Jane Eyre , qui a eu plus de succès que mon préféré les hauts de hurlevent, à l'époque...
bref, euh vu que j'ai vu le film, vais pouvoir y aller de ma critique express. dans le style, il me rappelle bien plus les hauts avec la prégnance de la lande anglaise du Yorkshire, mystique, venteuse, inquiétante, synonyme de liberté et sublimées par la photographie de Bruno Nuytten, en prime. bref, j'adore ces paysages, qui ont souvent été une inspiration pour Emily (ici, jouée par une Isabelle Adjani, toujours au top). il me rappelle le chef d'œuvre maudit du romantisme anglais aussi pour l'idée de constituer ce Biopic sur quatre figures d'artistes maudits au destin tragique par excellence (Les trois sœurs, écrivaines les plus emblématiques du Romantisme anglais, et leur frère Branwell, qui était artiste peintre) autour de divers flash-backs qui n'en forment qu'un grand, autour des souvenirs de Charlotte (Marie-France Pisier, toujours aussi magnifiquement sobre, et qui fait du parfait contre-point pour les jeux un peu plus agressifs d'Isabelle Adjani et d'Isabelle Huppert, qui joue donc la dernière sœur Ann, et que je trouve toujours aussi distante, froide et pas spécialement modeste dans son jeu que ça me tape sur le système
même si ça reste du sobre pour les deux autres aussi, tout est dans l'intériorisé ou presque. on est loin, très loin de ce que peut donner Isabelle Adjani dans un jeu à pleine puissance expressive type Possession ou la Reine Margot voire Adèle H, dans une moindre mesure). bref, on pourra dire, néanmoins, que le trio marche plus que bien. pis atmosphère romantique à souhait qu'on voit bien dans la réalisation de Téchiné qui a de la belle dualité (froide, implacable, en apparence, mais, au fond, tourmentée et surtout sensible), soutenue par le lyrisme impeccable des musiques de Sarde, une fois de plus. après, il dépasse aussi l'aspect Biopic en offrant, de manière plus générale, une peinture de la "folie créatrice" et portrait de la société machiste du XIXe, dans laquelle elles ont du se battre pour s'imposer. et histoire de la genèse de leur trois grands romans signés comme je le disais au début du topic sous pseudonymes masculins, tous les trois avec un chuia de dimension à résonnance autobiographique dans les parages : Jane Eyre pour Charlotte, Agnès Grey pour Ann et les Hauts de Hurlevent pour Emily. bon après on a du style qui correspond à la fois au sujet et au réal' donc ça peut être austère mais disons que pour faire de la peinture de l'Angleterre anglicane et victorienne, je m'attendais pas trop à du baroque à la Zulawski ou à de l'outrancier
17,75/20