Raaa c'est rageant, ça fait une demi heure que j'essaie de retrouver via des recherches You Tube ce morceau à l'orgue qu'on entends à la minute 24'30 du film en m'aidant des indications sur les morceaux dans le générique de fin (il y a apparemment pas mal de Debyssu, de Gustav Horst, de Haendel dans la BO) mais impossible de le retrouver, BREF
J'en viens donc à ma critique du film. Je ne voulais pas le commenter à chaud hier soir, déjà car il était tard, et je voulais le laisser mûrir un peu ; Ceci étant dit, comme souvent ces derniers temps avec les films malickiens je suis bien en peine de donner une note à ce film, voir un avis objectif (avec Malick ma subjectivité sera toujours très grande quand il s'agit de commenter ses films, d'en parler) Mais globalement, je rejoins ce que disait Somewhere plus haut.
Quand il dit Rooney Mara sauve ce film de la noyade, comme Olga sauvait A la merveille, je ne suis pas loin de penser pareil, mais je crois tout de même avoir préféré celui-ci. Peut-être parceque je commence à m'habituer à ce style de film, et en même temps, ça fait trois films depuis A la merveille en comptant Knight of Cups avec lesquels j'ai beaucoup de mal, où la construction scénaristique est très très .. décousue ; je ne vous cacherais pas que même si j'adore le cinéaste notamment sur ses premiers films, ça me gêne profondément, surtout qu'il réitère de film en film. Au bout d'un moment ça donne en plus l'impression qu'il refait toujours la même chose, c'est dommage.
Je suis clairement plus fan de ses 4 - 5 premiers films (La Balade sauva,e Les moissons du ciel, La ligne rouge, Le Nouveau monde et Tree of Life même si des choses m'avaient déjà fait tiquer dans ce film) Depuis A la merveille, je trouve que Malick tourne un peu à la caticature de lui-même, c'est étrange (mais j'ai paradoxalement l'impression que lui-même s'éclate plus que jamais, il fait des films qui semblent respecter de moins en moins des codes, et c'est sans doute ce qu'il aime) ça me perturbe énormément.
Je ne peux nier avoir été pris malgré tout sous le charme de ce film, en particulier pour sa bande son (je la trouve meilleure que celle de A la merveille, dans lequel il y avait essentiellement UN morceau que j'adorais, mais dans le générique de fin, pour le reste, ce film m'avait moins marqué que ses précédents qui ont toujours de sublimes BO) Ici, indéniablement, le film bénéficie d'un accompagnement musical charmant, qui nous happe plutôt bien de la première seconde du film à la dernière quasiment, même si je lui préfère ses grandes BO d'avant notamment sur les moissons du ciel et le nouveau monde.
La BO mélange des musiques rock (c'est un des thèmes forts du film, donc c'est logique) et de fort beaux thèmes classiques, ce qui confère comme souvent une belle impression, c'est un beau mélange, et qui prend harmonieusement. A noter aussi la présence dans le casting de la musicienne Pathy Smith qui symbolise fortement le rock, plutôt sympa de la voir dans quelques petites scènes.
A noter aussi l'importance subtile des bruitages, comme dans pratiquement tous ses films. Les bruits d'oiseaux, du vent, tous ces bruitages subtils et très naturels (même en milieu urbain) participent au charme fou de son cinéma, de film en film, et même quand comme dans ses derniers, on s'ennuie un peu par ailleurs. Même certains bruits urbains sont charmants, j'ai fais attention à ce genre de détails en regardant le film hier, il y a par exemple des scènes où les personnages sont près de routes (avec un traffic routier intense) or le son est paradoxalement comme agréable et comme fluide, à l'image des images, j'ai rarement vu d'autres cinéastes rendre ce genre d'ambiances comme ça.
Je ne vais pas commenter longuement les images car comme d'habitude chez Malick, c'est d'une beauté incroyable, on retrouve d'ailleurs plusieurs plans sur un grand arbre qui rappelle celui de Tree of life, avec les branches qui se déploie en contre-plongée et la lumière du soleil qui se répand à travers les feuilles, à chaque fois ce genre de scènes me font penser à certaines symboliques kabbalistiques ...
Les mouvements sont fluides, comme souvent dans son cinéma, d'ailleurs on a encore quelques scènes avec de l'eau, des vagues, tout ça est à chaque fois très beau.
Hormis ces aspects purement esthétique (musique, bruitages, images, ces 3 aspects d'une grande beauté mais ce n'est plus une surprise quand on connait le cinéma de Malick) je voudrais évoquer un peu le jeu des acteurs. Comme somewhere (dans sa critique postée peu avant) je crois que j'étais complètement sous le charme de Roone Mara
Ce n'est pas la première fois que cette actrice me touche, et je me doutais que dans un film de terrence Malick on atteindrait une espèce de sommet dans le charme, la grâce, certaines scènes de complicité entre elle et Ryan Gosling notamment sont très touchantes et sensuelles, elles rappellent évidemment beaucoup ce qu'on peut trouver dans d'autres films malickiens comme les scènes avec Olga dans A la merveille ou les scènes entre John Smith (Colin Farell) et Pocahontas dans Le nouveau monde, ces scènes d'amour font toujours leur effet. En fait je vais même aller plus loin, je crois qu'aucun cinéaste au monde, du présent, du passé, ne filme aussi bien les femmes, l'amour, la complicité entre deux êtres qui s'aiment, que Terrence Malick, il arrive à capter l'essence de quelque chose qui est souvent très dur à capter sans tomber dans les clichés, et même les plus grands réalisateurs tombent parfois dans des pièges, ou ne sont pas égaux dans leur traitement d'un bout à l'autre de leur film, il y a toujours la scène de trop, ou la scène filmée un peu maladroitement qui gâche tout, ce genre de scènes dans le cinéma de Malick, ce sont de pures oeuvres d'art en soi, comme une succession de petits tableaux - hommage à l'amour, aux femmes, à leur grâce, et ce, d'actrices en actrices, il y arrive autant avec les actrices jeunes d'ailleurs que parfois plus âgées et c'est aussi une énorme qualité. Succession de tableaux certes mais néanmoins fluide, les scènes s'enchainent avec une grande souplesse et fluidité, comme de l'eau qui s'écoule, chose que j'aime beaucoup aussi (mais j'avais du parler de la fluidité de ses films dans une de mes critiques d'un de ses anciens films, et dire pourquoi cet aspect là me touche notamment dans toutes ses descriptions de la nature, et des mouvements dans la nature, ce que je trouve en parfaite osmose avec ma propre vision panthéiste du monde ... Bref
A me lire vous devez donc vous dire que j'ai adoré le film, mais tous ces éléments, je m'y attendais plus ou moins, Malick sait tenir une caméra, il utilise visiblement de l'excellent matériel, je ne connais rien en technique mais c'est l'impression que ça me donne toujours : POURQUOI Lui arrive à nous livrer toujours des images incroyablement belles et parfaites alors que d'autres nous offrent parfois un spectacle qui agresse l'oeil même quand ils cherchent à nous montrer du beau ? Si le cinéma de Malick n'existait pas, je ressentirais vraiment un manque, et le jour où il n'existera plus, je serai orphelin d'un immense artiste, indéniablement.
Reste que le film m'a tout de même plutôt déçu, pour les mêmes raisons que j'avais déjà évoqué dans A la merveille, et dans Knight of Cups.
Même si je trouve touchante, émouvante, dramatique, intéressante toute cette histoire de triangles amoureux sur fond de rock, de déchéance, de doutes existentiels, le côté complètement déconnecté de la réalité des personnages me gêne un peu. On a l'impression que les personnages de Malick depuis 2-3 films ne vivent plus du tout dans le monde réel, ils sont dans leur dimension parallèle à eux. D'un côté ça participe à la beauté de ses films qui nous happe dans certaines scènes, un peu comme la vision d'une espèce de paradis (perdu ?) mais d'un autre côté, par moment ça m'empêche de m'attacher totalement aux personnages, il faudrait je pense au moins une trame globale et quelques scènes fortes qui les rattache à quelque chose de bien plus tangible (comme c'était évidemment le cas dans La ligne rouge par exemple, où l'horreur de la guerre était tout de même au coeur de la trame, ou dans les moissons du ciel, avec le travail dans les champs, dans Tree of life, je trouvais que malgré certaines faiblesses de ce genre qui pointaient déjà leur nez, on avait beaucoup plus de scènes "tangibles" : Brad Pitt avait un travail, des relations avec sa femme, parfois tendues, de plus si on avait parfois des scènes très déconnectées du monde avec les enfants, c'était logique car sous les yeux d'un enfant, le monde apparait parfois différemment, encore plus sous les yeux d'un bébé par exemple. Les scènes des premiers pas du nourrisson avec Jessica Chastain, avec le papillon etc, c'était d'une profondeur et d'une beauté à couper le souffle, et je trouvais ça parfaitement en osmose avec le sujet, avec le scénario, ça participait énormément à l'attachement qu'on pouvait ressentir pour les personnages, et à la nostalgie de l'enfance.
Or depuis A la merveille, mais aussi dans Knight of cups, et dans ce film (song to song) je trouve qu'on a de plus en plus ce genre de scènes avec des personnages adultes, mais tout en ayant de moins en moins de scènes qui rattachent ces personnages à la réalité du monde.
je ne sais pas si vous me comprenez ? En gros, l'impression que j'ai, c'est que les personnages de Malick depuis quelque temps, ils passent leur vie à marcher dans des champs, dans des rues, à se draguer (avec une énorme poésie et subtilité on est d'accord et c'est magnifique à contempler) mais de quoi vivent-ils ? ils bossent pas ? ils ne vont pas faire leurs courses ? ils ne vont pas au garagiste ? ils ne vont pas pointer à Pole emploi ?
Je caricature, évidemment on a des scènes qui les rattache parfois un peu au monde, mais c'est quand même très ténu.
J'ai par exemple bien aimé les (rares) scènes où on voit Ryan Gosling et Fassbender s'engueuler, l'un accusant l'autre de ne même pas le citer pour les compositions des chansons. CA au moins, ça raccroche à quelque chose, aux tensions qu'on peut avoir dans le monde du travail, et qui impactent ensuite la vie, la relations aux autres, l'amour etc. Mais ce genre de scènes sont de plus en plus rares, 90% de ses films étant consacrés au reste, aux relations entre les êtres, à l'amour (avec de magnifiques scènes certes donc on a envie de pardonner), ou à ces voix off qui nous ramènent à certains questionnements existentiels (moins métaphysiques dans ce film cependant) mais au bout d'un moment je trouve que ça tourne un peu en boucle, ça devient répétitif.
Et il faut (à mon sens, cet avis n'engage que moi) il faudrait des scénarii plus denses et construits pour qu'on s'attache plus à tout ce qui se passe, si tel était le cas je pense que ses films seraient tous des chef d'oeuvre absolus comme ses premiers, non, je pense même qu'ils dépasseraient les premiers, car je trouve que Malick filme même de mieux en mieux à chaque film, et je crois que j'aime de plus en plus ses choix d'actrices en plus
Bref, voilà pour mes impressions presqu'à chaud, je reparlerai sans doute de ce film plus tard, après l'avoir laissé un peu refroidir dans ma tête.
. Mozart et les autres sont assassinés 
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