phoenlx a écrit :Je suis sidéré, il n'y avait aucun topic sur le forum sur ce film magnifique de Tim Burton !!! Je répare très vite cette erreur !!
Un oubli impardonnable en effet
!!!
Le meilleur film de Tim Burton selon moi (et j'apprécie beaucoup ses oeuvres de manière générale), et un de mes films préférés. La musique, les couleurs, le scénario tortueux et le jeu de acteurs... tout contribue à créer une atmosphère surréelle, aux frontières de la Raison et de l'Imagination, comme l'explique à merveille d'ailleurs l'article de Wikipedia consacré au film:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sleepy_Hollow_(film)
Le film explore l'identité et les origines d'une Amérique qui vient de naître à l'époque où se déroule l'action et qui est partagée entre un passé sanglant et empreint de superstitions et un avenir qu'elle espère radieux. Ainsi, Ichabod Crane, qui représente le progrès, nie ses propres origines en refoulant les souvenirs de son enfance (sa mère ayant été tuée par son père pour avoir pratiqué la sorcellerie) mais retrouve finalement l'image de sa mère en Katrina, qui est elle aussi sorcière. Ce passé refoulé est aussi symbolisé par « l'arbre des morts », un « arbre-matrice qui saigne » et dont jaillit à plusieurs reprises le cavalier sans tête, qui représente les démons du passé revenant constamment, pour des scènes symbolisant un enfantement dans la douleur76. De la même manière, l'obscurité quasi permanente des images au village de Sleepy Hollow représente l'obscurantisme, qui s'oppose à une scène finale lumineuse à New York symbolisant le progrès et l'espoir (tout comme l'entrée dans un nouveau siècle). Entre ces deux mondes, la forêt traversée par Ichabod Crane au début et à la fin du film joue le rôle de seuil, servant « de cadre et d’emblème au passage d’un monde dans un autre ». Pénétrer dans ce refuge du fantastique équivaut à « quitter le monde de la rationalité pour éprouver le surnaturel ». Ichabod Crane, qui a rejeté son passé et a fait de la pensée rationnelle son credo, s'aperçoit néanmoins finalement qu'il a besoin de ses racines et rentre à New York avec une jeune sorcière, le passé et l'avenir étant réconciliés, de même que la magie et la science.
Cette opposition entre le rationnel et l'irrationnel, entre le conventionnel et l'étrange, entre la norme et ceux qui la perturbent, est une constante dans l'œuvre de Burton (Beetlejuice, Edward aux mains d'argent, Ed Wood). Ici, Ichabod Crane a trouvé un refuge dans la raison et les méthodes scientifiques pour échapper à son passé, dont le mysticisme est représentée par ses parents (une mère pratiquante de la sorcellerie et un père fanatique religieux), mais son arrivée à Sleepy Hollow va le confronter à ses démons. Il commence par réfuter la possibilité d'une explication surnaturelle mais c'est seulement en acceptant la magie et l'imaginaire qu'il va se réconcilier avec son identité. La paix est d'ailleurs restaurée non pas par une victoire sur le cavalier (dont l'absence de tête symbolise l'irrationnel mais qui n'est pas mauvais par essence, ne faisant qu'obéir à la volonté de son invocatrice) mais par le fait de lui rendre sa tête, Crane ne parvenant à ce résultat qu'en acceptant l'existence de la magie, en y faisant appel (allant trouver la sorcière qui vit dans les bois pour en tirer des informations cruciales) et en réconciliant sa raison avec ses sentiments (son amour, autre élément échappant à toute logique, pour Katrina).
La société et l'époque où se déroule le film étant totalement placées sous le signe du patriarcat, on peut aussi voir l'œuvre sous un angle féministe81. Lady Van Tassel, dont la mère a été rejetée par le village à la mort de son mari, cherche à se venger de cette injustice et à obtenir un statut social influent par elle-même et non par le mariage, servitude domestique qui la cantonne au rôle d'hôtesse souriante. Et Katrina peut être vue comme la véritable héroïne de l'histoire, protégeant Crane par son livre de sorcellerie et montrant un courage plus grand (alors que Crane s'évanouit plusieurs fois au cours du film et est arachnophobe). Mais Katrina a elle aussi besoin de Crane et la fin du film présente un couple mis sur un pied d'égalité, une harmonie entre le féminin et le masculin et non une mise en opposition des deux sexes.
J'avais lu également la nouvelle de Washington Irving après avoir vu le film et j'avais été un peu déçu, elle fait trente pages à tout casser ^^'. Et on est très loin de l'atmosphère d'horreur et oppressante du film de Burton.
Sur les Dullahan, je vous conseille cette très bonne vidéo d'une de mes chaînes youtube préférées
!