Clark Ashton Smith, né le 13 janvier 1893 à Auburn en Californie et mort le 14 août 1961 (à 68 ans) à Pacific Grove dans le même État, est un artiste, poète et écrivain américain de fantasy, horreur et science-fiction.

Clark Ashton Smith en 1912, donc à 19 ans.
Il connaît une existence marquée par la maladie et l’art. Atteint de tuberculose et victime d'une dépression nerveuse, il vécut en reclus dans une cabane qu'il construisit avec son père près d'Auburn, puis à Pacific Grove (non loin de Monterey). Entièrement autodidacte, il n'alla jamais au lycée ; il apprit seul le français et l'espagnol, traduisant de nombreux poètes, dont Charles Baudelaire (la base dans le milieu du romantisme sombre donc). Il fut successivement journaliste, dactylographe, cueilleur et empaqueteur de fruits, coupeur de bois, gâcheur de ciment, jardinier et mineur.
Ce n'est qu'à 35 ans qu'il entreprit la rédaction de ses nouvelles fantastiques (plus d'une centaine entre 1929 et 1935, pour la plupart publiées dans la célèbre revue Weird Tales) ... comme un certain Lovecraft.
C.S. Smith est connu pour avoir été un grand ami de H. P. Lovecraft et de Robert E. Howard ( le papa de Conan le Barbare). Ensemble, on peut dire qu'ils inventèrent une bonne partie de la fantasy américaine, du moins posèrent les bases de celle-ci.
Jusqu'à son décès (en 1937), H. P. Lovecraft lui prodigua ses encouragements et tenta de faire connaître son œuvre autour de lui (aussi bien ses nouvelles que ses peintures et ses sculptures). Mais il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que ses nouvelles soient publiées en recueils par August Derleth (toujours lui) chez Arkham House.
Les œuvres de Smith sont similaires à celles de Robert E. Howard (ayant lieu dans des univers de fantasy assez dure) bien que contrairement aux aventures de Conan, elles accordent peu d'importances aux scènes de combats et aux démonstrations de force physique et mettent le plus souvent en scène des sorciers, démons, vampires, au milieu de décors plus somptueux, de mondes perdus et oubliés qui sont antérieurs à ceux de Conan, mais pas que.
On notera chez Smith une passion pour les mots raffinés, rares ou archaïques, au sein de longues phrases, avec une débauche excessive de détails poétiques, ce qui le rapproche beaucoup de Lovecraft, compensant ainsi son manque de technique académique de l'écriture par une grande richesse de vocabulaire, une grande imagination onirique et une inlassable soif de culture.
L'oeuvre de Smith est marquée par plusieurs gros cycles de fiction; le premier est celui récemment publié en intégral par les éditions Mnémos, celui du Zothique.

Voici le résumé/la présentation de l'ouvrage par l'éditeur:
Zothique est le nom d’un continent. Un monde mythique de sortilèges, de prodiges, d’incongruités, de maléfices et de terreurs innombrables. Dans cet univers, l’amour et la mort ont les couleurs de l’illusion, et les hallucinations sont toujours moins effrayantes que la réalité. Dans les villes et villages, dans les forêts et les campagnes, les morts, les momies, les squelettes ne laissent aux vivants aucun répit et, sans cesse, les assaillent et les poursuivent. Si les contes de ce recueil dépaysent totalement, ils n’en restent pas moins l’exacte expression de nos terreurs les plus profondes.
Zothique dépeint les destins des habitants du dernier continent de la Terre, lorsque celle-ci est à son agonie… et met en scène l’une des fantasy les plus envoûtantes et splendides que la littérature ait produite.
Les thématiques abordées évoquent un mélange de Howard et de Lovecraft.
Autre ensembles de récits encore récemment publié en intéralité par les éditions Mnénmos, Hyperborée et Poséidonis, ouvrage plus intéressant encore :

Située dans un Arctique préhistorique légendaire, menacée par la venue d’un âge glaciaire, l’Hyperborée est, en ces temps immémoriaux, une contrée paradisiaque aux jungles luxuriantes et aux dieux cyclopéens. La gigantesque et baroque cité d’Uzuldaroum doit faire face aux féroces adorateurs de la divinité Tsathoggua et à d’autres cultes rendus à des entités encore plus effrayantes comme Iog-Sottot et Kthulhut… Dans [i]Hyperborée, Clark Ashton Smith enrichit à sa manière le célèbre mythe de Cthulhu de H. P. Lovecraft.
Avec Poséidonis, l’auteur écrit son cycle le plus mélancolique et le plus poétique sans pour autant se départir de son ironie douce-amère et de son humour noir. Il nous invite à rêver à l’ultime trace d’un monde perdu, la dernière île et les derniers habitants de l’antique continent englouti le plus célèbre : l’Atlantide.[/i]
Hyperborée décrit en fait le monde de Lovecraft tel qu'il était dans les temps préhistoriques souvent mentionnés par Lovecraft dans son oeuvre. Smith et Lovecraft se sont régulièrement fait des clins d'oeil dans leurs écrits, d'où la présence de divinités communes ( Iog-Sottot/Yog-Sototh et Kthulhut/Cthulhu, écritures anciennes des noms de ces deux monstres nés de la plume de Lovecraft). Tsathoggua, monstre né de la plume de Smith, est aujourd'hui considéré comme l'un des membres à part entière de la grande famille des monstres du Mythe de Cthulhu.
Tsathoggua, encore un charmant individu

Les thématiques abordées par Smith sont aussi les civilisations disparues, l'Âge d'Or révolu, et tous ceux que des récits sur l'Atlantide et Numenor ont passionné devraient s'intéresser à l'oeuvre de C.S. Smith