Ahhh j'ai enfin vu Badlands (la balade sauvage) , le seul Mallick que je ne connaissais pas
A présent c'est cool je peux dire que je connais toute sa filmographie (c'est le seul cinéaste dont j'ai vu désormais TOUS les films, en attendant le prochain qui sort cette année, bon en même temps c'est moins dur que pour d'autres il n'en a pas fait beaucoup 
) Avant de visionner la balade sauvage j'étais un peu curieux car comme les autres Mallick celui-ci est parfois considéré comme film culte par certains, mais il est souvent réputé un peu moins bon que les suivants, et à vrai dire, je partage cet avis. Qu'on ne s'y trompe pas, j'ai quand même beaucoup aimé , ça reste un mallick et ça se sent !
Même si c'est le premier film du réalisateur, il date de 1974 ( on pourrait le qualifier de "film de jeunesse" ). A titre perso, je préfère les trois chef d'oeuvre suivants Les moissons du ciel, La ligne rouge et Le nouveau monde , j'ai un peu moins accroché à l'histoire et au scénario de Badlands mais je crois qu'il faut que je le laisse mûrir un peu dans ma tête et que je le revoie et c'est subjectif .. Je crois que chaque Mallick me marque différemment à sa manière et après avoir vu ce film c'est vraiment un cinéaste que je conseillerais de plus en plus aux vrais amoureux de grand et beau cinéma. Il s'agit d'un road movie tragique (et il reste très marquant à mon sens, l'un des plus beaux que j'ai jamais vu et ça reste une expérience cinéphile charmante
) sorte de variation sur le thème de Bonnie and Clyde. Le film relate l'histoire de deux jeunes amoureux à qui on refuse le droit de s'aimer, le jeune homme, Kit, incarné par Martin Sheen, est un éboueur marginal qui est plus âgé de 10 ans que la jeune fille, Holly , une petite rousse encore mineure (15 ans) qui vit avec un père autoritaire. Tous deux s'enfuient à travers les paysages sauvages américains après que le garçon ait tué le père de la gosse .. Ensuite les meurtres des témoins de leur fuite s'enchainent en cascade à mesure que leur folle équipée progresse et c'est l'escalade, le couple s'enfermant dans cette fuite tragique sans trop savoir où cela va les mener ... C'est apparemment inspiré d'une histoire vraie, un fait divers ayant défrayé la chronique aux Etats Unis dans les années 50. Le film alterne des scènes grandioses et émouvantes et certaines qui mettent vraiment mal à l'aise. Ce film peut d'ailleurs déconcerter les amoureux du reste de la filmographie de Mallick et j'ai eu plus de mal à entrer "dedans" que pour les autres, notamment à cause d'une impression de violence gratuite du jeune homme qui est un déséquilibré, mais malgré tout parfois attachant ou en tout cas charismatique dans sa folie, le film joue sur cette sombre et inquiétante ambiguïté. La naïveté de la jeune Holly est souvent énervante car elle le suit aveuglément par passion, même si des moments de doute se lisent en elle donnant une dimension plus profonde à son personnage. L'incroyable indifférence avec laquelle elle semble vivre notamment la mort de son père au début du film est déconcertante pour le spectateur ..
Si les films suivants me touchent plus par leur emprunte panthéiste si marquée il faut souligner qu'on sent déjà dans ce film certaines obsessions thématiques du cinéaste , comme l'amour de la nature et des grands espaces sauvages. Certains moments anodins sont sublimés par l'image , les cadrages, la mise en scène parfaite. De plus comme dans toutes ses autres oeuvres Mallick aime ses personnages et ça se sent, il les soigne et quiconque voit ce film se souviendra longtemps de ce duo, l'interprétation des 2 acteurs principaux est impeccable, notamment celle de Martin Sheen qui a reçu pour ce rôle un prix d'interprétation masculine en 74 ( la jeune actrice Sissy Spacek a aussi reçu un prix dans la catégorie révélation)
Comme souvent dans les films du réalisateur, la photographie très soignée, même s'il y a moins de plans sublimes et mémorables que dans ses films ultérieurs. Ca doit encore mieux rendre au cinéma. Comme autre constante propre à tous les films de Mallick on retrouve la petite voix off qui commente souvent ce qui se passe, on ressent le film autant à travers ses images magnifiques que les pensées de la jeunesse héroïne. La bande musicale est sympathique mais un ton au-dessous de celles des films suivants, je dirais d'ailleurs que c'est sans doute l'un des éléments qui font que je le classe un tout petit peu en deça. Avec une bande son comme celle des moissons du ciel, ce film atteindrait facilement le rang de chef d'oeuvre.
A noter que Mallick lui-même apparaît dans le film et je m'y attendais pas du tout
, il joue le rôle de celui qui sonne à la porte d'un homme riche dans la propriété duquel nos deux protagonistes trouvent refuge à un moment. Apparemment c'était pas prévu et il a remplacé in extremis l'acteur qui devait jouer ce rôle mais j'ai trouvé sa présence remarquable ce qui me fait dire que Mallick aurait peut-être été un acteur aussi excellent qu'il est cinéaste Quel plaisir et étonnement de le voir en tout cas j'ai toujours beaucoup aimé mes films cultes où les cinéastes apparaissent même brièvement ( mode un peu lancée par Hitchcock et reprise par d'autres, que ce soit Tarantino dans certains de ses films voire Peter Jackson dans le seigneur des anneaux .. ) En conclusion c'est un film que je conseillerais à tous les cinéphiles
un film que je conseillerais évidemment à tous les amoureux du cinéma de Mallick mais avec quelques remarques préliminaires prudentes (à mon sens ce n'est pas forcément le meilleur, et on "sent" que c'est son tout premier, mais si les autres sont des chef d'oeuvres, je qualifierais celui-ci de "simplement excellent" ; de plus il peut déconcerter par certaines scènes.
Je le conseillerais peut-être aussi à ceux qui sont allergiques à priori au cinéma de Mallick car il est justement un peu différent des autres, et ceux qui n'aiment pas spécialement ses films ultérieurs peuvent sans doute y trouver un intérêt (à voir pour ces personnes
) Quoiqu'il en soit, c'est une vraie expérience de cinéma.
. C'est bizarre comme les shérifs et autres sont tout cool avec lui. Bon y a le côté d'autant plus humain qui fait plaisir à certains avec ça. Une humanisation du tueur, surtout que dans sa folie, son charisme faisant peut être aussi il reste avec une certaine côte de sympathie. Faudrait voir le cas de l'histoire vraie dont c'est inspiré tiens.
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