aller, hop, petit commentaire, maintenant. beaucoup moins fleuve que le film, par contre
heureusement que je ne l'ai pas revu que parce que Claudia Cardinale était par là parce que quatre/cinq scènes quoi que magnifiques, c'est assez décevant, sinon
toute une période complexe retracée avec brio et dans toute son ambiguïté au travers de toutes les grandes figures qui la peuple, dépeint exactement dans les caractères et nous offrant la Révolution dans toute sa gloire, sa brillance comme aboutissement du siècle des Lumières et tout ce qu'on lui doit tout autant que dans tous ses excès avec une sublime mise en scène de ce basculement dans le fanatisme aveugle et l'horreur de la Terreur (avec la réalisation de Heffron qui celle qui correspond le plus à cette tension et la montée crescendo dans l'horreur, qui la caractérise et qui peint avec un réalisme puissant ces mêmes horreurs), la bi-partition du film quoi que assez classique et le moyen le plus pertinent de mettre en avant les deux visages de la Révolution, tout en les mêlant. Le tout, est en plus, servit par un casting tellement brillant que les acteurs marquent vraiment dans le rôle de ces grands personnages (Un Saint-Just, Herbert et autres radicaux inflexibles comme fer; Jane Seymour qui est magistrale dans son interprétation de Marie-Antoinette digne jusqu'à la mort comme la reine de France et touchante dans son appel à la "clémence" des femmes et des mères, lors de son procès. et même Kirsten Dunst, aussi excellente soit-elle dans le Marie-Antoinette de Sofia Ford Coppola, ne fait pas du tout le poids
; Charlotte Corday déjà glaçante rien que dans le regard, lorsqu'elle entend un discours contre Marat, avant même qu'elle ne l'assassine.), quand bien même il y a des petites entorses à la reconstitution minimes. mais ce film n'en reste pas moins du chef d'œuvre de reconstitution qui va jusque dans les détails que soit dans les répliques qui sont et remises dans le contexte et exactement celles prononcées ou qui auraient été prononcées par ces figures ou bien fidèle dans la représentation comme c'est le cas dans la scène du serment de jeu de paume qui reprend exactement, dans sa disposition des personnages, dans son usage de lumière, la tableau de David représentant cet épisode. en fait, le seul défaut qui me choque et qui est mineur, cependant, c'est que le film survole les causes de la Révolution et démarre de ce fait trop rapidement dans les événements de celle-ci mais on se laisse très aisément emporter par ce raz de marrée. en outre, les quelques scènes qui présentent les causes se suffisent, en revanche, à elles-mêmes avec cette haine cinglante du peuple de Paris pour Marie-Antoinette, l'état déplorable des finances du royaume ( en grande partie dû à l'implication de la France dans la guerre d'indépendance des USA) qui oblige à l'ouverture des Etats Généraux etc. Bref, un film qui rend honneur comme il faut à la Révolution et la remet à sa place de tyrannie tout aussi assimilable à celle qu'elle a combattu (c'est à dire la monarchie absolue), quand il le faut. Avec une BO épique très bien accordée à l'ouragan impossible à arrêter de cette Révolution. Voilà donc du film-fleuve encore plus pertinent à avoir été réalisé pour les 200 ans de cet événement clé qui a été notre fléau, dans certaines ocassions (notamment les méthodes très peu démocratiques et infâmes du comité de salut public et du tribunal révolutionnaire, sous la domination sans partage d'un Robespierre qui lui aussi viré radical et dictatorial et qui va finir par le payer...
). j'adore particulièrement la fin de la deuxième partie qui reprend les paroles prêtées par le film à Danton lors de son procès et qui sont un superbe résumé de la Révolution dans sa brillance, très bien symbolisée en première partie par une autre séquence sublime: celle de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, déclaration de principe qui sera affreusement baffouée par cette même Révolution dont elle est née, quand elle tourne à la Terreur spécialement mais déjà un peu avant. bon bref, du chef d'œuvre comme j'adore et comme il en manque un peu, ces derniers temps, je trouve.