Vu hier soir et clairement on peut dire que ceux qui voudraient juste voir de la blague potache qui se contente juste d’être un grand délirium sans prétention peuvent passer leur chemin, parce qu’ici l’humanité se prend un bon gros tacle dans la gueule, enfin dans les couilles mais dans la gueule quand même
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Ils vont vraiment plus loin qu’un simple délire façon guignols et ça fonctionne bien pour délivrer un message via cette absurdité totale, via ce jeu à la con qui compte sur l’égo pour fonctionner, tout part totalement en vrille et ça fait songer à d’autres types d’escalades où y a justement de la bataille d’égo après tout, c’est comme ça que fonctionne le monde d’ailleurs et avec des égo surdimensionnés on peut voir ce que ça peut donner par moment.
Nous avons du nanar mais du nanar qui dénonce des travers de notre société où l’on peut être clairement en dessous de tout et parfois quand on voit des choses digne du Gorafi qui sont malheureusement réelles, on constate à quel point tout ne tourne vraiment pas rond. C’est une grande parodie qui fait de sa critique sociétale tant de l’homme que de l’Homme, on peut effectivement et même si le film a un aspect féministe, les femmes ne sont pas non plus des Mary-Sue frisant la perfection totale et y a une chose que l’on peut apprécier dans une scène qui termine d’enfoncer le clou de la facette anti-système
. Puis d’ailleurs je parle d’anti-système, avec la folie du buzz de l’Ultimate Chabite, ça représente énormément de choses qui ont de quoi dévier dans notre société de consommation
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On peut trouver tout cela parfaitement ridicule et essentiellement en rire, néanmoins ça reflète jusqu’où l’homme peut aller et même la femme. Quand on se bagarre pour du Nutella, du papier toilette et qu’on dévalise des rayons entier de pâtes voir de moutarde, n’en laissant guère pour les autres en faisant son stock, on ne vaut pas mieux que les joueurs de l’Ultimate Chabite qui sont dans une belle spirale de connerie et on pourrait encore citer d’autres choses comme des challenges à la con qui peuvent être mortels, on a toutes sortes de buzz et puis c’est l’esprit de compétition qui a petite échelle ne fait pas forcément beaucoup de dégâts à travers le monde mais à plus grande échelle on observe bien les dégâts et tout ce qu’on peut s’en prendre dans la gueule. Rien n’est sans conséquence, on est dans un effet papillon qui se fait fort bien illustrer à travers ce délire.
Qui plus est quand on voit les gouvernements qui peuvent difficilement faire quelque chose c’est aussi assez réaliste, on en a qui veulent agir mais ne sont pas forcément suffisamment suivi, ça rappelle des choses. Heureusement il peut y avoir des mesures de prises mais nous n’avons jamais la parfaite efficacité. Et puis l’opposition peut former un grand poison, dans ce film on a de l’opposition qui mène à des tueries pour faire perdurer tout un cycle au même titre que le cycle de la haine continuellement nourri et le sera toujours tant que l’Homme pourra trouver de quoi être dans la haine des uns et des autres. Il y a de l’extrémisme, du culte à la limite du religieux, ça fait dans le sectaire, ça turbine bien en la matière pour vraiment dresser un terrible portrait de notre civilisation, c’est pas vraiment rigolo, maintenant il n’empêche qu’on a de quoi bien sourire avec ce que ça a d’ubuesque mais ça traduit tout de même bien des choses. Tout comme les films de Quentin Dupieux qui partent dans bien des délires absurdes et sont très décalés, ça ne manque pas d’un fond à même de délivrer un message quand à des travers que l’on peut avoir dont certains qui peuvent causer notre perte.
Autrement dans tout ce que nous avons ici avec de la haine qui vient à s’exprimer, il y a aussi des propos qui peuvent être qualifiés de pessimistes ou réalistes, selon comment on perçoit les choses. J’ai bien aimé ce que l’un des personnages dit quand tout est perdu, qu’on ne peut plus rien faire, que nous avons de l’inéluctable. On peut bien sur encore agir, repousser de l’échéancier mais c’est toujours du reculer pour mieux sauter et que nous en ayons qui cultivent l’amour de notre mort. Des actions il peut s’en mener mais elles se heurtent à bien des murs malgré tout. Et il n’est pas évident de mettre fin à un véritable jeu de massacre. Quand les hunger game, les battle royale, les squid game, les échiquiers politico-financiers et autres jeux de mort en direct où on ne fait pas du chabite mais bien d’autres choses sont en marche il est difficile de les arrêter et les soulèvements, les révoltes ne garantissent pas une paix éternelle.
Enfin voila, ce n’est pas du chef d’œuvre, on est pas dans du film anti-système excellent comme la trilogie Matrix, on est plutôt dans du Dupieux en plus sombre, crasseux et caustique, avec lequel on peut sourire tellement tout démarre d’un truc à la con, mais ça convient fort bien. Et aussi simple cela soit-il en même temps, ça balance son chabite là où ça fait mal, un chabite pandémique, viral, c’est efficace pour sourire un brin mais aussi réfléchir à ce que ça renvoie de notre société. Puis d’ailleurs c’est d’autant mieux que ce soit français parce que nous vivons dans un excellent pays pour le ridicule après tout, nous n’avons pas de pétrole mais nous avons des idées. Je laisse chacun compléter pour les idées
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