Les soldats immergés dans un environnement paradisiaque et qui subissent la mort , j'y vois comme une manière de dénoncer l'absurdité de la boucherie de la guerre mais toujours avec cette même obcession panthéiste qui se retrouve un peu dans tous ces films ; Ses films cherchent à nous donner une autre perspective, une perspective plus cosmique, je le vois un peu comme ça ( certains en parlent bien mieux que moi )

C'est particulièrement visible dans son dernier film ( où là il le fait encore beaucoup plus explicitement car une bonne demi heure du film consiste à nous montrer des images de nébuleuse, de galaxies en formation, de la terre primitive, de l'océan primordial et des premières formes de vie, des dinosaures, avant que le film "retombe finalement sur ses pattes" à savoir l'Histoire et le deuil d'une famille américaine des années 50 ) Cette obcession se retrouve dans tous les films Malickien ( ce que d'ailleurs je n'ai sans doute pas aimé dans son film actuel c'est probablement cette manière plus explicite que d'habitude de faire ressortir ce lien cosmique, je préférais sa manière de le traiter ancienne, plus subtile, plus en symbiose avec ses histoires ;

La ligne rouge reste un film sur la guerre mêlée d'interrogations métaphysiques sur la vie et la mort. On adhère au message ou pas après, perso ce que j'aime justement c'est cette manière qu'il a de conduire le spectateur où on ne s'y attend pas , de changer le focus , faire sortir le spectateur de lui-même finalement ( Hier dans notre topic philosophique sur le Temps et sa définition on est arrivé à la conclusion qu'il est certains concepts qu'on ne pourra jamais saisir, du fait même qu'on est "dedans" :
le temps, la vie.
Ce que j'aime dans les films de Malick c'est justement cette manière qu'il a de montrer des histoires humaines ( que ce soit l'histoire d'amour dans Le nouveau monde sur la toile de fond de la conquête de la Virginie, la bataille de Guadalcanal dans la ligne rouge et les destins particuliers de ces soldats dont la vie est brisée pour certains, ou l'histoire classique et romantique du trio amoureux dans Les moissons du ciel ) tout en écartant sans cesse le focus vers quelque chose de plus large, en "prenant de la hauteur" en quelque sorte, ce qui intéresse Malick je pense, c'est la roue cosmique , et comment mieux apprécier nos vies faites parfois de souffrances , d'absurdité ( la guerre ) au sein de cette nature parfois très belle parfois violente et sans pitié et qui se joue de nous, qui ne sommes que des insectes ( de la poussière , poussière d'étoile ^^ ) au sein d'elle.

Je ne pense pas non plus qu'il donne vraiment des réponses ( on peut voir ses films de diverses manières selon nos personnalités) c'est pour ça que je ne pense pas que ses films s'interprêtent, ils se ressentent)
Il donne plutôt des pistes, à explorer ( un peu comme un peintre avec un tableau )
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Re: La Ligne Rouge

Messagepar Myrdred » jeu. mai 26, 2011 12:38 pm

Justement, c'est le fait que ce soient des films qui se ressentent qui divise à mon avis, tout le monde n'a pas forcément la même vision des choses, les mêmes souvenirs, sans doute que chez certains l'évocation de la nature ainsi rappelle un sentiment positif mais chez d'autres qui n'ont pas les mêmes expériences de vie, cela peut n'avoir aucun effet et les thèmes liés y sont aussi parfois pour quelque chose, peut-être plus évocateurs pour certains que pour d'autres et c'est ce qui définit nos goûts, c'est pour ça qu'il y aura toujours un pourcentage de gens qui détesteront ce qu'on peut trouver génial. La manière d'aborder les sujets dans les 2 films ne me convient sans doute pas suffisamment bien, de même que ce sont deux thèmes assez connus.
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