sources :
- Leiji Matsumoto, pirates de l’espace, liberté et influences
- nautiljon
- Triple 9
- albator2980
Leiji Matsumoto est l’un des grands auteurs de mangas. Le créateur d’Albator a façonné un univers artistique influencé par ses passions et ses expériences personnelles.
Les débuts de Matsumoto.
Leiji Matsumoto (son vrai prénom est Akira) est né le 25 janvier 1938. Son père, Tsuyoshi, était un officier de l’armée de l’air impériale. Durant l’enfance, sa rencontre avec l’univers du manga se fait avec le travail d’Osamu Tezuka. A 9 ans, il commence à dessiner. En 1953, il remporte un concours de manga avec l’histoire Les aventures d’une abeille, publiée en 1954.
Il travaille comme assistant d’Osamu Tezuka. Son trait ressemble beaucoup à celui de Tezuka. Puis il rencontre Tetsuya Chiba, dessinateur de Ashita no Joe (manga de boxe).
King 21, par Akira Matsumoto
Ashita no Joe, par Testsuya Chiba
En 1955, Matsumoto, 17 ans, fait un voyage important à Paris.
« La France est le premier pays étranger que j’ai visité. Durant ce séjour, je suis beaucoup allé au Louvre : j’ai toujours été attiré par l’histoire, en particulier le Moyen Âge, avec les règles de la chevalerie, dont je me suis inspiré pour Albator. J’ai vu aussi le film Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier. Ce fut un choc esthétique : je suis tombé amoureux de l’actrice principale, Marianne Hold. Mystérieuse, blonde, très mince, le teint pâle, de grands yeux : elle est la matrice de la plupart de mes personnages féminins. Et le film lui-même m’a beaucoup inspiré : un monde presque fantastique, où l’illusion joue une grande part. » (Interview de Matsumoto, 2013)
Marianne de ma jeunesse se situe en Bavière au château d’Heiligenstadt où Vincent est amoureux de Marianne.
Matsumoto se fait un nom.
A la fin des années 1950, il part à Tokyo où il écrit des shojo (des mangas dont la cible sont les filles).
En 1965, il se fait appeler Leiji qui signifie «guerrier zéro». En 1968, il lance le manga Sexaroid. Cette histoire met en avant la gynoïde Yuki 7 et son compagnon Shima, deux agents secrets japonais dans un univers de science-fiction. Sexaroid sera le premier pas de Leiji Matsumoto vers les récits de science-fiction. Pour le physique de Yuki 7, Matsumoto s’est inspiré de celui de Barbarella, l’héroïne de la bande-dessinée du même nom lancée en 1962 par Jean-Claude Forest.
En 1968, il crée deux mangas : Hi no mori no Koshka (Koshka de la forêt de feu) et Natasha.
Ces histoires se déroulent en Russie, et le physique des héroïnes est inspiré de celui de Lara Antipova du film Docteur Jivago de 1965.
Matsumoto, avions et sous-marins.
Tsuyoshi Matsumoto, le père de Leiji, était un officier aérien, et il fut un rescapé de son unité militaire, il fut marqué par la guerre. Cela se retrouve dans les récits de Matsumoto, à la fois dans les récits de guerre pour la dénoncer et dans sa passion pour l’esthétique des machines de guerre.
La passion pour les avions de guerre réels s’est vite changée en passion pour les vaisseaux futuristes liés à sa passion pour l’astronomie.
« Depuis mon enfance, j’ai toujours été passionné d’astronomie. J’ai lu énormément de livres, et j’ai posé beaucoup de questions à des astronomes. J’étais tellement intrigué par les canaux de Mars et les cratères de la Lune que je me suis construit moi-même un télescope pour les regarder ! Je n’ai pas pu voir les canaux de Mars parce que mes lentilles n’étaient pas assez puissantes, mais j’ai réussi à distinguer les cratères de la Lune. Ça a été une expérience décisive : j’ai compris, à ce moment, que je pouvais concrétiser mes visions, créer mon univers. » (Interview de Matsumoto, 2013)
En 1995, Matsumoto créa une histoire de science-fiction autour de Léonard de Vinci : 1471, le jeune Léonard de Vinci reçoit la visite de deux mystérieuses femmes venues du futur. Il s’embarque alors dans un voyage dans le temps…
Léonard de Vinci
Albator, le pirate de l’espace.
En 1969, Matsumoto crée le personnage d’Harlock (Albator en version française). Matsumoto s’inspire d’un de ses anciens personnages, le capitaine Kingston, issu de Adventure Chronicles – Boken ki (1954).
Ce personnage apparaîtra dans différentes histoires avant d’être le Albator connu du grand public dans le monde.
La première apparition d’Albator se fit dans Dai-Kaizoku Captain Harlock (1969). Albator est un Terrien dégoûté de la société humaine qui cherche un endroit dans l’espace où mourir.
Dans Pilot 262 (1969), un pilote de la Luftwaffe rencontre une alien qui pilote un vaisseau.
Dans Gun Frontier (1972), on rencontre un ancêtre d’Albator dans l’ouest américain. Driver Zero (1975) présente un monde où les robots sont les esclaves des humains, Zero, un robot, rencontre Albator.
Dans Queen Emeraldas (1975), Emeraldas affronte Albator pour compléter une carte au trésor.
C’est en 1977 qu’Albator obtient sa série de manga. Albator est un capitaine de vaisseau pirate déçu du comportement corrompu et lâche des Terriens. Il mène la résistance contre les Sylvidres, des aliens qui veulent asservir des planètes. Il est à la tête d’un équipage composé de personnes rejetées par la société.
Maetel et le Galaxy Express 999.
En 1977, Matsumoto lance le manga Galaxy Express 999. Ce manga suit le voyage de Maetel, une jeune femme, à bord d’un train spatial, le Galaxy Express 999. Le physique est inspiré de celui de Marianne Hold, l’actrice du film qu’il a vu en France. Son style rappelle celui de Koshka et de Natasha : long manteau et chapeau russe (koubanka).
Queen Emeraldas, la pirate de l’espace.
En 1973-1974, Matsumoto illustre les nouvelles de Catherine Lucille Moore (1911-1987) mettant en scène Jirel de Joiry pour l’éditeur Hayakawa. Jirel est une guerrière rousse.
En 1977, Matsumoto lance le manga Queen Emeraldas. Le lecteur suit les aventures de Emeraldas, une pirate à bord d’un zeppelin spatial. Matsumoto s’est inspiré du physique de Jirel pour créer son Emeraldas.
Albator, Maetel et Emeraldas obtiendront des séries, des films animés et des OAV des années 1970 à 2010.
Les adaptations continuent car un drama Galaxy Express 999 arrive en juin 2018.
Un thème : La liberté.
Le thème de la liberté revient souvent dans les œuvres de Matsumoto.
La liberté pour les Terriens de ne pas vivre sous le joug de dirigeants malveillants, ou sous le contrôle des Sylvidres, des humanoïdes.
L’équipage d’Albator est composé de personnes rejetées sur la Terre, et qui trouvent la liberté d’être qui elles sont au sein du vaisseau.
Maetel et Emeraldas portent des sujets sur l’immortalité et l’acquisition d’un corps robotisé.
D’autres influences cinématographiques de Matsumoto.
Dans Adieu Galaxy Express (1981), on trouve des références à Marianne de ma jeunesse sur Lametal, planète natale de Maetel (le village alpin, la forêt, le lac, le château). L’Arcadia de ma jeunesse (1982) prend son titre à Marianne de ma jeunesse. Dans ce film, on apprend que des ancêtres d’Albator viennent d’Heiligenstadt, c’est la ville où se situe l’histoire de Marianne de ma jeunesse.
Dans Galaxy Express 999, on trouve une référence à 2001, l’odyssée de l’espace (1968).
Dans L’anneau des Nibelungen (1989), il y a une référence à Star Wars.
Derniers travaux.
Matsumoto a continué d’écrire des mangas, mais sans dessiner.
Depuis 2014, il travaille avec Kouiti Shimaboshi sur Albator, dimension voyage. C’est ici une compilation de différentes séries de Matsumoto. Le but étant de créer une ligne cohérente, car beaucoup de séries de Matsumoto ont parfois eu des incohérences entre elles.
A compter de 2016, il avait scénarisé une nouvelle version de Gun Frontier avec Yuzuru Shimazaki, et en 2018 sur Galaxy Express 999.
Au travers de ses œuvres, Matsumoto a apporté une pierre importante à l’univers du manga et de la science-fiction. Son trait reconnaissable et ses thèmes importants en font, encore aujourd’hui, un auteur incontournable.
[EDIT : post en cours de construction, pas encore terminé, sera encore plusieurs fois édités - récupération des oeuvres et anecdotes en rapport]