Hier soir j'ai revu ce film (que j'avais pu voir à l'époque de sa sortie au cinéma, en 2004)
Il s'agit d'un film réalisé par le grand et fameux auteur de bande dessinée français Enki Bilal, et adapté d'une partie de sa BD la trilogie de Nikopol. Une adaptation assez libre, d'après ce que j'ai cru comprendre, cette saga complexe étant réputée difficilement transposable au cinéma.
Afin de vous évoquer ce film je vais introduire cette description par le synopsis qu'on peut trouver sur le site allociné (car comme souvent, il est assez peu spoilant)
New York 2095.
Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan...
Une population de mutants, d'extraterrestres, d'humains, réels ou synthétiques...
Une campagne électorale.
Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n'a que sept jours pour préserver son immortalité.
Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus...
Trois noms : Horus, Nikopol, Jill...
Trois êtres aux destins convergeants où tout est truqué: les voix, les corps, les souvenirs.
Tout, sauf l'amour qui surgit comme une délivrance.
Nous avions déjà quelque peu évoqué ce film à l'époque des prémisses du forum, mais dans d'autres topics visiblement, je lance donc aujourd'hui le topic sur ce film, n'hésitez pas à venir le commenter si vous l'avez vu (je me souviens qu'à l'époque l'un de nos membres était un grand fan )
A voir aussi : le topic de la rubrique BD sur Enki Bilal : http://www.les-ailes-immortelles.net/fo ... 56&t=18315
Petit aperçu du trailer :
Immortel est un film de SF réalisé donc par Enki Bilal, et qui est co-scénarisé et adapté par Serge Lehman avec Goran Vejvoda à la musique, et l'acteur Thomas Kretschmann dans le rôle de l'un des personnages phares de l'oeuvre : Nikopol. Nous retrouvons également au casting Linda Hardy (Miss France 1992 l'une des miss France qui avait beaucoup marqué les esprits à l'époque) Elle y incarne le rôle de Jill.
A noter aussi la présence de Charlotte Rampling au casting.
On notera que ce n'est pas le premier film réalisé par Bilal, on a pu le voir aussi sur deux films originaux (non adaptés de ses BDs) : Tykho Moon, et Bunker Palace Hôtel (qui a marqué les esprits, et si vous ne l'avez encore jamais vu je vous invite à regarder cette critique vidéo du Fossoyeur de film).
Le film Immortel ad vitam est donc pour le cinéaste et auteur de BDs un troisième essai en la matière, et même s'il n'a pas eu un succès colossal, on peut dire que le pari est réussi, de part l'univers qui nous est ici proposé, une vraie proposition de cinéma, qu'on aime ou pas (comme c'était mon cas à l'époque). Le film est réalisé en images de synthèse, et certains personnages sont animés par le procédé devenu courant et célèbre aujourd'hui de performance capture (le studio français ici à l'oeuvre est Quantic Dream). Le film mélange d'ailleurs acteurs réels et personnages en image de synthèse, et par moment c'est assez déstabilisant.
Le film est inspiré des deux tomes de la saga Nikopol : La Foire aux immortels et La Femme piège (ci-dessous)
Ainsi donc, j'ai revu ce film hier soir. En 2004 lorsqu'il était sorti sur les écrans, je n'avais pas été scotché, je dois dire, bien que son ambiance étrange et atypique m'ait laissé des impressions dans la tête ! Ce n'était pas un film que j'aimais tellement, mais ce n'est pas le genre de film qu'on regarde et qu'on oublie (et avec le temps, j'ai fini par prendre conscience que dans le fond c'est ça la force du cinéma) Hier soir j'ai donc voulu lui donner une seconde chance, et je pense pouvoir dire que ça a quelque peu fonctionné, j'ai davantage apprécié le film !
D'emblée nous sommes saisis par les décors et l'atmosphère de cette mégalopole qui est un New York futuriste peuplé d'humains, d'individus génétiquement modifiés et d'autres créatures. Les constructions sont étranges, certains plans rappelleraient presque des oeuvres antérieures comme Blade Runner, ou encore le film Le cinquième élément de Luc Besson, notamment lorsqu'on voit ces scènes avec les voitures aériennes .. Même si je n'ai pas lu les bande dessinées de Bilal, j'en ai cependant vu quelques extraits deci delà et il semblerait que ce soit fidèle au style graphique (ce qui n'est pas étonnant en même temps quand on sait que l'auteur même est à l'oeuvre sur ce film )
L'une des premières scènes du film nous plonge dans l'ambiance, en nous faisant découvrir certains dieux égyptiens comme Anubis, Bastet et Horus (ce dernier qui lors de cette scène se fait juger par ses pairs aura par la suite une grosse importance). Tous ces dieux, surtout Horus, dégagent un charisme indescriptible. Le dieu faucon est condamné à perdre son immortalité, mais il lui est alors accordé de vivre durant 7 jours dans le monde des humains dont il a participé à la création.
Je signale au passage que j'ai revu le film en VF, et c'est toujours un plaisir d'entendre la voix du comédien de doublage Féodor Atkine (bien connu entre autre pour son célèbre doublage d'Elrond dans la trilogie Seigneur des anneaux, une voix que j'adore ! Il donne au dieu égyptien une grosse dimension, je trouve.
L'histoire nous plonge ensuite dans un contexte qui mélange film thriller, film d'action (mais les scènes d'action sont finalement peu nombreuses, ce qui n'est pas un mal en soi quand on voit certains excès au cinéma de nos jours), ambiance science-fictionnesque, romance entre le personnage de Kretschmann et celui de Linda Hardy (romance qu'on qualifiera .. d'un peu provoquée pour ne pas dire plus !!) le tout au sein d'une ville futuriste dominée par un régime dictatorial. Le film brasse différents thèmes même si certains ne sont qu'effleurés : la thématique du clonage et ses dérives, la corruption du pouvoir politique, les croyances et la religion, Je n'en dis pas plus pour éviter de spoiler.
C'est un film qui n'est pas sans défauts. Le jeu d'acteur n'est pas mauvais, mais on aura vu mieux. Certaines explosions sont ratées, je trouve tant qu'à l'intrigue, je crois que j'aurais aimé la voir plus étoffée et prenante, avec peut-être plus de poids pour certains des personnages secondaires à l'intrigue, l'essentiel du film tournant beaucoup autour du trio Jill / Nikopol (et Horus) . Je ne connais pas la BD mais je l'imagine complexe (et elle a bonne réputation) il était sans doute difficile de retranscrire un tel univers en une heure et 39 minutes. Ce qui m'avait bloqué aussi à l'époque, je crois, c'était finalement le look du personnage de Jill (incarnée par notre miss France) avec sa chevelure presque rasée, et bleue, tout comme l'allure d'autres personnages, il faut vraiment adhérer, mais ceci est bien sûr un pur ressenti subjectif qu'on ne peut pas mettre à charge du film (ou de la BD) puisque faisant partie intégrante et cohérente de l'univers .. D'ailleurs, ces partis pris esthétiques donnent aussi lieu à quelques très belles scènes visuelles par moment.
On notera aussi quelques allusions plutôt sympathiques au poème Le Poison (de Charles Baudelaire) .. Bref, si vous n'avez pas vu ce film, testez le, je ne garantie pas qu'il vous accroche bien qu'il ait aussi ses gros fans, mais ce sera au moins une vraie expérience de cinéma qui change un peu de la fadeur de beaucoup de films actuels.