Bon on va tout de même évoquer ce film plus ou moins mal aimé parmi ceux de Spielberg. A.I. Intelligence Artificielle, sorti en 2001 est l'adaptation d'une nouvelle de Brian Aldiss, Les Supertoys durent tout l'été (Supertoys Last All Summer Long). C'est Stanley Kubrick qui dès les années 70 avait désiré se mettre à la barre pour l'adaptation mais le développement fut très long et c'est finalement Spielberg qui hérita du projet à la mort de Kubrick et le réalisa à la demande de sa femme.
Haley Joel Osment (Sixième Sens) campe le petit enfant robot au centre de cette histoire, le casting est également composé de Jude Law, Frances O'Connor et William Hurt. A noter que Robin Williams prête sa voix à un personnage en VO. On signalera également la présence de celui qui se fera plus tard mieux connaître en tant que Phil Coulson, j'ai nommé Clark Gregg qui a un petit rôle ici, surtout visible au début.
Synopsis :
Un jeune enfant robot programmé pour avoir un contact avec l'Homme cherche à obtenir l'amour de sa mère humaine et devenir un vrai garçon en chair et en os.
L'analyse de Monsieur Bobine sur ce film .
Bon alors j'ai finalement vu ce film de Spielberg qui n'est peut être pas le meilleur ni le plus réussi parmi ceux qu'il a réalisé mais je l'ai trouvé plutôt bien au final même si ça aurait pu être mieux exploité. On peut cependant être gêné par une impression anti-transhumaniste voir une position contre cette technologie mais c'est finalement une sensation qui a tendance à s'estomper au fur et à mesure que l'on découvre cette histoire qui tiens en partie d'une revisite d'un conte tel que Pinocchio avec cet enfant robot qui désire devenir un vrai petit garçon pour continuer à vivre auprès de Monica, femme qu'il a de quoi considérer comme sa mère. A propos d'elle et donc de l'actrice, je sais pas pour ceux qui auront vu mais je lui ai trouvé une ressemblance troublante avec Jessica Harper . Enfin passons la dessus mais je voulais faire la remarque. Concernant cette histoire il se produit donc tout un périple pour ce petit robot, mais avec ce qui ressort c'est aussi s'interroger à propos d'une telle possibilité avec des enfants robots qui pourraient combler un manque auprès de parents qui pourraient ne pas avoir d'enfant ou auraient de quoi le substituer à un enfant mort ce qui est plus délicat, d'ailleurs en parlant de ressusciter un mort, on peut penser à un excellent épisode de Black Mirror à ce sujet avec ce que ça peut induire.
Au regard de ce film on peut cependant avoir de quoi tiquer sur le fait que nous avons de l'I.A. qui a tendance à se présenter un peu comme idiote, c'est loin de faire rêver et par exemple on est largement loin de ce qu'on peut avoir comme androïdes dans une série telle que Westworld où là on offre une illusion parfaite.Ici nous avons plus de la technologie balbutiante et largement perfectible associé à un petit côté vallée dérangeante en même temps qui a de quoi pouvoir gêner et probablement moindrement faire apprécier le film, pour le côté émotionnel c'est moins évident, pourtant finalement ça se fait assez touchant au final. Puis on peut dire qu'à côté d'un film tel que l'Homme Bicentenaire sorti en 1999 avec Robin Williams qui fait vraiment mouche c'est tout de suite c'est moins bon, et l'on peut également penser à des films plus tardifs tels que Chappie ou Eva qui est une petite réalisation moins connue mais vaut largement le coup d'oeil bien que plein de Youtubeurs ne vont pas en parler, que le réalisateur n'est pas très connu et que ce n'est pas un blockbuster. Avec Eva on est dans un film plus intimiste, le genre qui fait fuir pas mal de public . Ceci étant dit même si on ne retrouve pas une belle touche émotionnelle comme avec ceux-ci, A.I. se distingue et Spielberg nous propose encore une autre expérience loin d'être mauvaise. Certains se seront peut être ennuyés devant ce film d'ailleurs, ça n'aura pas été le cas pour moi. Il y a de quoi pas trop mal apprécier ce que nous donne l'ensemble avec ce petit garçon qui cherche à en devenir un vrai inspiré par le conte de Pinocchio, on sait pas trop vraiment ce qu'il en de ses sentiments, cependant nous avons le principe des rêveries qui semble bien fonctionner. Là dessus par ailleurs il aurait pu être intéressant de plus amplement développer et qu'on profite plus du concepteur/père qu'est William Hurt. On en profite peu et c'est dommage mais en fait avec Spielberg je crois qu'on peut ne pas trop s'en étonner, c'est un concepteur particulièrement absent et quand on sait pour la relation entre Spielberg et son père forcément ça se retrouve peut être encore un peu là. Après ça fait un peu prétexte à ne pas plus creuser via lui mais on se concentre de toute façon sur la quête de l'enfant avec ce qu'il a d'artificiel, mais comme je disais c'est du balbutiant et même côté Lovotique avec Jude Law on voit que c'est encore perfectible même s'il semble être parfait comme jouet sexuel . Bon là dessus par contre c'est pas compliqué ^^. Mais alors y a de quoi halluciner un peu quand c'est limite s'il ferait pas découvrir le sexe à un petit garçon lol. C'est assez cocasse si on peut dire.
D'ailleurs en parlant de ça, c'est se retrouver lâcher en pleine nature qui a de quoi faire un peu bizarre, on a un développement de l'histoire à finalement rapidement quitter un cocon familial qui aurait pu être plus exploiter pour le lancer plus dans un périple style Pinocchio avec la revisite que l'on en voit mais ça aurait pu être différent, qu'il reste plus à proximité de là où il a été accueilli. Mais bon malgré tout ça convient en se distinguant par le cheminement, en parlant de cheminement on a pas trop de quoi dire au niveau de la conscience, voir d'une quête identitaire qui aurait pu être ça c'est pas trop ce qu'on va demander à Spieberg, on pourra plus l'avoir avec Mamoru Oshii par exemple. Donc en tant que réalisation de Spielberg avec l'axe qu'il a pris je trouve qu'il s'en tire plutôt bien et même s'il y aurait de quoi largement préférer quelque chose de différent ça reste de bonne allure. Puis ça parvient à se faire touchant, on aurait pu aussi avoir une autre fin mais elle fait bien son office. Maintenant c'est un peu étrange de terminer comme ceci 2000 ans plus tard avec des extra-terrestres qui viennent faire leurs études, mais ça fait l'accomplissement d'un rêve au moins.
Enfin voila, même si c'est perfectible, que ça aurait pu être présenté différemment et qu'il y a de quoi préférer d'autres films à l'instar de l'Homme Bicentenaire, Chappie ou encore Eva pour rester dans ce qui est relativement proche, je trouve qu'en se distinguant et en prenant une autre optique ça a de quoi bien convenir, Spielberg est loin de s'être raté ici et même s'il était pas fortement motivé pour le faire à devoir surtout honorer une envie de Stanley Kubrick ça donne un bon résultat sur lequel je ne me suis ennuyé à aucun moment comme ça a pu être le cas pour certains. Maintenant d'un point de vue intellectuel c'est pas le film qui apporte le plus, là vaut mieux voir côté Matrix ou Westworld par exemple pour ce qui est de haut niveau mais en soit A.I. Intelligence Artificielle se fait tout à fait valable je dirais, sans être exceptionnel, ni excellent ou confiner au chef d’œuvre comme Spielberg aurait pu le faire ça reste dans le bon.