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Alamo (de John Wayne)

Genre le plus prolifique du cinéma, décliné en des milliers de films de tout type. Comique comme dans Lucky Luke, dramatique comme dans Danse avec les loups ou spaghettis dans le bon, la brute et le truand, voire anthologique avec Il était une fois dans l'Ouest, Hollywood lui a créé une infinité de héros et d'héroïnes et ce des deux côtés de l'âme d'un colt ou d'un fusil. Cow-boys, pistoleros, filles de joie ou tenancières de saloon, tuniques Bleues, outlaws ou bandits de grands chemins, tous nous fantasment la vie et les légendes de ceux qui ont bâti l'Ouest, rué vers l'or et dessiné les contours des USA. Ultime paradoxe, son conteur se nomme Personne.
Náin

Alamo (de John Wayne)

Messagepar Náin » dim. août 09, 2020 4:15 pm



Alamo est un western américain de John Wayne avec Richard Widmark sorti en 1960 et relatant l'un des épisodes "phares" de la révolution texane, voyant quelques deux cent hommes tenir tête pendant plusieurs jours à l'armée mexicaine dix fois plus nombreuse (trois mille hommes). Sorte de "Thermopyles" américain. Le projet tenait à cœur à l'acteur qui enfile pour le film la casquette de réalisateur, producteur et acteur. La production du film fut d'ailleurs très compliquée pour John Wayne, qui a du attendre dix ans pour pouvoir le réaliser. En 1950 il approche Herbert J. Yates, patron de la Republic Pictures et ayant collaboré sur de nombreux films avec l'acteur. Yates ne s'entend cependant par sur l'ambition du projet de Wayne et produira en 1955 un film sur le siège d'Alamo : Quand le clairon sonnera. Wayne continue alors de travailler sur son projet qu'il souhaite plus prestigieux que le film de Yates et contribue de sa poche au budget du film, et sera même obligé d'hypothéquer tous ses biens pour permettre le tournage. Souhaitant s'effacer avec un rôle très secondaire (celui du général Sam Houston finalement tenu par Richard Boone), la United Artist exigera cependant de lui un rôle plus conséquent et Wayne jouera alors finalement le célèbre Davy Crockett. Avec un budget final de 12 millions de dollars, le film devient une superproduction qui ne percera malheureusement guère en salles et se rentabilisera surtout sur les ventes à la télévision.



C'est fort dommage car le film est une véritable fresque épique de deux heures trente pour la version cinéma, de trois heures vingt pour la version longue, qui fait la part belle évidemment, aux moments de bravoure, mais aussi aux intrigues secondaires, la bataille ne durant finalement guère plus de vingt minutes. Le temps pour Wayne de présenter ses personnages, de les développer, de les rendre familiers au spectateur afin de rendre leur sacrifice plus impactant mais aussi les raisons de leur lutte. Exploiter les ego et les différentes querelles entre les généraux du fort également, parfaitement interprété par le trio John Wayne - Richard Widmark - Laurence Harvey. La musique rend le film épique et glorieux à souhait, notamment lors de ces chœurs qui, à la toute fin, reprennent l'air entendu durant tout le long du film, qui n'est autre que la chanson devenue célèbre depuis Ballad of Alamo. Fin magistrale qui voit la dernière famille de survivants partir, entourée de l'armée mexicaine et les chœurs débutés lorsque Santa Anna retire son chapeau devant la famille dans une scène à l'ampleur tragique impressionnante... Si magistrale que je ne résiste pas à l'envie de vous la dévoiler.



On notera également pour la chanson, célèbre également, The Green Leaves of Summer, qui fut d'ailleurs nommé pour l'oscar de la meilleure chanson.



Le film de Wayne se joue cependant énormément de la réalité historique. Outre tout ce qui a trait à Davy Crockett et la panoplie visuelle du trappeur américain, le film raconte l’affrontement de deux cent hommes contre sept mille mexicains. Hors, les mexicains ne furent en réalité que trois mille à attaquer le fort. La bataille ne se fit pas sur une seule (ou deux) journées mais sur une séries d'escarmouches qui durèrent plus d'une dizaine de jours. Santa Anna fut également réputé pour son extrême cruauté durant la bataille tandis que dans le film, même si il est traité de dictateur par ses ennemis, il laisse aux assiégés la possibilité de faire partir les femmes et enfants, sans parler de son tout dernier geste de respect envers la dernière famille de survivants.


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Re: Alamo (de John Wayne)

Messagepar ZORRO » dim. oct. 25, 2020 7:50 pm

LE western qui me fit débuter...

Bon sang je n'avais pas répondu avant !!

Je suis d'accord sur le fait que les éléments historiques ne sont pas toujours repris ou sont totalement occultés...
Une scène prévue mais non tournée est celle où le Colonel TRAVIS demande, après le premier combat, aux combattants qui souhaitent rester ou partir de choisir après avoir appris que les renforts attendus ne viendraient pas...

Travis tire son sabre et trace une ligne sur le sol "Je ne peux pas demander plus que ce que le devoir ne demande... Vous pouvez partir si vous le voulez... Que ceux qui veulent rester avec moi, passez cette ligne...".

Autre élément occulté: le survivant-messager. Parmi les volontaires se trouvait... Un Français ! Louis ROSE, ancien Grenadier de Napoléon venu tenter sa chance après WATERLOO. Il s'installe en espérant une terre à cultiver mais après la première bataille il part avec un message pour le Général Houston (dans le film de Wayne c'est le dispensable gamin Smithy (Frankie AVALON) qui rejoue un peu ce rôle donc)...
De retour en France après la guerre Rose dira quand on lui demanda pourquoi il avait choisit de partir "Sans doute parce que je n'étais pas prêt à mourir... Encore moins d'une façon aussi terrible"... Dans ALAMO: 13 JOURS DE GLOIRE (Burt KENNEDY 1986) Louis ROSE est présent (l'acteur est doublé par Roger LUMONT en VF)... Quand il choisit de partir on lui dit "Tu vas manquer une belle bagarre...", LOUIS ROSE: J'en ai vu pas mal... J'ai pas survécu à la campagne de Russie et à Waterloo pour crever dans ce désert...".

Malgré la bonne volonté de Wayne oui on peut déplorer des erreurs et des coupures en dvd sur certaines séquences...
Mais certaines scènes sont réussies comme l'arrivée de l'armée de Santa Anna...

Le village (ALAMO VILLAGE à Bracketville Texas) sera réutilisé jusque dans les années 90...

LES DEUX CAVALIERS (John FORD 1961) juste après avec James STEWART et Richard WIDMARK
BANDOLERO (Andrew Victor Mc LAGLEN 1968) avec Dean MARTIN, Raquel WELCH et James STEWART
LES BELLES DE L'OUEST (Jonathan KAPLAN 1994) avec Madeleine STOWE, Drew BARRYMORE et Andie Mc DOWELL

ALAMO 13 JOURS DE GLOIRE (Burt KENNEDY 1986) avec Alec BALDWIN (TRAVIS), Brian KEITH (Davy CROCKETT) et James ARNESS (Jim BOWIE)
LONESOME DOVE LE CREPUSCULE (Joseph SARGENT 1995)(télé) avec James GARNER, Sam SHEPPARD et Sissy SPACEK
"Si tu ne peux te mettre dans la peau du Lion, endosse celle du Renard..."


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