J'ai vu le film hier soir, en 2D, et comme les bonnes fées ne frappent jamais deux fois au même berceau, je dois admettre cette fois qu'il n'est pas exempt de défauts, même si, après plus amples réflexions, cela peut être dans ce genre là des qualités.
Bref, cette fois-ci, le film n'est pas parfait. Il souffre du côté de son scénario, et de son interprétation. Pas parce que les acteurs jouent mal, ils sont tous bons voire excellents - mention spéciale à Angelina Jolie et Michelle Pfieffer, impeccables dans tous leurs différents registres - mais parce que certains d'entre eux ont une utilité quelque peu discutables (un peu comme Finn et je sais plus qui se rendant au casino pendant les derniers Jedi) dans l'histoire. On sent que le réalisateur et les scénaristes ne sont pas aussi doués que la team du premier film ... ce qui est assez étonnant pour les scénaristes car il y en a une au moins qui y participait déjà, la fameuse Linda Woolverthon ... On dira qu'ils ne se sont pas autant impliqué ... Je pense en particulier à Diaval qui tout en ayant un jeu plutôt brillant - toujours le même excellent acteur/doubleur Sam Riley - a un rôle trop souvent accessoire, même si je pense qu'il manquerait s'il n'était pas là. De même, parmi les quasis déceptions, je citerais une actrice que pourtant j'adore - j'en attendais sans doute trop d'elle - Elle Fanning qui joue Aurore, ou plutôt ici la surjoue quelque peu. Plus quelques acteurs plus ou moins emplumés plus ou moins connus - Idris Elba, quand même ! - qui font quasiment de la figuration et dont l'utilité est ici discutable. En fait, le scénario atteint un certain niveau de complexité, et je me demande si cela n'aurait pas été plus pertinent de le développer dans toute une série ?
Heureusement, je le disais, Angelina Jolie assure grave, parvenant sans problème à passer de la Maléfique tonitruante et implacable en grande robe noire, à une femme affaiblie, perdue et apeurée, magnifiée par sa quasi nudité. Le moment le plus jouissif du film est certainement ce fameux repas de pré mariage où la mère de Philippe décide de rencontrer celle d'Aurore ... Glaciale et spectaculaire piège tout à la fois. Angelina va peut-être déplaire à beaucoup car certes, elle en fait des tonnes en sourires forcés, à peine briefée par Diaval comme il le pouvait, mais son duel psychologique avec Michelle Pfieffer, qu'on sent avoir particulièrement travaillé son côté Cercei Lannister, et Aurore et Philippe en pions insouciants des véritables enjeux, donc agaçants, est vraiment mémorable. C'est en fait le pivot du film, et on regrettera juste que cela ne soit pas encore plus grandiloquent, peut-être. Mais on est gourmand.
Autre réussite incontestable, et cela devrait beaucoup plaire à nain, la place donnée aux créatures de la Lande, en particulier à deux d'entre elles, vraiment sympathiques, et évidemment très disneyiennes - peluches à venir ! - et encore à de magnifiques paysages, féériques ou non.
L'intrigue, spectaculaire à souhait, elle-même est par contre plutôt conventionnelle, du archi vue (Games of Throne, Dragons, bien sûr Avatar, ...et un soupçon de la Belle au Bois Dormant ... quand même

et d'autres contes et dessins animés Disney ... ), ce qui pour un conte de fée est plutôt logique cela dit, et le twist final habituel fait plouf cette fois, tant on le voyait venir à des kilomètres (oh, la mère et la fille se pardonnent, comme c'est inattendue dis donc !) . C'est là où on se dit que ce sont les enfants la cible, d'ailleurs il y en avait plein dans la salle... Un point néanmoins surprenant et peut-être bizarrement intéressant dans ce genre de film, on assiste à une vraie hécatombe, un peu à la Thanos (c'est certes moins gore que les bains de sang), que cela soit du côté des humains ou de la Lande, et, mauvais point par contre, la perte d'êtres plus ou moins chers ne semble émouvoir aucun des deux camps. Cela donne au métrage un petit arrière goût de Games of Throne. Certes, c'est d'époque.
Ce point faible, si on se surprend à croire qu'il soit là pour tenter de désempathiser les personnages principaux - Aurore en premier, se recentrant très rapidement sur son proche mariage - , a cependant un intérêt, qui à mon sens irait vraiment bien avec les deux premiers films, c'est d'aller sur un Malefique III, qui pourrait s'appeler le réveil du Mal (ah, ah), et qui verrait vraiment Maléfique devenir ce qu'elle est censée devenir, une figure totalement maléfique. Ça passerait par la mort d'Aurore, qu'on sent ici tout particulièrement être le seul lien qui la relie au Bien, le seul être pouvant endormir longuement ses désirs de vengeance.
Côté musique, James Newton Howard manque indiscutablement à l'appel, tout comme Lana Del Rey. Même si certains thèmes sont repris, le film perd beaucoup d'impact de ce fait.
Les effets spéciaux sont encore une fois somptueux, mention spéciale à la transformation finale de Maléfique en une sorte de dragon noir inattendu - mais longuement rêvé certes - Juste dommage qu'elle ne soit pas aussi impressionnante que la transformation du dessin animé. Mais au niveau effets spéciaux, c'est du tip top.Et si on attend des démonstrations de puissance brute de la part de Maléfique, on peut dire qu'on en a ici plutôt pour son argent.
Plaisir aussi à revoir les sourires angéliques, hélas parfois forcés, d'Elle Fanning, toute en émotion sanguine. Et un Warwick Davis également très touchant, hélas pas assez présent et qu'on aurait aimé voir participer un peu plus.
Ma note : 16/20
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.