PEREGRINATION DANS L'OUEST(
la légende du roi des singes )

J'ai choisi de vous poster ci-dessus l'édition que j'ai moi je l'aime bien.
On a du en parler dans les rubriques Saint Seiya et japanimation car de nombreux dessins animés sont inspirés par cette légende, notamment Dragon Ball ou Saiyuki : Pérégrination dans l'Ouest (parfois appelé : Voyage en Occident) est un roman chinois qui a été écrit par
Wu Cheng'en (1500 ? - 1582 ?)
La légende du roi des singes est l'une des histoires les plus populaires en Chine ; elle met en scène les aventures d'un singe irrévérencieux, Sun Wu Kong (Songoku) à qui il arrive tout un tas d'aventures que je vais vous détailler un peu ensuite !! Cette légende est également souvent l'objet de spectacles de marionettes en Chine ..
Histoire inspirée de faits réels ... L'histoire de Cheng'en est en fait la transcription des aventures, bien réelles celles-là, d'un bonze chinois,
Hiun Tsang, au 7ème siècle de notre ère, qui entreprit un voyage en Inde pour chercher les écritures sacrées du bouddhisme. Evidement Cheng'en embellira et modifiera pas mal l'histoire véritable pour en faire un véritable conte de fée, mélange de poésie, de philosophie, de réflexion, de folklore chinois, de gros délires parfois, d'humour, d'absurde et d'une bonne dose de fantastique !
Hiun Tsang Le bonze Hiun Tsang (ci-dessus), est né à Ch'in Liu in dans la province du Hunan. En 629, intrigué par des textes obscurs il partit en route vers l'Inde. Son absence de Chine dura 16 ans, et il risqua maintes fois sa vie le long de la route de la soie. Il atteignit le cachemire, où il étudia pendant 2 ans, visita Takshashila, puis en 633 arriva aux sites de la vie du bouddha. Il acquis là bas une grande réputation et fut même invité par l'empereur. Il passa beaucoup de temps à l'université de Nalanda, où l'on raconte que le bouddha vint à maintes reprises. Il y étudia puis y enseigna même quelques années.
Il revint en Chine avec avec des reliques, statues, et des tonnes de manuscrits qu'il s'évertua à traduire. Il ne parvint malheureusement à le faire que pour une partie d'entre eux avant de mourir, mais ceci permit aux bouddhistes chinois de l'époque d'élargir considérablement leur savoir et leur compréhension de cette religion étrangère. Il a également laissé à la postérité un ouvrage personnel : Si Yeou Ki (récit d'un voyage dans l'ouest), histoire mi réelle mi fabuleuse et qui inspirera lui-même bien plus tard le récit de Cheng'en dont nous allons maintenant parler.
L'histoire du singe songoku (Sun Wu Kong)Nous allons maintenant raconter l'histoire écrite par Tcheng'en inspirée de celle de ce bonze chinois : celle des aventures du singe songoko racontée dans Pèlerinage vers l'ouest

Il était une fois un singe qui naquit dans un oeuf de pierre magique puis qui alla vivre parmi les autres singes. Un jour tous ces singes trouvèrent une cascade qu'aucun n'osa traverser sauf notre singe! Derrière se trouvait un pays merveilleux, tous les singes vinrent y vivre et nommèrent notre valeureux singe leur roi !! Mais un jour il s'inquiéta de la mort et voulut rencontrer les immortels pour apprendre leurs secrets.
Il voyagea longtemps et finit par se faire accepter comme disciple d'un patriarche : Sudobhi (l'empereur de Jade ou roi céleste) qui lui apprit les secrets des immortels. Il le nomma san goku (Sun Wu-k'ung) : "celui qui comprend la vacuité". San goku apprit à voler sur les nuages, l'empereur le nomma entre autre gardien des fruits de l'immortalité. Mais il commit de nombreux péchés et finit par être chassé pour sa vantardise. Il voulut alors se venger en constituant une armée, alla à la rencontre du dragon du lac, lui vola un baton magique qui pouvait changer de taille, effaça son nom du registre des morts, but des fruits de longévité, se goinfra d'elixir d'immortalité à tel point qu'il énerva fortement l'empereur céleste qui recevait des plaintes de tout le monde (notamment le gardien des morts et le dragon du lac). Il tenta de le capturer et de le brûler dans le chaudron de Lao Tseu, mais ce fut un échec. Bouddha enferma finalement le roi des singes sous la montagne des 5 éléments.
500 ans plus tard, Bouddha s'inquiétait pour les hommes ... Il possédait des rouleaux sacrés de prière destinés à leur améliorer la vie. Sangoku resta enfermé jusqu'à ce qu'un bonze à la recherche de ces rouleaux vienne le libérer. Ce bonze s'appelait Tripitaka.
Sangoku dut alors escorter et protéger le bonze dans son périple, et pour être forcé d'obéir, il subit un ensorcellement de la part d'une envoyé de Bouddha, Kuan-yin , car telle était la volonté de Bouddha qu'il aide le moine dans son périple en échange du pardon.
En chemin, tous 2 rencontrèrent un ancien général chinois démis de ses fonctions à cause de ses penchants pervers, et transformé en porc (le porc étant le symbole des obcédés). Kuan-yin (l'envoyée de Bouddha) avait aussi rencontré auparavant ce cochon et lui avait promis le pardon s'il acceptait d'aider un bonze venant lui demander de l'aide. Ainsi accepta t'il et tous 3 continuèrent leur aventure bientôt rejoints par un 4ème "coéquipier": Sableux. Or Sableux était un ancien dragon, que Kuan-yin avait aussi rencontré, qu'elle avait transformé en cheval afin qu'il puisse transporter le moine, et à qui elle avait aussi promi le pardon s'il acceptait. Le groupe fut ensuite au complet et la volonté de Bouddha était presque accomplie.
Ils durent affronter maints périls et maints monstres. A chaque fois c'était le singe, grâce à sa force et sa malice, qui les sortait d'affaire alors que le bonze la plupart du temps se laisser berner à cause de sa naïveté, et le cochon se laissait aller à ses penchants pour les femmes ou la nourriture. Ils atteinrent finalement leur but, le palais de Bouddha, ou on leur remit les textes sacrés, puis rentrèrent chez eux. Tous finirent au Ciel.
Une satire sociale?Au même titre que le roman Au bord de l'eau , écrit par Shi Nai An, ou que La romance des Trois Royaumes (le sangokuchi), Pèlerinage vers l'ouest (le saiyuki) est l'une des oeuvres les plus populaires en Asie, et l'une des raisons qui a poussé le peuple chinois a adorer ce genre de récits est qu'ils avaient leurs sources et leurs inspirations dans la réalité de l'époque.
Dans l'histoire du roi des singes, l'empereur céleste, les dieux et Bouddha sont un peu présentés comme les dominateurs d'un monde dont san goku déjoue tous les pièges par sa malice. La manière dont il tourne en dérision sans arrêt les dieux du récit réjouissait pas mal les lecteurs. Beaucoup de gens aimaient ce genre de romans à l'époque (mais encore maintenant) parcequ'ils étaient justement perçus comme réalistes, peignant la vie de l'époque, et n'hésitant pas à critiquer de manière voilée et burlesque la société et ses dirigeants. Sous la dynastie des Ming par exemple les autorités étaient souvent perçues comme corrompues, opprimant le peuple et certaines légendes peu ragoutantes courrent encore qui peuvent correspondre aux "81 malheurs" rencontrés par le bonze dans l'histoire du roi des singes. Pour exemple on peut citer l'exemple de cet eunuque de haut rang de la province de Fujian, à qui on avait conseillé de manger le cerveau de mille enfants pour retrouver sa jeunesse.. Les habitants de la région furent évidement affolés et prirent maintes mesures pour cacher leurs enfants. Dans le roi des singes il est de même question d'un territoire où l'on mangeait certains organes d'enfants.
Pour celà, leurs auteurs ont eu du mal à imposer ce style, considéré un peu comme mineur par les intellectuels de l'époque, pour qui écrire ce genre de romans étaient une honte. Ils gagnaient par conséquent souvent tout juste leur vie. Des gens comme Shi Nai An, Tcheng'en sont aujourd'hui reconnus comme d'immenses romanciers et leur succès est encore phénoménal. Il faut saluer leur courage d'avoir su imposer ce style d'histoire dans un environnement pas toujours propice.