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Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Mr.Robot est une série américaine créée en 2015 par le cinéaste Sam Esmaïl. Elle s'attache au parcours d'Elioth Anderson, un jeune hacker rebelle et torturé (incarné à merveille par l'acteur Rami Malek), lequel cherche avec un groupe d'autres hackers à renverser un immense conglomérat. Mais très vite la série devient beaucoup plus que ça (mélangeant scènes d'action, drame psychologique, techno-thriller, références informatiques et geek, clin d'oeil divers au cinéma et à la musique, cette série multigenre et inclassable est l'une des plus fascinantes de ces dernières années.
phoenlx
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Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar phoenlx » lun. avr. 30, 2018 3:30 pm

Je lance un topic pour réunir nos réflexions sur la série Mr.Robot, où l'on parlera des thématiques de la série, de sa philosophie, de son essence, du FOND ....

Mais aussi de tout ce qui fait sa richesse, en terme de réalisation atypique (mise en scène, cadrages etc)
Je déconseille fortement de lire ce topic si vous n'avez pas visionné la série ENTIEREMENT car le topic sera bourré de spoilers, y compris sur les tous derniers épisodes.

Ce topic servira aussi à rassembler des articles d'internet, articles de presse, vidéos youtube, conférences, vidéos d'analyses de youtubeurs, et pour évoquer les nombreux clin d'oeil (notamment cinéphiles) qui émaillent cette série, car quand on s'y intéresse de près, elle est bourrée de références (à d'autres films ou séries, à Fight Club, au cinéma de Fincher, certaines scènes rappellent Dexter, ou encore le cinéma de Lynch, Kubrick, Matrix, et bien d'autres encore)
c'est de toute cette manière que j'aimerais parler dans ce topic.
Une partie de ce topic est créé par scission d'un topic plus ancien (le topic général sur la série - auparavant unique avant que l'on ne crée une rubrique spéciale Mr.Robot sur le forum - et donc, je reprend nos messages d'alors, messages et réactions "à chaud" lorsque nous visionnions les épisodes. Mais tout ceci sera complété par des réflexions avec du recul, ainsi que des présentations éventuelles de livres qui parlent de la série. Le topic servira aussi à mettre en comparaison la série avec d'autres oeuvres du cinéma ou de la littérature.

Parmi les multiples thèmes que nous aborderons ici : La critique du capitalisme (et de ses dérives) qui imprègne toute la série,
la réflexion sur nos sociétés de consommation, sur le côté mercantile de certaines festivités (comme Noel), sur les nouvelles technologies (et leurs dérives) : facebook, réseaux sociaux, technologie qui nous relient plus que jamais au monde et qui paradoxalement, sont aussi souvent génératrices de solitude, de dépression ...
Nous aborderons les cryptomonnaies, les références informatiques et geek (notamment au hacking) mais pour ce sujet précis je vous renvoie plutôt vers ce topic qui est beaucoup plus complet, et qui analyse les références en détail.
Pour ce qui est des réflexions sur les musiques de la série, même s'il en sera aussi question dans ce topic je vous renvoie vers ce topic plus spécifique.

Nous aborderons aussi dans ce topic la maladie d'Elioth, et donc, des réflexions plus de l'ordre du médical, et sur la psychologie.
Réflexions sur le traumatisme et le refoulement. Réflexions aussi sur l'émancipation individuelle, sur les abus sexuels (et leurs conséquences)
Nous réfléchirons aussi sur certaines théories du complot, Nouvel Ordre Mondial etc (qui imprègnent aussi la série)

N'hésitez pas à apporter votre propre contribution au topic, si vous souhaitez parler de choses, de thèmes que vous avez ressenti au visionnage de Mr.Robot et que nous n'avons pas abordé.
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Meleor
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » mer. nov. 21, 2018 3:09 pm

critique de Télérama:

https://www.telerama.fr/television/mr-r ... 147198.php

Captivant

“Mr. Robot”, hackeur vaillant
Pierre Langlais Publié le 19/09/2016. Mis à jour le 01/02/2018 à 09h01.

A New York, un jeune homme paranoïaque et asocial veut mettre à bas le capitalisme depuis son ordinateur. “Mr. Robot” est un thriller crypto-halluciné fascinant.

« Salut l'ami. Je devrais peut-être te donner un nom, mais tu n'existes que dans ma tête. Merde, j'en arrive à parler à une personne imaginaire... » Une voix grave, douce et inquiète, emplit l'écran noir de notre téléviseur. C'est celle d'Elliot Alderson, jeune hackeur new-yorkais asocial, toxicomane et paranoïaque, fragile héros de Mr. Robot. Tête enfouie sous la capuche de son sweat noir, yeux exorbités et rongés par les cernes, Elliot rêve de mettre à terre « ceux qui dirigent le monde en secret, ces types que personne ne connaît, invisibles, les 1 % des 1 %, qui jouent à Dieu sans notre permission ».
Si ce thriller informatico-­politico-psychologique est devenu culte en l'espace d'une seule saison (La saison 2 est en cours de diffusion aux Etats-Unis, une troisième est commandée, et son interprète principal Rami Malek vient d'obtenir l'Emmy Award du meilleur acteur dans une série dramatique), ce n'est pas tant grâce à sa critique tour à tour féroce, alambiquée et un brin caricaturale du système capitaliste américain que pour sa capacité à nous fasciner, à nous scotcher face à notre écran, aussi halluciné qu'Elliot devant son ordinateur.


Cadrage originaux, mise en scène remarquable

Mr. Robot subjugue d'abord par l'image. Photo obscure, lumières étranges, jeu sur les flous, caméra lente et gracieuse, cadrages originaux : sa mise en scène est un remarquable exercice de style, qui brise les codes de la réalisation télévisuelle. Enfermant les personnages dans les coins de l'écran, laissant notre regard errer dans le vide, chaque plan intrigue et égare un peu plus. Une impression dérangeante croît en nous, celle de contempler un univers malade, où les humains sont prisonniers de décors glaçants et de leurs réflexions tourmentées.
« C'est une histoire qui se déroule dans un monde bancal, avec un héros instable, explique son créateur et réalisateur Sam Esmail. Il me semblait logique que la réalisation le soit aussi. » Une fascination visuelle renforcée par la musique électronique de Mac Quayle (Drive), répétitive, entêtante, pleine de synthétiseurs et de bruitages informatiques.

Mr. Robot réussit même l'exploit de rendre intenses ses scènes de « hacking ». Pourtant, rien de moins photogénique qu'un ordinateur où défile un langage codé que seuls une poignée de champions du système binaire peuvent déchiffrer — tout ce qui est dit et fait par Elliot et ses comparses est écrit avec l'aide d'authentiques hackeurs.
Comme Urgences en son temps avec le langage médical (NFS, chimie, iono), la série nous fait entendre une étrange mélodie — composée de DOS, rootkit, firewall —, qu'elle parvient à nous rendre familière. Au-delà de ces envolées cryptiques, son récit extrêmement nébuleux déborde de pistes ­narratives et de faux-semblants. Un ­véritable casse-tête face auquel il faut accepter de ne pas tout comprendre, de se laisser mener par le bout du nez, pour mieux savourer ses révélations fracassantes.

Fou ou génie ?

Pour finir de nous perdre, Mr. Robot pousse sa complexité jusqu'à rendre ambiguë la frontière entre illusions et réalité, en épousant le regard embué par l'anxiété et la drogue d'Elliot Alderson. Rami Malek (The Pacific) incarne avec une formidable intensité ce héros malade, dont nous pénétrons l'esprit à travers des monologues intérieurs et grâce à des séances de psychanalyse étonnantes.

Ses mésaventures sont-elles, à l'image des tirades passionnées qu'il croit jeter à la face du monde, des délires qui ne sortent pas de sa tête ? Elliot est-il un génie ou un fou dépassé par ses obsessions ? Qui est cet étrange personnage qui se fait appeler Mr. Robot et va lui proposer de rejoindre une équipe de hackeurs capables de détruire E Corp, la plus puissante des multinationales américaines ? La série nous emporte dans un labyrinthe visuel, sonore et émotionnel captivant, dont il est difficile de s'extraire.


critique à chaud du premier épisode:

https://www.telerama.fr/series-tv/mr-ro ... 128534.php

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » mer. déc. 05, 2018 2:07 am

Critique des Inrocks: Vaut mieux la lire après avoir vu la saison 1 car ça spoile:

https://www.lesinrocks.com/2015/09/07/s ... -11772243/


"Mr Robot": la série phénomène qui questionne le réel
07/09/15 13h14
Par
Marie Turcan
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La première saison de « Mr Robot » vient de se terminer outre-Atlantique. Une fable politico-cynique que l’on suit avant tout pour son héros parfaitement fou, perdu entre illusions et réalité.
[Cet article contient des spoilers sur toute la première saison de Mr. Robot]
Les yeux de Rami Malek s’agitent constamment, de droite à gauche, de haut en bas. L’acteur qui joue Elliot Alderson, le hacker de génie perturbé, star de la série Mr. Robot, est un concentré de tension. Quand il parle, les mots s’embourbent dans sa bouche et sortent moitié mâchonnés, moitié expulsés, comme une corvée dont il faut se débarrasser.

Elliot Alderson est plus qu’un antihéros comme on a désormais l’habitude d'en voir sur le petit écran ; il est une créature à part, qu'on a envie de suivre en prenant surtout soin de ne pas l’effrayer. Mr. Robot, c’est lui. Le téléspectateur devra attendre neuf épisodes avant de le comprendre, ou du moins d’en avoir la certitude. Jusqu’à ce point, Mr. Robot était incarné par un homme aux allures de professeur-savant fou mal rasé à la casquette de baseball vissée sur la tête, incarné par l’erratique Christian Slater.

Dans un twist Fight-clubesque attendu par certains, la série révèle que cet homme n’est autre qu’une projection de l’esprit d’Elliot qui a pris la forme de son père décédé. Mr. Robot, l’homme qui cherche à provoquer une révolution financière en hackant la plus grande multinationale du monde et le pirate drogué ne sont qu’une seule et même personne.

La série derrière le twist:

Une révélation de cette envergure, aussi tard dans le fil narratif d’une saison, est d’une audace incroyable. Le genre de retournement de situation que l’on attend uniquement dans un long métrage de deux heures, que l’on pourra revisionner quasiment dans la foulée pour essayer de se réapproprier l’histoire à la lumière des nouvelles informations. Ici, c’est une saison entière qui est transformée. Pour les moins assidus, le site Vulture a préparé un montage des scènes dans lesquelles Elliot côtoie "Mr. Robot".
L’exercice est ludique, mais il a presque tendance à dénaturer la série, cette pépite qui tenait déjà debout sans ce twist à la limite du superflu. La beauté de Mr. Robot est nichée dans trois aspects complémentaires : son esthétique, son cynisme politique et la complexité de son héros.
>> À lire aussi: Mr Robot, hacker à l'ouvrage

A part quelques plans parfaitement symétriques, les scènes sont généralement filmées de manière désaxée, laissant souvent beaucoup d’espace au-dessus des protagonistes. La caméra fixe un point et ne bougera pas, même si les acteurs sortent du champ ou se rapprochent de l’objectif, comme lorsque Elliot tente de soutirer des informations à la femme de Tyrell dans une des meilleures scènes du dernier épisode de la saison.
Tyrell Wellick (l’angoissant Martin Wallström) est un cadre supérieur de E Corp, la multinationale – renommée Evil Corp par Elliot – que Mr. Robot rêve de faire couler. Tiré à quatre épingles le jour, il paie un SDF le soir pour avoir le droit de le battre – non sans avoir enfilé au préalable une paire de gants blancs en latex. Au fil des épisodes, Tyrell s’affirme comme l’alter ego maléfique d’Elliot, avec ses talents de hacker mis au service d’E Corp, ses yeux exorbités et sa détermination à éliminer (au propre comme au figuré) tous les obstacles qui l’empêchent de monter en grade.


"Est-ce qu’il suffit vraiment juste de ça pour tuer le monde?"
Elliot, ou Mr. Robot, est prêt à bouleverser l’économie mondiale pour provoquer une révolution sans précédent. C’est le côté politique de la série, qui créé une "utopie" dans laquelle le système financier s’est écroulé et toutes les dettes ont été effacées. Une fois le piratage réussi, les puissants commencent ainsi à "courir dans tous les sens" tandis que des milliers d’inconnus revêtissent un masque à peine différent de celui des Anonymous et se rassemblent sur Time Square pour célébrer l’échec du capitalisme.
Entre les scènes de fiction sont intercalées des images d’archive de Barack Obama, Angela Merkel et leurs homologues en train de faire des discours pour rassurer leur population à la télé, tandis que la voix-off d’Elliot, grave et doucereuse, résonne:
«Je me demande à quelle étape ils en sont. Dans le déni? Peut-être qu’ils se murmurent ‘On peut encore réparer ça’. Peut-être qu’ils sont en train de forcer leurs informaticiens à faire des heures sup pour décrypter nos données. Ou bien ont-ils enfin compris que Darlene a tout crypté et que ça prendrait un temps incompréhensible à pénétrer. Que toutes leurs données ont vraiment disparu. Pour de bon.»

Et de continuer
«Un simple programme peut rendre toutes ces données illisibles. Un virus créé en 2 heures. Est-ce qu’il suffit vraiment juste de ça pour tuer le monde?»
Le cynisme politique de Mr. Robot, pourtant relativement convenu, réussit à avoir une résonance sourde qui prend aux tripes. Lorsque Christian Slater se lance dans une tirade sur la notion de réel au beau milieu de Time Square :
«Est-ce que tout est vraiment réel? Un monde construit sur du faux. Des émotions synthétiques sous forme de médicaments, des guerres psychologiques sous forme de publicité, des produits chimiques qui bousillent le cerveau sous forme de nourriture, des séminaires de lavage de cerveau sous forme de média, des bulles contrôlées et isolées sous forme de réseaux sociaux.»
"Est-ce que tu as oublié qui j’étais?"
Elliot parvient finalement à faire abstraction du monde qui l’entoure et se retrouve seul sur la place déserte, où il réalise que le "Mr. Robot" qu’il a créé ne partira pas, car il était nécessaire à sa survie. Elliott est malade : il oublie régulièrement qui il est et qui sont ses proches. C’est ainsi qu’à la fin de l’épisode 8, alors qu’il se penche pour embrasser Darlene, elle s’extirpe avec dégoût avant de lui demander s’il a "oublié qui elle est". La scène dure à peine quelques minutes et pourtant elle sublime huit épisodes qu’ont passé scénaristes et réalisateurs de la série à mentir aux téléspectateurs, pour leur plus grand plaisir.
On se doutait déjà qu’Elliot n’était pas un narrateur fiable ; la réalité que nous présente le créateur de Mr. Robot Sam Esmail est souvent altérée (E Corp devient "Evil Corp" dans la bouche des personnages, comme si de rien n’était). Mais qu’il ne soit pas capable de déterminer le vrai du faux au point d’en oublier son passé et ses proches relève de la pathologie, et transforme la série en une expérience surréaliste encore plus savoureuse. La remise en cause du néolibéralisme a beau être stimulante, elle passe au second plan derrière ce héros magnifique et fou. Reste à espérer que la saison 2, déjà commandée par la chaîne USA Network, ne se laissera pas aspirer par une intrigue conspirationniste et se laissera avant tout guider par les errements de Mr. Robot/Elliot, dont les motivations n'ont même pas encore été abordées.

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » mer. déc. 05, 2018 3:04 am

Une critique Amazon parlant de révélation de l'année 2015:

Alex
5,0 sur 5 étoiles
LA révélation de 2015
10 janvier 2017
Format: Blu-rayAchat vérifié
Un véritable chef-d'oeuvre, aussi bien scénaristique, visuel que sonore. L'ambiance pesante, et cette ambivalente descente aux enfers / montée en tension se diffuse tout au long des 10 épisodes avec un final époustouflant, qui ne donne envie que d'une chose, enchaîner sans attendre sur la deuxième saison ! (ce que j'ai fait, personnellement)

Rami Malek est absolument incroyable dans ce rôle tortueux, sa présence et son jeu d'acteur crèvent littéralement l'écran. L'empathie que créé son personnage envers le téléspectateur est incroyablement puissante. Mention spéciale également à Christian Slater, son rôle lui colle parfaitement à la peau.

Même si je ne suis qu'une âme parmi tant d'autres qui ne donne que son avis personnel, jamais aucune série ne m'avait autant scotché que Mr. Robot et je ne peux que la recommander. Il est vrai que le thème choisi peut rebuter, notamment les moins accros à la technologie, mais cette série ne se résume absolument pas à un piratage informatique et mérite vraiment toute notre attention. Et contrairement à ce qu'on peut croire, la lenteur de certains passages est un plus indéniable pour cette montée en tension, quasiment palpable, qui s'imprègne au plus profond de nos tripes ! Jusqu'à la délivrance du dernier épisode...

La société dépeinte dans cette série, ultra connectée...donc très fragile et facilement manipulable, très proche de la réalité est à glacer le sang...1984 n'est pas loin. Big Brother is watching you !

ps : série récente oblige, le rendu sur blu ray est absolument magnifique. Aucune hésitation à avoir !



J'en profites pour poster le lien du top 15 des séries de 2015 de Première avec Mr Robot 2e!

http://www.premiere.fr/Series/Bilan-201 ... de-l-annee

Personne ne connaissait Mr. Robot au début de l'année et pourtant, depuis la fin de l'été, le nom de la série à suspense, créée par Sam Esmail, est sur toutes les lèvres. En même temps, Mr. Robot est certainement la plus belle surprise du cru 2015. Cette histoire d'un jeune informaticien hacker, qui se fait recruter par un groupe anarchiste souhaitant rétablir l'équilibre de la société en détruisant les infrastructures des plus grosses banques et entreprises du monde, est tout bonnement fascinante. Un techno-thriller paranoïaque captivant d'un bout à l'autre, qui a en plus permis de révéler au monde l'incroyable Rami Malek, voué à faire de grandes choses dans les années à venir.


https://www.telerama.fr/series-tv/le-to ... 136121.php

Top 15 de Télérama qui met Mr robot 6e et en numéro un la saison 2 de The Leftovers!

https://www.avoir-alire.com/bilan-2015- ... de-l-annee

Le top d'a voir à lire qui nous dit ça de Mr robot:

En diffusant la série de Sam Esmail, la chaîne américaine USA Network a créé l’évènement. Cyber-thriller retraçant le combat d’un hacker contre une puissante multinationale et ses propres démons, Mr. Robot exploite une palette de thèmes disparates. Tantôt drame familial, tantôt polar mafieux, la production s’offre le luxe de ne pas définir son genre, jusqu’à son twist final.
En s’appuyant sur un pilote d’une qualité rare, la série joue la carte de l’exercice de style sur l’ensemble de ses 10 épisodes. La réalisation mue, parfois chargée d’ambigüité, d’autres plus classique. Rami Malek fait des étincelles dans le rôle d’un jeune employé chargé d’assurer la sécurité informatique du groupe E-Corp -ou Evil Corp pour les initiés-. Plus proche de V pour Vendetta que de Fight club, Mr. Robot s’approprie les codes crypto-virtuels d’un monde aux couleurs cendrées. À ces dernières, on reconnaît le travail minutieux de Daniel Niels Arden Oplev (Millenium).

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » jeu. déc. 13, 2018 11:22 pm

La critique de Pierre Sérisier du Monde:

http://seriestv.blog.lemonde.fr/2015/09 ... an-schizo/

3 septembre 2015, par Pierre Sérisier
Mr. Robot – American schizo

Il est préférable d’avoir vu la totalité de la première saison pour lire cette note.


Avec Mr. Robot, dont la première saison vient de s’achever sur USA Network, le scénariste Sam Esmail livre le scénario le plus complexe et le plus palpitant de cette première partie d’année 2015. Il y a dans ces dix épisodes, qui exigent de la part du spectateur une attention soutenue, quelque chose du Fight Club de Chuck Palahniuk qu’on aurait croisé avec The Matrix et mélangé à une sorte de romantisme révolutionnaire et une fascination pour les hackers. La série renverse totalement le vieux concept de l’illusion du réel pour mettre en scène une réalité de l’illusion jusqu’à l’ultime chapitre où tout est à nouveau inversé.
Cette histoire d’un jeune informaticien schizophrène, Elliot Alderson (Rami Malek), spécialiste en cyber-sécurité, qui décide de provoquer l’effondrement d’un des plus gros conglomérats financiers, E Corp, paraît d’abord relever du fantasme, sinon du rêve. Pourtant, à chaque épisode, on reste interdit devant son écran, un peu hésitant et vaguement déconcerté, se demandant ce qu’on vient de voir avant de tout reprendre depuis le début, histoire de se délecter de la manière dont on a été pris à contrepied et de savourer chaque évolution du récit. A voir, absolument.

Mr. Robot est une série plus grande que nature. Elle ose mettre en scène le rêve de changer le monde tel qu’on le connaît et dont on constate chaque jour les injustices les plus flagrantes. Changer, cela veut dire créer de la nouveauté et avec elle, on peut l’espérer, apporter plus de justice, réduire les souffrances et les inégalités, améliorer le sort de la majorité. C’est à cela qu’en théorie servent les révolutions.
Mais les révolutions n’existent pas. Elles peuvent parfois être une réalité éphémère. Elles n’en demeure pas moins une illusion quant aux chances de réaliser les espoirs qui les ont mises en marche. Oui, Elliot (Rami Malek qui mérite largement un Golden Globe) a provoqué la destruction de 400 milliards de dollars d' »Evil Corp », conglomérat omnipotent, et oui, les répercussions ont fait l’effet d’une onde de choc, affolant les populations et les gouvernements.
Le jeune hackeur a réussi un coup d’éclat impensable et pourtant cela n’a rien changé. Car c’est la force de la mondialisation, elle a rendu les révolutions obsolètes. Cela a été sa principale préoccupation depuis un demi-siècle: s’assurer que tout dépende de l’assentiment de ce 1% des 1% des personnes les plus puissantes de la planète. Le message de Sam Esmail dans cette série est celui d’un pessimiste profond que rien ne vient éclaircir ou dissiper.
La schizophrénie dont souffre Elliot devient salutaire. Elle est érigée en mode de vie et en refuge. L’aveuglement, qu’il soit volontaire ou subi, s’impose comme une adaptation au monde tel qu’il est dessiné en dehors de la volonté des peuples. La mondialisation induit l’abdication des individus et la mise en berne des idéaux. Cette réalité est une broyeuse d’illusions. Cela ne signifie pas qu’elle a raison de toutes. Non, certaines subsistent, il demeure des individus comme Elliot pour croire qu’un acte désespéré peut provoquer une prise de conscience.
Là, encore Sam Esmail se montre d’un cynisme redoutable. Il suffit d’une ultime scène, après le générique de fin, pour découvrir que Philip Price, le patron d’E Corp, est en relation avec White Rose, leader de la Dark Army, une obscure entité qui aurait, elle, les moyens de faire trembler les fondations de l’édifice. Mais, elle n’en a aucune envie, car elle n’y a aucun intérêt, elle n’obéit à aucun romantisme, seulement à un pragmatique sens du pouvoir.
Le personnage de White Rose (D. B. Wong), bien qu’il n’apparaisse qu’au cours de deux brèves scènes (ep. 8 et ep.10) est certainement l’un des plus remarquables de cette année. Avec une capacité à jouer une femme très masculine et un homme doué d’un raffinement assez féminin. Avec cette aptitude à illustrer que tout n’est qu’apparence.

C’est donc bien à une réflexion sur le pouvoir que Mr. Robot nous convie dans un dixième et dernier épisode de cette saison 1. Cette nouvelle perspective était déjà dessinée dès la fin du premier chapitre avec la rencontre entre Elliot et Tyrell Wellick, personnage tout droit sorti de American Psycho et incarnation de l’ambition et de la soif de pouvoir qui irriguent notre société.


Réalité fantomatique:


Le scénario mis au point par Esmail a ceci d’exceptionnel qu’il n’est pas rythmé par des rebondissements mais par de brusques changements de direction. La question est moins celle de la surprise marquant la fin d’une séquence narrative que l’ouverture d’une perspective qui oblige, chaque fois, le spectateur à échafauder de nouvelles hypothèses. Cela fut le cas notamment lors du huitième épisode avec la révélation de l’identité de Mr. Robot et celle de Darlene, la soeur d’Elliot.
Le tour de force tient au fait que ces changements de direction sont totalement cohérents avec l’ensemble des scènes précédentes et avec le comportement et l’état des différents protagonistes. Cela traduit une grande maîtrise dans la construction pour donner des indices mais sans jamais permettre de découvrir par avance le changement prévu. Cela préserve son effet déstabilisant qui constitue une partie de la satisfaction que l’on éprouve.
Cette satisfaction est d’autant plus grande que, quelle que soit l’hypothèse retenue, le scénario demeure excellent. Exactement comme dans un réseau informatique, le récit parvient toujours à se faufiler par un chemin qui n’avait pas été envisagé au premier abord. Il y a toujours une issue, il suffit simplement de la trouver.
L’autre grande force de Mr. Robot est la connexion entre les personnages. Certes, l’histoire est centrée sur Elliot, il est au coeur de l’intrigue, mais les ramifications entre les protagonistes s’effectuent en marge de lui. Le réseau irrigue une réalité que le jeune homme ne parvient pas toujours à percevoir.
L’histoire est racontée de son point de vue, lorsqu’il est conscient ou lorsqu’il souffre d’hallucinations. Par instants, la narration nous perd volontairement comme lui se perd entre la réalité et l’illusion. La proximité avec Elliot est d’autant plus grande qu’une partie du récit s’accomplit en voix off et qu’il intervient pour rompre le quatrième mur et s’adresser directement à nous. Il nous prend à témoin de sa folie et de sa confusion. Comme dans l’épisode 8. « Do you know more than me ? That wouldn’t be fair. My imaginary friend knowing more than me. It would be so much easier to only pay attention when I needed to just … arrive at the conclusion. Is that what you do?”
Mais l’histoire est aussi relatée du point de vue des autres personnages. Darlene, sa soeur qui l’aide dans son entreprise de hacking, Angela son amie d’enfance et collègue de bureau, Tyrell Wellick, l’employé d’E Corp ou encore Gideon Goddard, son patron chez Allsafe ou Krista sa psychanalyste.
Le point commun entre tous est leur caractère fantomatique, spectral même. Ils appartiennent au réel et pourtant, ils conservent tout le temps une apparence irréelle. Ils naviguent dans les recoins de l’histoire (même en l’absence d’Elliot) comme s’ils n’étaient en fait que des produits de son imagination et que rien de toute cela n’était vrai. L’utilisation d’images d’archives pour illustrer le chaos provoqué par la chute d’E Corp ne fait rien pour améliorer les choses.
Le suicide en direct à la télévision d’un des dirigeants semble, lui aussi, totalement hors de proportion et a été tourné comme une scène improbable. Hasard tragique, un événement d’une nature voisine s’est pourtant produit récemment aux Etats-Unis imposant à la chaîne de reporter la diffusion d’une semaine du dernier épisode par respect pour les victimes.
Enfin, que la saison s’achève (pour l’histoire principale) sur des coups frappés à la porte d’Elliot et que ce dernier aille ouvrir à un visiteur inconnu participe de la tonalité globale de la série. De nouvelles hypothèses apparaissent, le récit s’apprête à changer à nouveau de direction mais sans jamais quitter la schizophrénie du héros qui est la seule chose dont on est certain.

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » dim. avr. 28, 2019 5:18 pm



ValWho Artworks

Ajoutée le 26 juil. 2018


S'abonner 66 k
Dans l'ombre des Breaking Bad, Game Of Thrones, The Walking Dead ou WestWorld, il existe des séries méconnues, moins grand public, mais tout aussi excellentes. Mr Robot en est l'une d'elle. Mon avis sans spoil juste ici ! #MrRobot #MrRobotReview

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » lun. janv. 18, 2021 11:00 am

Flavio a écrit :Certains cinéphilie disent que c'est la meilleure série de tout les temps, il faut que je m'y mette un jour ! de toute façon elle est dans mon planing de visionnage.


Une des séries les plus cinématographiques de l'Histoire et des plus profondes sur le fond et avec une musique, réalisation exceptionnelle tout comme le jeu d'acteurs, et truffée de références multiples!

Merej a encore dit cette nuit dans son live que c'est sa 2e série préférée après The Wire, il a dit à quelqu'un: "Qu'est-ce que t'attends? Va voir Mr robot là tout de suite!"

Saison 3 et 4 chef d'oeuvre total pour lui et la saison 4 un Climax sur toute la saison! :saute: :saute: :saute: :saute: :saute: :saute: :supercool: :supercool: :supercool: :supercool: :heureux: :heureux: :heureux: :heureux:

Et j'ai dit dans le tchat "faut voir Amer Béton!", réponse en direct: "tu m'étonnes que faut voir Amer Béton!" 8-) :D

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar phoenlx » dim. janv. 24, 2021 12:21 am

une review d'un vidéaste qui nous parle de Mr.Robot, en particulier sous l'angle des cadrages et de la représentation de l'image
notons d'ailleurs que le directeur photo de cette série est Tod Campbell (également connu pour la fameuse série Stranger things)

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Messagepar phoenlx » lun. janv. 25, 2021 3:56 pm

J'ai l'impression qu'il y a pas mal de clin d'oeil dans cette série même au niveau musical
dans l'épisode 3 de la saison 2 à un moment, il y a une muique qui m'a énormément fait penser au thème de Philip Glass dans le très étrange film Koyaanisqatsi !
et quelque part c'est tellement approprié à l'univers de cette série qui parle avant tout de la folie humaine, de la folie de nos sociétés.

Image

On a aussi divers jeux de lumière et de cadrages intéressants dans cette série, qui sont d'ailleurs évoqués dans la vidéo que j'ai posté plus haut ... (ci-dessous une scène au hasard de la saison 1)

Image
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Messagepar Meleor » lun. janv. 25, 2021 5:01 pm



DIM 17 AVRIL 2016 À 17:30
Mr. Robot : une série anti-capitaliste ?
animée par Xavier de la Porte (rédacteur en chef de RUE 89 et chroniqueur sur France Culture)


Récompensée du Golden Globe de la meilleure série dramatique, Mr. Robot suit la trajectoire d’Eliott, un jeune hacker schizophrène. Ingénieur en sécurité informatique, Eliott « hack » régulièrement les comptes d’inconnus et joue les cyber-justiciers. Il rencontre Mr. Robot, un anarchiste rêvant de renverser le système économique. Distillant au fil de l’intrigue sa haine du capitalisme moderne, Mr. Robot est l’une des premières séries post-crise de 2008. Elle questionne la figure du justicier moderne qu’est le hacker − de WikiLeaks à Edward Snowden, si complexe à mettre en images. Retour sur une série événement.


Une conférence à ne voir que si on vu toute la saison 1 vu le spoil, ce qui a occasionné un psychodrame car certaines personnes ont voulu quitter la conférence en live quand il a dit qu'il allait tout spoiler! :lol:



Je le remets là car il est temps de plus exploiter cette conférence qui analyse la saison 1, sachant que j'ai vues les trois premières saisons cette année et remis la série au début pour mieux analyser, j'ai donc fait que l'intro lol! Intro qui y est d'ailleurs analysée!

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Messagepar phoenlx » lun. janv. 25, 2021 5:41 pm

c'est qui ce public de gros ânes qui ont peur des spoilers de fin de saison 1
s'ils ne voulaient pas de ça ils n'avaient qu'à pas assister à cette conférence et puis c'est tout :lol: moi si tu avais posté cette vidéo avant aujourd'hui Meleor, j'aurais attendu de voir la saison pour regarder la vidéo

bon par contre elle rame en ligne chez moi je cherche à la retélécharger pour la voir tranquillement
le conférencier a l'air de nuancer la série, et ce qu'il exprime sur le non politiquement correct au début je le comprend et je plussoie même si dans ce cas précis j'ai tendance à penser que c'est plutôt du "faux non politiquement correct" ou plutôt du "politiquement correct" de nos jours (mais je me comprend :lol: )
j'y reviens après, je continuer à écouter :super:
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Messagepar phoenlx » lun. janv. 25, 2021 6:46 pm

Je viens de regarder l'entièreté de la conférence, passionnante, merci encore Meleor :super:

Pas mal de choses intéressantes ont été dites, je ne les relève pas toutes, lorsqu'il évoque la scène de Elioth se réveillant dans son lit d'hopital en philosophant sur l'informatique, avec l'image de la mouche, tout le monde aura repéré évidemment le clin d'oeil au bug en informatique et à son origine supposée (l'insecte dans les circuits)
Parmi les choses qu'il a dites, au niveau des clin d'oeil, il y en a un que par contre je n'avais pas forcément remarqué tout de suite, mais ça me fait voir les choses différemment :
c'est la transexuelle de l'autre mouvement de hackers, et que Elioth parvient finalement à croiser (alors qu'elle reste très évasive) dans le local en cage de faraday ...

Image

Je dois vous avouer que (et là on va revenir à ce que je disais en début de commentaire quand je commençais la série, et de ma part c'était un peu une critique) au début j'ai vraiment trouvé que cette bande de hackers était dans le fond pas forcément très enviable (moi je vous avouerais que très tôt, ils ne m'ont pas paru super sympathiques, je ne me suis pas forcément identifié à eux, on en revient à la fille voilée, qui désolé mais pour moi est et reste un symbole de la religion musulmane mais de l'islam politique, la religion en tant qu'élément oppressant et négatif, et négation des libertés individuelles notamment de la femme) ; il y a évidemment cet aspect là mais d'autres aussi. En fait, en voyant ce groupe je me disais qu'ils n'avaient pas tellement des "looks de hackers" comme je me les représente (peut-être à tort) notamment les filles, et notamment la soeur d'Elioth. On a quoi en gros ? un noir sorti de prison (et qui a fait apparemment de la prison pour fraude informatique, mais qui tient plus du délinquant de banlieue je trouve, on a une voilée musulmane, une nana qui a plus l'air d'une prostituée (la soeur d'elioth, désolé mais c'est pas mal vrai)

c'est pas vraiment l'idée que je me fais des geeks hackers ; j'ai fréquenté certains milieux de ce genre, notamment certaines écoles d'informatique avec des gars super calés dans tout ça (bien plus que moi à l'époque car je faisais partie des cancres :lol: ) et c'est pas vraiment l'image des personnes que j'ai fréquenté moi, même s'ils venaient de divers milieux, même si beaucoup avaient précisément cette image du geek comme on aime se le représenter (à la Bill Gates dans les années 70), mais pas trop comme ceux de ce groupe, et notamment Christian Slater qui m'a paru être l'un des plus cliché voire ... anti cliché (j'invente le terme mais vous m'avez compris) ; Le seul qui correspondait vaguement à mes yeux, c'était plutôt le gros à lunettes.

BREF !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et tout ça pour en arriver à la scène avec la transexuelle, et là pareil, je me suis dis : mais c'est quoi ce délire ?
En voyant ce genre de scènes j'avais vraiment l'impression que la série jouait un peu à sa manière sur l'image du hacker mais avec une vision du showrunner qui me semblait vraiment bizarre, orientée.

En gros pour résumer, pour lui, ça ressemblerait à l'idée (ou l'association d'idées) suivante :

Hacker = rebelles contre la société capitaliste américaine
transexuels, gays, femmes voilées, drogués, mecs aux looks de banlieue -----> rebelles aussi contre la société capitaliste américaine

DONC
Hackers = transexuels, gays, femmes voilées, drogués, mecs aux looks de banlieue
c'est marrant d'ailleurs comme cette association d'idées si elle est réellement sous-tendue lors de la conception de la série, serait à la fois binaire, super simpliste, mais au final, binaire comme un code informatique (et la réalité n'est évidemment pas comme ça et plus complexe :lol: )

Ca je voulais l'évoquer à la fin de mon visionnage de la saison 1, mais j'avais oublié de le dire.
Mais ce que dit le conférencier m'apporte un autre éclairage, etj'avoue que je porte à présent un regard éventuellement différent sur ce genre de personnages, notamment la transexuelle. Lorsqu'il dit qu'il y a peut-être une référence aux frères Wachovski (devenues les soeurs wachovski) , créateurs / trices de matrix, je me dis que ça pourrait bien être cohérent !

Image

cette série semble multiplier les clin d'oeil, les métaphores, ce serait une parmi d'autres (d'ailleurs on s'amusera de voir que le nom du personnage principal est Elioth Anderson, tout comme Néo = Thomas Anderson dans Matrix !!! )
j'ai du mal à croire que ce n'est pas fait exprès !!

(EDIT : en fait non je me trompe c'est Alderson son nom ! mais je me demande quand même s'il n'y a pas un petit clin d'oeil :mrgreen: )

En bref, ce serait très bien vu :super: et on peut voir à quel point aussi dans Matrix, au passage, les rebelles (qui sont aussi des hackers de la matrice) sont assez cliché dans le sens : anti système américain capitaliste : on a beaucoup de noirs aux manières des banlieue, des gens aux looks punks, etc.

Autrement, dans la conférence il évoque le fait que revoir la série à postériori est jouissif dans le sens où on SAIT ce qu'il en est pour le personnage de Slater !! Rien que pour ça, c'est une série que je prendrai sans doute du plaisir à revoir plus tard en DVD.

On notera qu'il évoque aussi d'autres oeuvres où l'informatique est au coeur du discours (ou une partie intégrante forte), mais des oeuvres avec des approches très différentes, comme Tron (mais on pourrait citer aussi matrix je trouve) où le parti pris choisi est de nous montrer en quelque sorte l'intérieur des programmes, parfois de manière métaphorique, et il cite aussi Hacker de Michael Mann, la représentation de l'informatique par les circuits interne en début de film m'avait d'ailleurs paru très cliché à l'époque)
ainsi que d'autres oeuvres où on montre plus l'écran , ou encore celles très bavardes et limite étourdissantes comme the social network (perso je n'ai pas aimé the social network à cause précisément de son côté bien trop bavard)
Il est intéressant de voir que Mr Robot puise un peu dans toutes ces influences ...

Parmi les autres influences, le Fight Club de Fincher a aussi été cité dans le topic je crois, la référence n'aura sans doute pas échappé aux spectateurs ... de même que les masques, clin d'oeil aux anonymous, mais ici modifiés, et je me demande aussi si c'est pour une question de droits de réutilisation, ou une raison plus profonde ...
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Messagepar LeAlex » mar. janv. 26, 2021 11:34 pm

phoenlx a écrit :...de même que les masques, clin d'oeil aux anonymous, mais ici modifiés, et je me demande aussi si c'est pour une question de droits de réutilisation, ou une raison plus profonde...

Les masques évoquent clairement Anonymous mais je crois qu'ils représentent Rich Uncle Pennybags, la mascotte du jeu Monopoly.

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Messagepar phoenlx » mer. janv. 27, 2021 10:02 am

ah oui ? possible
en tout cas en interne à l'histoire, ça correspond à autre chose (un film d'horreur apparemment)
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar LeAlex » mer. janv. 27, 2021 9:16 pm

Un (faux) film d'horreur dont quelques scènes ont été tournées spécialement pour la série.
Et... le voici :

The Careful Massacre of the Bourgeoisie (1984)


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Messagepar phoenlx » mer. janv. 27, 2021 9:26 pm

ah tiens, j'avais vu un court extrait dans un épisode de la série (vu dans leur télé) mais je ne connaissais pas cet extrait bien plus long :shock:
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Messagepar Meleor » sam. janv. 30, 2021 12:13 am

https://www.lemagducine.fr/musique/musi ... yle-78186/

Dernière mise à jour:4 janvier 2021
La distorsion schizophrénique entre « l’ambient » de Mac Quayle et l’esthétisme froid de Sam Esmail.
Musique Mr. Robot – la BO / Trame sonore / Soundtrack
Mr. Robot est une œuvre singulière dans la sphère télévisuelle. Avec ses atouts cinématographiques évidents, sa tendance à utiliser des thématiques qui retracent tous les recoins de ses épisodes, la série s’avère néanmoins remplie d’influences notables. Alors qu’il aurait pu s’époumoner dans les catacombes de son référentiel, Sam Esmail a su ancrer sa création dans une réalité qui lui est propre. Oui, Mr. Robot parle au cinéma de David Fincher : l’ambivalence entre la schizophrénie et le terrorisme existentiel (Fight Club), le monde asocial de l’informatique et la modernité technologique (Millenium), le changement de statut des relations humaines actuelles (The Social Network et Gone Girl). Mais ce n’est pas tout.

Car ce qui fait la magie des derniers films de David Fincher, provient aussi de sa collaboration avec Trent Reznor et Atticus Ross : où la science visuelle devenue minimaliste du réalisateur américain s’incorpore parfaitement avec les ondes sonores et brumeuses de Trent Reznor. Et pour en revenir à Mr. Robot, il est important de notifier que la composition musicale qui parcourt la série se rapproche nettement du travail du duo Reznor/Ross, mais sans jamais tomber dans le plagiat. Et c’est là toute la beauté, voire toute la qualité de la symphonie prégnante de Mr. Robot. La série s’inscrit idéalement dans la conscience collective et est la représentation adéquate de la modernité artistique : savoir ingurgiter une culture artistique sans pour autant faire du copier/coller.




Au contraire, Sam Esmail et toute son équipe ont su, au fil de deux saisons bien distinctes dans leur traitement, intégrer leurs idées sans phagocyter leur personnalité. Ce travail de démystification commence par la partition de Mac Quayle et son aptitude à pouvoir accompagner les troubles psychologiques d’Elliot, au bord du gouffre psychotique notamment dans la deuxième saison. A l’image de sa bande originale, la série tentera de faire cohabiter ses deux principales intentions : continuer la fabrication d’un récit qui prend la structure d’un thriller policier autour du monde informatique où le FBI poursuivra les membres de FSociety et la démystification d’une narration plus étalée, ambiguë, qui joue sur la psychologie labyrinthique de ses protagonistes.

Pouvant à la fois faire preuve de pragmatisme et tomber dans la paranoïa la plus stridente, les pistes qui peignent les épisodes de Mr. Robot modifient leurs effets en se fondant dans le décor : une électro « ambient » qui répond à la froideur de la mise en scène, les secousses de basses lourdes qui percutent les affres identitaires et aliénants d’Elliot et des mélodies à la rythmique élégiaque montant crescendo qui décomptent le suspense et qui entourent le sort de nos protagonistes.

Tout un arsenal, une variété de style aussi minimale que grandiloquente. Outre la dramaturgie existentielle qui est le sillon préférentiel de la série et qui voit les différentes partitions s’accommoder de cette intimité forcenée, Mr. Robot est aussi un miroir de la société : que cela soit par le biais de son environnement grisâtre ou le sentiment de solitude qui se prolifère comme un malware informatique. Dans ses fondations sonores, Mac Quayle pousse le vice encore plus loin : se fait parfois bruitiste, envoûtant ou même « noisy » dans ses courbures plus cinglantes. Le choix d’une musique électronique pour cartographier cet univers moderne et hypocrite était d’une évidence même, surtout dans ses dispositions à afficher cette prédominance informatique, à cet enfermement analogique et la mélancolie par écran interposée : où une série télévisée devient un consensus entre le cinéma de Fincher, le film Her de Spike Jonze et Hacker de Michael Mann.

La musique de Mac Quayle n’a pas qu’un simple intérêt : certes, l’introspection et la traduction d’émotion est sa force première. D’ailleurs, dans cette faculté à traduire le langage de l’image par l’utilisation de mélodies n’est pas étonnant lorsqu’on apprend que Mac Quayle est le compositeur de la série déjantée American Horror Story et est surtout un collaborateur de l’omniprésent Cliff Martinez et ses compositions luxuriantes. Le hasard fait bien les choses me direz-vous. Sauf que Mr. Robot n’est pas qu’un simple récit initiatique, le récit s’aventure dans le hacking et le piratage informatique, d’où en découlent des enjeux policiers : Mac Quayle adapte ses beats, ses grésillements et diversifie ses instruments (piano, batterie, synthétiseurs) avec des ruptures analogiques. Distorsions sonores, bourdonnement mystérieux, thèmes répétitifs, étirés de manière à étouffer le plus possible : Mac Quayle agence avec minutie son anxiété contemporaine.

Tout comme l’esthétisme de la série, Mac Quayle déchiffre l’immobilisme de l’image mais aussi la mouvance de l’action : suivant la structure dramatique de Mr. Robot, tout en permettant d’aérer les séquences et de modifier la cadence des ruptures de tonalités. Tout comme la série, l’orchestration électronique de Mac Quayle est anxiogène, teintée d’une souffrance dissoute et qui à certaines reprises, atteint des pics d’émotions inattendus. Dans ses nappes électroniques dont certaines accoutumances ressemblent à s’y méprendre à l’ambient de Gas ou The Sight Below, l’architecture sonore de Mac Quayle n’est pas d’une efficacité pop immédiate mais accouche d’une musique d’ambiance qui aurait autant sa place dans un film d’auteur que dans un blockbuster. Outre son thème plus enlevé et épique, l’ensemble est parfois opaque dans ses transitions et demande alors à l’auditeur de s’immerger plus profondément dans des méandres sensoriels qui captent autant l’essence de l’horreur que la torpeur du thriller. Mais le voyage en vaut vraiment le détour. A noter que Mac Quayle a remporté un prix aux Emmys, celui de l’ « Outstanding Music Composition For A Series » pour l’épisode « hellofriend eps1.0_. mov ».[irp posts= »74765″ name= »Musique The Neon Demon: l’électro robotique et enivrante de Cliff Martinez »]

Musique Mr. Robot Tracklist
Saison 1:

Voir aussi
Chappie-B-O-musique-hans-zimmer
Musique
Chappie : Musique, Bande Originale Par Hans Zimmer
01. 0_1-Hellofriend. Wav (01:16)
02. 1. 0_2-Oneincontrol. Aiff (04:40)
03. 1. 0_3-Fucksociety. Mp3 (02:13)
04. 1. 0_4-M0Rphine. Aac (01:56)
05. 1. 0_5-Pierrerloti. Au (02:59)
06. 1. 0_6-Leavem3Here. Flac (01:20)
07. 1. 0_7-Waitfortheq. Ogg (02:23)
08. 1.0_8-Whatsyourask.M4P (01:38)
09. 1. 0_9-Flipper. Bwf (03:39)
10. 1. 1_1-One6Away. Caf (01:41)
11. 1. 1_2-Wearefsociety. Sd2 (01:32)
12. 1. 1_3-Oneor0. Wma (03:08)
13. 1. 1_4-Hateurself. Ra (03:24)
14. 1. 1_5-Illusionofchoice. Mp3 (04:03)
15. 1. 1_6-Believe-In-Erasing. Au (01:34)
16. 1.2_1-Iwillbecto.M4P (03:12)
17. 1. 2_2-Humanpunchingbag. Aiff (02:49)
18. 1. 2_3-Therealshayla. Wav (02:32)
19. 1. 3_1-Ichosethis. Ogg (01:43)
20. 1. 3_2-Everyrev0Lution. Ra (02:26)
21. 1. 3_3-Betterthanm0Rphine. Aac (03:21)
22. 1. 3_4-Allsafevirus. Bwf (01:55)
23. 1. 3_5-Da3M0Nsneverstop. Caf (02:11)
24. 1. 4_1-Squ4Rewiththeuniverse. Wma (02:57)
25. 1. 4_2-Impenetrable. Sd2 (02:23)
26. 1. 4_3-Billharper. Mp3 (03:53)
27. 1. 4_4-Exploitingtyrell. Wav (02:06)
28. 1. 4_5-Revenge1Syourweakn3Ss. Ra (01:40)
29. 1. 4_6-N0Execution. Au (02:24)

Saison 2:

01. 5_1-Askingthe1Mpossible.M4P (03:18)
02. 1. 5_2-Hackthepolice. Mp3 (03:35)
03. 1. 5_3-Trustyourself. Bwf (03:34)
04. 1. 5_4-Issacsbestmove. Bwf (04:15)
05. 1. 5_5-Mybestmove. Ra (05:04)
06. 1. 5_6-Veraliber4Ted. Aiff (04:10)
07. 1. 6_1-V1Ew-S0Urce. Ogg (02:43)
08. 1. 6_2-A-Way-Out. Wav (03:13)
09. 1. 7_1-Consumatesurvivor. Caf (02:08)
10. 1. 7_2-Darlenesgun. Aac (02:29)
11. 1. 7_3-In0Urgrasps. Ogg (01:49)
12. 1. 7_4-Wh1Ter0Se. Flac (05:10)
13. 1. 7_5-Mrrobot & Tyrell. Wma (02:08)
14. 1. 8_1-Imcrazy. Aiff (05:15)
15. 1.8_2-Mostdangerouscar.M4P (02:46)
16. 1. 8_3-Ch4Ngefromwith1N. Au (04:13)
17. 1. 8_4-Oneconstant. Caf (03:31)
18. 1. 2_3-Therealshayla. Wav1. 9_1-Waltznumber2. Bwf (03:33)
19. 1. 9_2-Wearefinallyaw4Ke. Ra (01:41)
20. 1. 9_3-Johannaphishes. Wav (02:44)
21. 1. 9_4-Forcerobotshand. Sd2 (01:51)
22. 1. 9_5-Urmygod. Ogg (01:48)
23. 1. 9_6-Nothingisreal. Ra (02:48)

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Messagepar phoenlx » sam. janv. 30, 2021 12:31 am

je peux lire ton texte en étant à la fin de la saison 2 ou bien il spoile et je dois attendre ?

tu sais quoi Meleor ? je me suis commandé le coffret des 4 saisons, et je ne regrette vraiment pas cet achat coup de tête d'hier,
je crois que je vais revoir la série une deuxième fois, immédiatement après l'avoir terminé
car c'est typiquement le genre de série qu'il faut voir deux fois !! ça doit faire très différent quand on la revoit
(pour toutes les scènes avec Elioth et son double :mrgreen: il y a plein de scènes qu'on doit percevoir très différemment à la deuxième vision !! :super: rien que pour ça, j'ai hâte de la revoir après)
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » sam. janv. 30, 2021 12:33 am

phoenlx a écrit :J'ai l'impression qu'il y a pas mal de clin d'oeil dans cette série même au niveau musical
dans l'épisode 3 de la saison 2 à un moment, il y a une muique qui m'a énormément fait penser au thème de Philip Glass dans le très étrange film Koyaanisqatsi !
et quelque part c'est tellement approprié à l'univers de cette série qui parle avant tout de la folie humaine, de la folie de nos sociétés.

Image





Pour commencer il y a cette musique de Philipp Glass dans cet épisode, un moment génial à voir en grand écran quand on mange!

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » sam. janv. 30, 2021 12:38 am

phoenlx a écrit :je peux lire ton texte en étant à la fin de la saison 2 ou bien il spoile et je dois attendre ?

tu sais quoi Meleor ? je me suis commandé le coffret des 4 saisons, et je ne regrette vraiment pas cet achat coup de tête d'hier,
je crois que je vais revoir la série une deuxième fois, immédiatement après l'avoir terminé
car c'est typiquement le genre de série qu'il faut voir deux fois !! ça doit faire très différent quand on la revoit
(pour toutes les scènes avec Elioth et son double :mrgreen: il y a plein de scènes qu'on doit percevoir très différemment à la deuxième vision !! :super: rien que pour ça, j'ai hâte de la revoir après)


Oui tu peut lire! Cool pour les coffrets! :super: :D


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Messagepar phoenlx » sam. janv. 30, 2021 12:11 pm

video du youtubeur walwho (sur la saison 1 à 3) c'est sans spoil mais bon il y a des images donc ceux qui n'ont pas vu la série je conseille plutôt d'écouter sans regarder les images c'est mieux

je suis assez d'accord avec ce qu'il dit au début :
Dans l'ombre des Breaking Bad, Game Of Thrones, The Walking Dead ou WestWorld, il existe des séries méconnues, moins grand public, mais tout aussi excellentes. Mr Robot en est l'une d'elle.




en fait moi cette série, je l'aurais zappé si à plusieurs reprises Meleor du forum n'avait pas insisté sur elle, car à la base, c'est pas trop ma came (à part pour le côté hacking qui m'attirait mais j'imaginais quelque chose de plus ... simpliste, moins réaliste, plus cliché, plus à la Cybertrack mais avec juste un gros fond politique derrière, une sorte de critique du capitalisme à la mode actuellement), et je me disais que ça n'allait pas me plaire à cause du fond, peut-être même à cause du jeu d'acteur (toutes les séries ne sont franchement pas égales à ce niveau et la plupart même les plus grandes comportent souvent des longueurs en mi saison, il est dur de tomber sur la série parfaite)
celle-ci ne l'est peut-être pas non plus mais je suis agréablement surpris sur plein plein de plans : jeu d'acteur, la manière dont la série construit son scénario, nous berce par sa BO, nous retourne le cerveau en permanence, nous balade, les personnages, l'empathie qu'on peut ressentir à l'égard de certains (qui pourtant comme il le dit dans la vidéos n'apparaissent pas forcément toujours IMMEDIATEMENT comme attirants , par exemple Darlen moi au début de la série j'avais beaucoup de mal avec elle mais elle devient l'un de mes personnages préférés.
Elioth j'ai immédiatement accroché et il confirme
Tyrell , c'est vraiment du super jeu d'acteur aussi
la flic du FBI, au début j'avais un peu de mal (dans les toutes premières scènes) : je m'étais dis, oulala, ça va être un peu cliché avec elle, j'étais pas ravi qu'elle soit introduite au milieu du reste du casting que j'aimais bien. Et au final, j'aime beaucoup aussi,
Angela pareil pour tout ce qu'elle amène à la série. Même la transexuelle de la dark army (première scène : ça m'a pas forcément accroché mais dans celle de la séquestration d'angela, je l'ai trouvé beaucoup plus intéressante et captivante, mystérieuse, et il y a une atmosphère presque lynchienne encore une fois dans cette scène ... )

Dans la vidéo il évoque aussi le noir qui était en prison avec Elioth (et dans toutes les scènes mentales d'Elioth qu'il remplaçait dans sa tête par rapport à sa vraie réalité carcérale) ; et là idem, c'est un bon petit personnage lui aussi, assez marquant.
Comme énormément d'autres,
comme la femme de Tyrell (l'actrice me fascine par sa beauté et son côté super inquiétant et énigmatique, et la voix :lol: )

j'aime bien aussi celui de la f society à l'allure plus geek que les autres (avec des lunettes),
j'aime finalement beaucoup celle qui a le voile (l'actrice est pas mal non plus)

on a un bon petit casting, une réalisation aux petits oignons, une belle BO, des références geek et informatiques à foison,
une série-cerveau (avec des scènes mentales, des retournements, des références à la schizophrénie),
du dialogue mental avec le public (quand elioth s'adresse à nous) qui donne un côté presque interractif, comme si on était nous-même un personnage de cette série, une sorte de témoin de l'intérieur ...
Tous ces aspects participent au charme
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » dim. janv. 31, 2021 7:36 pm





Mise en parallèle :mrgreen-noel: de deux scènes la deuxième à voir que si on va la saison 3 jusqu'à cette scène!

Mais à la base je l'ai mis la première pour une autre raison à mettre en lien avec ceci:



Et ceci dans ce lien:

https://getyarn.io/yarn-clip/40ff9d04-b ... 7470472232

Parallèle avec la ligne de la vie qui sous-tend toute la série et même fait un lien entre les deux premières vidéos postées qui signifie beaucoup de choses profondes!

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar phoenlx » dim. janv. 31, 2021 9:13 pm

ptit extrait de l'épisode 1 (ceux qui n'ont pas vu peuvent voir ça ne spoile rien :lol: )
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » lun. févr. 01, 2021 11:26 am

phoenlx a écrit :Je viens de regarder l'entièreté de la conférence, passionnante, merci encore Meleor :super:

Pas mal de choses intéressantes ont été dites, je ne les relève pas toutes, lorsqu'il évoque la scène de Elioth se réveillant dans son lit d'hopital en philosophant sur l'informatique, avec l'image de la mouche, tout le monde aura repéré évidemment le clin d'oeil au bug en informatique et à son origine supposée (l'insecte dans les circuits)
Parmi les choses qu'il a dites, au niveau des clin d'oeil, il y en a un que par contre je n'avais pas forcément remarqué tout de suite, mais ça me fait voir les choses différemment :
c'est la transexuelle de l'autre mouvement de hackers, et que Elioth parvient finalement à croiser (alors qu'elle reste très évasive) dans le local en cage de faraday ...

Image

Je dois vous avouer que (et là on va revenir à ce que je disais en début de commentaire quand je commençais la série, et de ma part c'était un peu une critique) au début j'ai vraiment trouvé que cette bande de hackers était dans le fond pas forcément très enviable (moi je vous avouerais que très tôt, ils ne m'ont pas paru super sympathiques, je ne me suis pas forcément identifié à eux, on en revient à la fille voilée, qui désolé mais pour moi est et reste un symbole de la religion musulmane mais de l'islam politique, la religion en tant qu'élément oppressant et négatif, et négation des libertés individuelles notamment de la femme) ; il y a évidemment cet aspect là mais d'autres aussi. En fait, en voyant ce groupe je me disais qu'ils n'avaient pas tellement des "looks de hackers" comme je me les représente (peut-être à tort) notamment les filles, et notamment la soeur d'Elioth. On a quoi en gros ? un noir sorti de prison (et qui a fait apparemment de la prison pour fraude informatique, mais qui tient plus du délinquant de banlieue je trouve, on a une voilée musulmane, une nana qui a plus l'air d'une prostituée (la soeur d'elioth, désolé mais c'est pas mal vrai)

c'est pas vraiment l'idée que je me fais des geeks hackers ; j'ai fréquenté certains milieux de ce genre, notamment certaines écoles d'informatique avec des gars super calés dans tout ça (bien plus que moi à l'époque car je faisais partie des cancres :lol: ) et c'est pas vraiment l'image des personnes que j'ai fréquenté moi, même s'ils venaient de divers milieux, même si beaucoup avaient précisément cette image du geek comme on aime se le représenter (à la Bill Gates dans les années 70), mais pas trop comme ceux de ce groupe, et notamment Christian Slater qui m'a paru être l'un des plus cliché voire ... anti cliché (j'invente le terme mais vous m'avez compris) ; Le seul qui correspondait vaguement à mes yeux, c'était plutôt le gros à lunettes.

BREF !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et tout ça pour en arriver à la scène avec la transexuelle, et là pareil, je me suis dis : mais c'est quoi ce délire ?
En voyant ce genre de scènes j'avais vraiment l'impression que la série jouait un peu à sa manière sur l'image du hacker mais avec une vision du showrunner qui me semblait vraiment bizarre, orientée.

En gros pour résumer, pour lui, ça ressemblerait à l'idée (ou l'association d'idées) suivante :

Hacker = rebelles contre la société capitaliste américaine
transexuels, gays, femmes voilées, drogués, mecs aux looks de banlieue -----> rebelles aussi contre la société capitaliste américaine

DONC
Hackers = transexuels, gays, femmes voilées, drogués, mecs aux looks de banlieue
c'est marrant d'ailleurs comme cette association d'idées si elle est réellement sous-tendue lors de la conception de la série, serait à la fois binaire, super simpliste, mais au final, binaire comme un code informatique (et la réalité n'est évidemment pas comme ça et plus complexe :lol: )

Ca je voulais l'évoquer à la fin de mon visionnage de la saison 1, mais j'avais oublié de le dire.
Mais ce que dit le conférencier m'apporte un autre éclairage, etj'avoue que je porte à présent un regard éventuellement différent sur ce genre de personnages, notamment la transexuelle. Lorsqu'il dit qu'il y a peut-être une référence aux frères Wachovski (devenues les soeurs wachovski) , créateurs / trices de matrix, je me dis que ça pourrait bien être cohérent !

Image

cette série semble multiplier les clin d'oeil, les métaphores, ce serait une parmi d'autres (d'ailleurs on s'amusera de voir que le nom du personnage principal est Elioth Anderson, tout comme Néo = Thomas Anderson dans Matrix !!! )
j'ai du mal à croire que ce n'est pas fait exprès !!

(EDIT : en fait non je me trompe c'est Alderson son nom ! mais je me demande quand même s'il n'y a pas un petit clin d'oeil :mrgreen: )

En bref, ce serait très bien vu :super: et on peut voir à quel point aussi dans Matrix, au passage, les rebelles (qui sont aussi des hackers de la matrice) sont assez cliché dans le sens : anti système américain capitaliste : on a beaucoup de noirs aux manières des banlieue, des gens aux looks punks, etc.

Autrement, dans la conférence il évoque le fait que revoir la série à postériori est jouissif dans le sens où on SAIT ce qu'il en est pour le personnage de Slater !! Rien que pour ça, c'est une série que je prendrai sans doute du plaisir à revoir plus tard en DVD.

On notera qu'il évoque aussi d'autres oeuvres où l'informatique est au coeur du discours (ou une partie intégrante forte), mais des oeuvres avec des approches très différentes, comme Tron (mais on pourrait citer aussi matrix je trouve) où le parti pris choisi est de nous montrer en quelque sorte l'intérieur des programmes, parfois de manière métaphorique, et il cite aussi Hacker de Michael Mann, la représentation de l'informatique par les circuits interne en début de film m'avait d'ailleurs paru très cliché à l'époque)
ainsi que d'autres oeuvres où on montre plus l'écran , ou encore celles très bavardes et limite étourdissantes comme the social network (perso je n'ai pas aimé the social network à cause précisément de son côté bien trop bavard)
Il est intéressant de voir que Mr Robot puise un peu dans toutes ces influences ...

Parmi les autres influences, le Fight Club de Fincher a aussi été cité dans le topic je crois, la référence n'aura sans doute pas échappé aux spectateurs ... de même que les masques, clin d'oeil aux anonymous, mais ici modifiés, et je me demande aussi si c'est pour une question de droits de réutilisation, ou une raison plus profonde ...



Image

https://www.caminteresse.fr/sciences/do ... ats%2DUnis.

D’où vient le mot “bug” ?

Du mot anglais qui signifie “insecte”. La légende date au 9 septembre 1947 – à 15h45 précisément – le premier bug de l’histoire informatique : un papillon de nuit se serait bloqué dans le calculateur Mark II de l’université Harvard aux Etats-Unis. L’informaticienne Grace Hopper, quand elle l’a retrouvé, l’a scotché dans son carnet de bord.

L’histoire a retenu cette anecdote mais l’on trouve déjà mention de “bug” dans les notes de l’inventeur Thomas Edison et le terme était vraisemblablement déjà utilisé depuis plusieurs années, comme l’indique le Carnet scientifique de Mathieu Vidard.




Sinon oui pour la ressemblance de nom entre Elliot et Néo pour la référence à Matrix comme en plus dans l'épisode 6 saison 1 sur la voiture des gars du gang de dealers il y a un symbole de grenouille blanche référence sans doute au lapin blanc.

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Messagepar phoenlx » mer. févr. 03, 2021 6:22 pm

cette musique de Philip Glass j'ai bien l'impression qu'on l'entends dans le film Koyaanisqatsi aussi !
et apparemment aussi dans watchmen d'après certains commentaires mais je me souviens moins ...

en tout cas c'est l'une des 3 musiques de ce compositeur qui sont reprises dans cette série, certaines en saison 3 d'autres en saison 4
notamment dans la scène qui fait très "nouvel ordre mondial" en intro d'un épisode et qui explique le fonctionnement de l'organisation "maléfique" de la série qui est derrière pas mal d'événements tragiques du monde ...


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Messagepar phoenlx » jeu. févr. 04, 2021 11:05 am

J'ai terminé la série hier soir à 2 heures du matin !!! Je me suis enfilé les derniers épisodes à la chaine

très très beau final, très très belle saison 4, excellente série d'un bout à l'autre, chef d'oeuvre.
Je reviendrai sur l'ensemble de la série plus tard, dans un message séparé, mais quelques mots sur ce final, assez époustoufflant en terme d'émotions

J'étais carrément émerveillé, ému presque aux larmes en voyant le dernier épisode, et notamment ces scènes finales où Elioth se réveille à l'hopital avec Darlene.
Nous avions donc plusieurs personnalités en lui, et le Elioth que nous avons vu depuis le début de la série n'était finalement qu'une autre facette inventée, comme Mr.Robot, comme l'enfant aperçu à plusieurs reprises qui était la part de lui encore innocente recréée aussi dans sa tête.

Le message final de la série est vraiment très beau, appelant à devenir soi, magnifiquement amené (notamment par ces scènes dans le monde imaginaire recréé de l'autre Elioth, idyllique et que le faux Elioth vengeur que l'on suit depuis le début pénètre ... certaines scènes sont magnifiques, que ce soit les dialogues avec Mr.Robot dans ces scènes, les dialogues avec son double, avec la Angela recréée dans sa tête - une scène est d'ailleurs identique à une autre déjà vue en première saison de mémoire - ou encore cette scène avec sa psy mais je crois que ce qui m'a le plus bouleversé c'est de le voir émerger à la toute fin avec Darlene, puis à nouveau dans l'ultime scène, après l'effacement des images mentales dans le cinéma , et alors qu'à priori, le vrai Elioth (qui nous restera inconnu) s'éveille. C'est vraiment très beau. Subtilement amené, plein d'émotion

La mise en scène de ces trois derniers épisodes est encore une fois superbe.
les musiques aussi (je me demandais où on allait entendre la chanson de Brel, que j'avais déjà entendu à part dans la bande son, elle n'intervient pas comme j'imaginais à la toute fin mais dans un autre moment intéressant.
L'une des dernières musiques que l'on entend (lorsque les images mentales, la mère, le père, l'enfant, le pseudo Elioth s'assoient dans le "cinéma") c'est d'ailleurs une musique du groupe M83 , c'est la même musique qui sert de générique à la très bonne série TV Versailles, aussi utilisée souvent dans la série Ragnarok d'ailleurs, à croire que ce thème est très à la mode en ce moment. Pour ma part j'adore à chaque fois le voir apparaitre dans ce genre de série, et ça m'a profondément titillé, en plus dans tout ce contexte, lié à cette charge émotionnelle énorme qu'on a à la fin.

J'aurai vraiment adoré dans cette série la relation entre Elioth et Darlene, profonde, viscérale, complexe (et non dévoilée dès le début), terminer sur ces notes et de cette manière est une magnifique manière de terminer la série.

Maintenant que j'y repense il y a plein d'indices de cette chute qui étaient là depuis le début, ça donne envie de se revoir toute la série, et je pense le faire dans les jours qui viennent :shock:

Il faut que je digère un peu, cette fin, cette saison 4, ce final, cette série aura vraiment été un sacré coup de coeur, loin au-dessus de mes attentes, elle entre définitivement dans mon panthéon. Jusqu'au bout je craignais que le final me déçoive un peu (après le syndrome Game of Thrones, voire Vikings et d'autres séries avec des fins en demi-teinte) mais finalement elle m'aura ému et super enthousiasmé jusqu'au bout, je ne lui vois quasiment aucune fausse note. Elioth est vraiment un personnage extraordinaire, l'acteur, incroyable, l'actrice de Darlene aussi, elle sait jouer sur plein de palettes notamment dans les scènes de complicité avec son frère. ET j'ai peu parlé de BD Wong qui incarne White Rose mais il est impressionnant aussi à plusieurs reprises (notamment dans ce dialogue final face à Elioth). Christian Slater impeccable (pour moi : son meilleur rôle)

Mais surtout, quelle réalisation, quelle bande son, quel suspense distillé jusqu'au bout avec tact, avec subtilité, et en jouant sur plein plein d'ambiances différentes. Les épisodes ne se ressemblent pas, les ambiances musicales non plus, la série arrive à jouer sur plusieurs thématiques : la folie et la schizophrénie, le hacking, les théories du complot par rapport aux puissants qui dominent le monde, le thème - lourd et casse gueule - des abus sexuels, la drogue et l'effet des psychotropes, et elle le fait subtilement, à merveille, en jonglant sans arrêt entre chaque, sans que ça ait l'air tarabiscoté, en alternant les ambiances de films d'espionnage, les scènes intimistes, les questionnements sur l'identité, les écrans informatiques, les musiques diverses, bruitages, dialogues énigmatiques, c'est assez incroyable de voir à quel point c'est bien fait ;

Tout est ciselé à merveille ; Même si c'est un peu différent, je crois que depuis Mulholland Drive (de David Lynch) je n'avais plus ressenti un tel choc cinématographique (je dis cinématographique car la série a été pensée par Sam esmail comme un film à la base, et on sent qu'il prévoyait dès le départ l'ensemble et la chute, contrairement à d'autres que je ne citerai pas dans les séries récentes .................. )

Pour le moment je suis encore sous le coup de l'émotion, je reviendrai commenter souvent, notamment suite à mon second visionnage, car il reste sans doute plein de choses de cette série que je n'ai pas encore perçu, des détails, des choses qui vont encore plus s'éclairer la deuxième fois.

Chef d'oeuvre !!! A voir absolument !!
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Messagepar phoenlx » jeu. févr. 04, 2021 1:03 pm

une critique vidéo en italien
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Messagepar phoenlx » jeu. févr. 04, 2021 6:17 pm

sinon pour ceux qui connaissent Mamoru Oshii et notamment son film avalon ... ou plutôt .. non pas son film avalon mais son film (plus nanardesque) Assault Girls (mais qui est en fait relié à l'histoire d'Avalon) je ne sais pas si vous vous rappelez de cette longue scène (sur la musique de Kenji Kawai) qui parle du monde dystopique qui est le cadre de ces récits.
cette introduction m'a énormément fait penser à l'introduction de l'épisode 2 de la saison 4 de Mr.Robot, lorsque Price évoque aussi ce qu'est Deus (sur la musique de Philip Glass, musique qui d'ailleurs provient du film Koyaanisqatsi je crois, j'associe énormément ce compositeur à ce film, film qui parle aussi - de manière expérimentale - de la folie de nos sociétés consuméristes

j'ai vraiment l'impression que le réalisateur a voulu placer des petits clin d'oeil au moins à ce film de Reggio (Koyaanisqatsi) mais peut-être aussi à l'univers d'Avalon de Oshii ..

extrait de Koyaanisqatsi

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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar phoenlx » jeu. févr. 04, 2021 7:49 pm

Voici une liste (que je fais moi, d'après mes propres connaissances cinéphiles mais aussi en m'appuyant sur certains sites web pour les oeuvres que je n'ai pas vu) des nombreuses références qu'on peut trouver dans Mr.Robot (références à d'autres films, ou séries)
on pourra en reparler en détails

- V pour Vendetta
- Hacker (Michael Mann), cybertrack et autres films de hackers
- Requiem for a dream (de Aronovski)
- Matrix
- Fight Club
- le cinéma de David Fincher dans son ensemble : Se7en (pour une scène précise), The social network ...
- le cinéma de Kubrick dans son ensemble (orange mécanique, eyes wide shut, doctor folamour)
- American Psycho
- Millenium
- Her (spike Jonz)
- Memento
- Mulholland drive ? le cinéma de David Lynch ?
- Taxi Driver
- Kill Bill (notamment dans une scène très précise :mrgreen: )
- Dexter
- Vanilly Sky ?
- Un jour sans fin ?
- Koyaanisqatsi ?
- Un jour sans fin
- Retour vers le futur

hommages et clin d'oeils plus subtils
- K 2000 !
- Les trois jours du condor :mrgreen:
- Seul sur Mars

Clin d'oeil musicaux et reprises diverses

- divers genres : électro, hip hop, rap, musique classique, opéra, musiques de films

- Mac Quayle (musiques originales de la série)
- Philip Glass (plusieurs musiques reprises, notamment utilisées dans le film Koyaanisqatsi et watchmen aussi)
- Mozart
- Bach (concerto brandebourgeois ..)
- Carl Maria von Weber (Der Freischütz)
- Beethoven (la 9ème symphonie / hymne européen ; et aussi : Symphonie N°7)
- Tangerine Dream
- Jacques Brel (ne me quitte pas, version en français et reprise en anglais)
- Cliff Martinez
- musique de la série K2000
- Neil Diamond
- Brian Eno - An Ending
- Nancy Sinatra
- Queen
- Aimee Mann
- Maria Calas
- Little Drummer Boy (Low)
- Josh Groban
- Bob Marley
- Joey Badass (rappeur, et aussi acteur de la série)
- M83
- Hard Imagination - Morris Dj
- the beach boys
- Len - Steal My Sunshine
- Bora York

(et beaucoup d'autres)

j'ai du en oublier pas mal
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Re: Mr-Robot - clés de lecture, articles, thèmes et philosophie de la série, clin d'oeil

Messagepar Meleor » ven. févr. 05, 2021 9:56 am

https://www.critictoo.com/critiques-ser ... fin-serie/
Mr. Robot : Bonjour, Elliot (4.12 & 13 – fin de série)Par Fabien23 Déc 2019 à 15:00Mr. Robot Tweet Partage
Mr Robot Saison 4 Episode 12 - Mr. Robot : Bonjour, Elliot (4.12 & 13 - fin de série)

Attention, cet article revient sur les deux derniers épisodes de Mr. Robot, les épisodes 12 et 13 de la saison 4, et contient des spoilers.



Le plan de Whiterose a été stoppé, mais Elliot n’est plus dans son monde. Du moins, c’est ce que l’on pouvait penser. C’est ce qu’Elliot pouvait penser… enfin, pas vraiment Elliot. C’est compliqué.

Pour sa conclusion en deux parties, Mr. Robot s’affaire à donner un sens à tout ce qui n’en avait pas complètement. Sam Esmail a décidé de boucler tout ce qui devait l’être, en particulier tout ce qui nous avait échappé, en partie ou totalement.

Ainsi, nous passons une première demi-heure à remonter de l’explosion de la centrale électrique à la rencontre entre les deux Elliot, mais de l’autre point de vue. Cela nous ramène donc à l’endroit où nous étions à la fin de l’épisode 11, mais avec une perspective encore plus large qui nous pousse à croire que l’on a tout compris. Elliot aussi. Néanmoins, ce n’est pas vrai.

Ce monde parallèle n’en était pas vraiment un. Les morts n’étaient pas vivants et l’absence de Darlene est plus importante que tout le reste. Elle était la seule qui pouvait permettre à Elliot de reconnecter avec la réalité. Le véritable Elliot, pas celui que nous avons accompagné durant toute la série.

En effet, Mr. Robot ne suivait pas les aventures d’Elliot Alderson alors qu’il voulait sauver le monde. Ce timide employé d’All Safe traumatisé par les agissements de son père s’est retrouvé à mener une existence heureuse… dans sa propre tête.

C’est indéniablement le plus gros twist que la série nous a livré et, malgré cela, ce n’est probablement pas le plus choquant à ce stade, car Sam Esmail a semé des indices depuis le départ et a commencé il y a déjà plusieurs semaines à nous donner les clés pour tout comprendre. Ce qu’il fait dans le final, c’est tout exposer en poussant le « faux » Elliot à réaliser par lui-même qu’il n’est pas Elliot. Après cela, la dernière partie nous entraine au moment où il accepte de redonner le contrôle au véritable Elliot.

Cela aurait pu être compliqué, mais ce final de Mr. Robot adopte la forme d’une longue allégorie qui nous explique tout cela en prenant en compte nos réticences qui sont, par conséquent, projetées sur le « faux » Elliot.

Depuis le départ, Sam Esmail a su brillamment mélanger les mots et le visuel pour nous aider à nous immerger dans la tête d’Elliot, à comprendre le monde de son point de vue. Les effets de réalisation n’étaient pas des gadgets, mais bien des accessoires au service de la narration. Certains ne trouvant cependant un sens qu’avec ce final.

Dans ce sens, Mr. Robot se termine en nous encourageant à revoir la série dans son intégralité, mais avec un regard neuf. Maintenant que l’on connait toute la vérité, il est indéniable qu’il sera impossible de revisiter le show avec le même regard, mais l’ajout de cette nouvelle perspective sur l’identité d’Elliot donne un intérêt inédit à la série qui va bien plus loin que sa critique de l’ultra-capitalisme, ses conspirations et — surtout — ses twists.

En quatre saisons, Mr. Robot n’a jamais suivi la route la plus évidente. Elle a pris des détours qui ont fini par payer, mais qui étaient risqués et occasionnellement laborieux. Elle a développé un propos qui s’est quelque peu effacé, mais qui est resté pertinent. Enfin, elle nous a surtout offert un personnage fascinant et intelligent (bien que parfois trop opaque) qui nous a invités dans un monde si proche du nôtre qu’il y avait de bonnes raisons d’avoir peur. Cette conclusion incarne tout cela, ne dénaturant aucunement la série et en confirmant que Sam Esmail savait bien ce qu’il faisait. Il nous a proposé une œuvre complète, complexe et substantielle qui ne demande à présent qu’à être revisitée.


Sinon j'avais trouvé l'analyse de quelqu'un montrant qu'il y a tout le final dans l'épisode du rêve saison 1 mais je retrouve pas! Comme le coup de la clé que trouve Elliot, le coup du monstre, qu'il est pas le vrai Elliot, etc


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