Lorsque l'on parle de Ben-Hur, tout le monde pense bien évidemment au film avec Charlton Heston qui est rentré dans la légende du cinéma avec sa mythique course de chars et ses 11 Oscars (record co-détenu avec Titanic et Le Retour du Roi). Il y a également plus récemment une nouvelle version réalisée par Timur Bekmambetov, qui est en faite la... quatrième adaptation en cours de cette histoire.
Avant de parler des premiers films, il est intéressant d'évoquer l'oeuvre à l'origine de toutes ces adaptations, le roman Ben-Hur : A Tale of the Christ écrit par l'américain Lewis Wallace et publié en 1880.
Ce roman raconte l'histoire d'un prince juif fictif, Judah Ben-Hur, à l'époque de Jésus-Christ, condamné, ainsi que sa famille, par son ami Messala, pour avoir refusé de collaborer avec l'occupant romain. Le roman sera publié en France en 1885, et en 1900 devient le tout premier best-seller du XIXe siècle. Dès lors, le nouvel art en vogue appelé cinéma, originaire de 1891, adapte une première fois ce roman phare en 1907 à travers un court-métrage de quinze minutes.
Ce film en noir et blanc et muet (rappelons que le cinéma sonor ne s'imposera qu'en 1927) réalisé par Sidney Olcott, Harry T. Morey et Frank Rose connaîtra toutefois de gros soucis puisqu'il a été réalisé sans autorisation et sans payer de droits d'auteur. Les producteurs seront ainsi condamnés à payer 25 000 dollars de dommages et intérêts. Cette décision amènera à la création d'un registre du Copyright pour le cinéma protégeant les films des plagiaires. La toute première adaptation de Ben-Hur est donc en soit déjà historique.
En 1925, la MGM produit un nouveau film Ben-Hur aux moyens beaucoup plus dantesques. Réalisé par Fred Niblo, le film est alors l'une des productions les plus coûteuses de l'histoire du cinéma muet mais également l'un de ses plus gros succès. Malheureusement, la MGM dut reverser 50% des recettes aux ayant-droits de Lewis Wallace et elle perdit au final de l'argent avec ce film. Tout comme pour le film de 1959, la séquence de la course de chars fut particulièrement soignée, filmée par plus de 42 caméras. William Wyler, le réalisateur de la version avec Charlton Heston, était d'ailleurs de l'équipe ayant réalisé cette course. Le reste du film est également pharaonique avec des décors gigantesques et l'utilisation des premières caméras 35mm à moteur électrique régulé.
Le film ressortira en version sonorisé en 1931. Il est aujourd'hui inscrit depuis 1997 au National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès car « culturellement, historiquement ou esthétiquement importants.»
