Blade II est un film de Guillermo Del Toro sorti en 2002. Il fait suite au premier Blade sorti en 1998 et sera suivi de Blade : Trinity en 2004. Pour cette suite c'est donc le réalisateur mexicain qui est choisi, connu pour son amour des monstres et du cinéma de genre et qui avait déjà réalisé un film de vampires en traitant le vampirisme comme une maladie infectieuse sous l'angle de l'addiction, renvoyant à l'épidémie de sida de l'époque, Cronos.
Toujours écrit par David S. Goyer, le film raconte comment Blade s'associe à l'une des grandes maisons de vampires pour combattre une secte de vampires encore plus dangereux, les reapers. Le film choisit alors de se tourner vers un angle plus scientifique, faisant du vampirisme une maladie, un virus transmis par les morsures, là où le premier film s'attachait davantage au mythe lui-même, appuyant notamment sur la thématique de la "race". Ce n'est pas anodin si le film choisit cette tournure étant donné que Del Toro fera donc de ses vampires des drogués au sang, contaminés par un virus, créant ainsi un lien avec l'épidémie de sida comme il l'avait fait avec Cronos. L'aspect "jeune vampire" est d'ailleurs bien moins présent que dans le premier film. Ici on combat de véritables monstres qui empruntent davantage au Nosferatu de Murnau, que ce soit la secte de Nomak ou le chef des vampires Eli Damaskinos. Le groupe qui accompagne Blade est également assez hétéroclite et avec des acteurs "à gueule", comme en témoigne la présence de Ron Perlman ou celle de Donnie Yen.
Blade est également plus glorifié encore que dans le premier film, comme en témoigne la réputation qu'il a auprès de la "Nation Vampire", qui le considère comme son principal ennemi et a monté une équipe d'élite pour s'en débarrasser. La rivalité qu'il entretient avec Reinhardt, interprété donc par Ron Perlman, est d'ailleurs particulièrement délicieuse. On notera une mise en scène très inspirée du jeu vidéos au niveau des combats, dont Donnie Yen a d'ailleurs assuré quelques chorégraphies, avec des angles jamais vus alors au cinéma, grâce au tout jeune numérique qui, s'il a un peu vieillit aujourd'hui, reste particulièrement spectaculaire. On reconnaît aussi l'amour de Del Toro pour les monstres avec donc ces véritables horreurs que sont les reapers de Nomak, avec cette bouche horrible s'ouvrant en deux. C'est d'ailleurs des trois films celui qui est le plus tourné vers le film d'horreur, notamment lorsqu'il traite ses reapers davantage comme des zombies, avec une menace individuelle peu importante mais qui prend une dimension plus inévitable lorsque le groupe s'aventure dans les égouts et doit faire face à toute une marée de monstres. Pour ma part, c'est encore et toujours cet aspect là que j'apprécie le moins dans le film. Je trouve en revanche le méchant principal bien plus impressionnant, que ce soit Nomak ou Damaskinos, lequel cette fois est un véritable vampire, iconique et classique, comme doit les aimer également Del Toro.
Le film fut un succès au box-office, dépassant les recettes du premier film. Face à cette réussite, on proposa à Del Toro de réaliser la suite mais ce dernier préféra se tourner vers un projet qui lui tenait davantage à cœur, Hellboy.
. C'est joliment plus monstrueux et il aura eu de quoi bien se faire plaisir, ce qui est d'autant plus bon pour nous. Bon puis avec la manière dont la gueule s'ouvre pour les reapers, petite pensée pour Predator.
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