Watership Down ou dans sa francisation Les Garennes de Watership Down est un roman (le premier) de Richard Adams (96 ans actuellement), écrivain britannique. Publié en 1972, le roman s'est vite imposé comme un succès dans le monde anglo-saxon et malgré la sortie d'une traduction en français, il reste très méconnu dans le monde francophone. Succès mondial vendu à plus de 50 millions d'exemplaires, le livre est une référence en Angleterre. Il a été adapté sur différents supports mais ça on en parlera plus bas.
Le synopsis à présent qui ne donnera pas une idée précise de ce dont il s'agit:
Pressentant un danger aussi implacable qu'imminent, un groupe de lapins aventureux sort de sa garenne à la recherche d'un territoire plus sûr. En chemin, ils rencontrent des situations extraordinaires qui les conduisent à déployer des talents exceptionnels. Au bout d'aventures au sein d'une garenne totalitaire, dans une ferme dangereuse, puis au terme d'une bataille, ils parviennent à établir leur garenne pacifique sur les hauteurs de Watership.
En somme, il s'agit donc d'un roman d'aventures. A priori, il semble se destiner à de jeunes lecteurs mais on découvre rapidement que les thèmes sont bien plus vastes que cela car le livre se veut très réaliste, décrivant la vie des lapins dans toutes les situations (domination, famine, etc. ne sont pas exclues). L'auteur développe également toute une mythologie pour ses personnages, d'une genèse du monde à des légendes initiatique, il s'agit d'une tradition orale complète, le tout étayé par un langage propre aux lapins permettant d'entrer davantage dans leur monde.
Sans trop s'attarder à faire toute une critique du livre, je pense que celui-ci vaut la peine d'être lu pour la côté récit d'aventure, pour la tradition orale et le langage dont je viens de parler mais aussi pour l'aspect universel de la survie face au danger, la quête d'un foyer, la constitution et la défense de celui-ci et finalement le refus d'un asservissement au nom d'une sécurité trop étendue (à deux reprises, on voit à quoi mène la peur et la lutte contre l'homme). Le roman est empreint d'un certain amour de la nature et de la campagne, les événements prennent d'ailleurs place dans la campagne anglaise car Watership Down existe bel et les lieux décris dans le livre s'inspirent de la réalité:
Et maintenant passons aux différentes adaptations:
La plus connue est sans doute l'adaptation cinématographique de 1978 réalisée par Martin Rosen. Il s'agit de ceci:
Le film reprend les événements importants du livre mais d'une longueur d'environ 1h30, il ne permet pas de le faire dans le détail. Il conserve cependant plusieurs éléments mythologiques mais également l'aspect très sombre développé dans le livre tant et si bien que le film d'animation semblant s'adresser aux enfants en a apparemment troublé plus d'un. Les images parlent d'elles-mêmes:
Cependant, s'arrêter à cet aspect comme le font hélas certains serait très réducteur car le film ne nous ment pas, il nous montre une vraie aventure dans laquelle la mort et la violence ne sont pas éludée car c'est une histoire de survie avant tout. Les scènes violentes ne le sont que parce que la réalité est bel et bien aussi violente et elles sont loin de constituer la majeure partie du film, tout au contraire, elles servent le propos. C'est ce réalisme frappant qui faisait déjà la force du livre et qui fait la force du film pour peu qu'on le regarde sous le bon angle. Il s'agit d'un film à aborder de manière particulière car les événements se précipitent beaucoup plus vite que dans le livre diminuant quelque peu la tension présente dans celui-ci. Pour bien aborder le film, il faut penser à ce thème de la nature et à celui de la survie au milieu de celle-ci car c'est au final ce que nous montre le film qui abandonne hélas quelques subtilités du livre. Le film est également à l'origine d'une chanson qui est devenue son thème principal, il s'agit de Bright Eyes, écrite par Mike Batt et interprétée par Art Garfunkel, la voici avec des images du film:
Passons maintenant à la série télévisée (1999-2001):
On peut le voir au ton de la vidéo, la série télévisée s'annonce nettement moins violente que le film. Elle s'étend sur 3 saisons de 13 épisodes et reprend des parties de l'intrigue du livre en se concentrant davantage sur les personnages et en donnant une fin différente à l'histoire. La série a l'avantage de pouvoir étoffer davantage les personnages, ce que le film ne prenait pas le temps de faire, ainsi on s'attache bien davantage à eux d'autant qu'ils sont beaucoup plus reconnaissables dans cette série. La série ne compte que peu de morts mais n'est pas gnagnan pour autant, elle sert de bon complément au film car là où le film s'attardait sur l'intrigue du livre, la série table plutôt sur la mythologie et le langage propre aux lapins ainsi que les relations qu'ils développent avec les autres animaux mais également avec l'homme. La série est disponible dans sa totalité en anglais sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=Dqp-7Cb4Low&list=PLqcNVz8UuCsL6HXvjygDP2GeAYzW-Rn6P
Au final, une série très sympathique même si édulcorée, jeune public oblige. Elle est également réalisée par Martin Rosen qui a visiblement compris qu'il fallait un pendant un peu moins violent au film pour certains. On retrouve cependant toutes les thématiques liées à la survie et à la vie dans la nature.
Vient ensuite la mini-série qui va faire parler d'elle en 2017:
Annoncée l'an dernier, cette mini-série devrait reprendre l'intrigue du livre tout en étant plus longue et donc plus étoffée que le film de 1978. En ce sens, elle pourrait bien constituer un bon compromis entre le film et la série. On en sait encore assez peu à son propos pour le moment si ce n'est le casting composé entre autres de John Boyega, James McAvoy, Nic Hoult et Ben Kingsley et le fait qu'il s'agirait a priori d'une série animée en 4 épisodes d'une heure chacun. La série est une coproduction de Netlfix et de la BBC. Bref, on attend d'en savoir plus.
D'autres adaptations (notamment au théâtre) existent également mais on va se limiter aux principales. Watership Down est également une référence culturelle. Ainsi, par exemple, selon ce qu'on peu lire sur Wikipédia:
En musique:
En 1975, le musicien suédois Bo Hansson inclut une composition intitulée Rabbit Music, inspirée de Watership Down, sur son album Attic Thoughts. Deux ans plus tard, il dédie un album entier à cette œuvre : Music Inspired by Watership Down.
De 2005 à 2009, le groupe de crust punk/post-hardcore britannique Fall Of Efrafa sort le triptyque The Warren of Snares (Owsla (2006), Elil (2007) et Inle (2009)) inspiré de l'œuvre de Richard Adams.
et dans la culture populaire:
Il est fait mention de Watership Down dans d'autres médias, comme le roman de Stephen King Le Fléau, celui d'Alexandra Bracken Les Insoumis et la série télévisée Lost. Le livre (et son adaptation cinématographique) sont vus et commentés dans une scène de la version director's cut du film Donnie Darko. Le webcomic anglophone Sandra and Woo évoque la première édition du livre dans l'épisode 389, Wrong answers.
Pour finir, si j'évoque ce livre, ce n'est pas totalement anodin non plus, il a connu récemment une nouvelle traduction et publication aux éditions Monsieur Toussaint Louverture:
Quelques liens complémentaires: https://www.actualitte.com/article/monde-edition/watership-down-le-classique-britannique-que-la-france-a-toujours-ignore/66736
https://cannibaleslecteurs.com/2016/09/16/watership-down-de-richard-adams/
http://www.20minutes.fr/livres/1924327-20160914-watership-down-livre-culte-richard-adams-ressort-terrier