Il faut sauver le soldat Ryan est un film de Steven Spielberg sorti le 24 juillet 1998 aux Etats-Unis et le 30 septembre 1998 en France. Ce film est un hommage aux frères Niland, quatre soldats américains envoyés combattre durant la Seconde Guerre Mondiale. Alors que trois de ses frères viennent de mourir, Frederick Niland reçu la permission de retourner au pays afin que sa famille n'ai pas à déplorer la mort de l'ensemble de ses fils (Sole Survivor Policy). L'armée américaine apprit néanmoins bien plus tard qu'un deuxième frère avait survécu, après avoir été capturé par les japonais et enfermé dans un camp en Birmanie.
Le Sole Survivor Policy a été créé par le président américain Frank Roosevelt pour protéger des membres d'une famille de la conscription ou de servir au front s'ils avaient déjà perdu des membres de leur famille durant leur période militaire, suite à la mort le 13 novembre 1942 des frères Sullivan, tous les cinq officiant alors sur un croiseur qui fut coulé par les japonais. Partant de cette idée, un scénariste du nom de Robert Rodat écriva l'histoire fictive d'un groupe de soldats américains, qui après avoir participé à la bataille d'Omaha Beach, recurent l'ordre de retrouver le soldat James Ryan, dont les trois autres frères viennent de mourir au combat, et de le ramener aux Etats-Unis.
Steven Spielberg, marqué par les récits de son père ayant servi durant la Seconde Guerre Mondiale, décide donc de se remettre sur une période qu'il a déjà exploré dans nombre de ses films, mais explorera ici un point de vue nouveau puisqu'il se concentrera sur la dureté des combats et notamment les batailles en Normandie début juin 1944. Pour sauver le soldat Ryan, le réalisateur s'appuyera sur un impressionnant casting, dont voici la majeure partie :
Tom Hanks
Tom Sizemore
Edward Burns
Barry Pepper
Adam Goldberg
Vin Diesel
Giovanni Ribisi
Jeremy Davies
Quand au soldat Ryan, il sera incarné par Matt Damon :
A noter dans d'autres seconds rôles, Paul Giamatti:
Bryan Cranston
Et sans doute beaucoup d'autres que j'oublie encore.
Le Soldat Ryan reçut un extraordinaire accueil critique et public, le film ayant notamment marqué les esprits par une séquence devenue un classique du cinéma, celle du débarquement du 6 juin 1944 :
Filmée caméra à l'épaule, la séquence reconstitue avec un réalisme glaçant le carnage des combats sur les plages françaises. Le film remporta plus de 480 millions de dollars à travers le monde au box-office et permis à Spielberg de remporter son deuxième Oscar du Meilleur Réalisateur, après déjà un film sur la Seconde Guerre Mondiale, La Liste de Schindler.
Le film reçut également les Oscars de la Meilleure photgraphie, du Meilleur Montage, du Meilleur son et du Meilleur Montage sonore.
Il y a 20 ans, le soldat Ryan de Spielberg débarquait au cinéma
Le très grand film de guerre de Steven Spielberg, couronné en 1999 par cinq Oscars dont celui du Meilleur réalisateur, est devenu depuis sa sortie un classique, dont la séquence d'ouverture sur le D-Day est ancrée dans les mémoires...
Il y a vingt ans déjà, le 30 septembre 1998, sortait Il faut sauver le soldat Ryan. Avec plus de 4,13 millions d'entrées en France, dont plus de 700 000 sur Paris-périphérie, le film de guerre de Spielberg fut l'un des dix plus grands succès de l'année 1998. Aux Etats-Unis, il a rapporté plus de 216 millions de dollars et plus de 480 millions au box-office mondial. A ce triomphe en salles s'ajoutait un succès critique et l'Oscar du meilleur réalisateur pour Steven Spielberg. Découvreur de talent, comme il le fut avec Richard Dreyfuss ou Roy Scheider, Spielberg lança à l'occasion de ce film plusieurs jeunes comédiens aux côtés de Tom Hanks et Matt Damon. Edward Burns, Barry Pepper ou Giovanni Ribisi y font pratiquement leurs premiers pas. Quant à Vin Diesel, il fut contacté par Spielberg qui lui a écrit spécialement le rôle du soldat Adrian Caparzo, lançant par la même occasion la carrière de la (future) nouvelle icône du film d'action.
La guerre, toujours la guerre...
C'est avant tout l'expérience humaine et morale de la guerre qui intéresse Steven Spielberg. "La période 39-45 m'obsède, car l'Amérique, qui avait déjà perdu son innocence plusieurs fois, l'a abandonnée à jamais pendant la Seconde guerre mondiale" expliquait le cinéaste dans une interview accordée à L'Express en septembre 1998, à propos du film. "Je voulais rendre hommage à tous ces jeunes garçons qui n'avaient jamais quitté leur ville, ne parlaient pas d'autre langue que l'anglais, et ont été jetés directement sur Omaha Beach. Je voulais illustrer le choc brutal des cultures". Si L'Empire du Soleil et La Liste de Schindler ont tous deux la Seconde guerre mondiale pour contexte (l'occupation de la Mandchourie par les Japonais pour le premier et l'Holocauste pour le second), ces deux (chefs) d'oeuvres relèvent avant tout de drames historiques, et non de films de guerre à proprement parler. En ce sens, on peut dire que c'est avec Il faut sauver le soldat Ryan que Spielberg livre vraiment son film de guerre. "Je ne voulais pas venir avec mon équipe pour glorifier ce qui s'est passé. J'ai essayé de rester fidèle et cru" expliquait Spielberg. Le credo était simple : livrer un film de guerre ultra réaliste et sans concession. A des années lumière du débarquement du Jour le plus long, même si ce dernier est devenu au fil des ans, un classique. Pari réussi au-delà des espérances avec un film gorgé de morceaux d'anthologie, dont la séquence du débarquement à Omaha Beach, qui dure 20 min, assurait déjà à elle seule la postérité du film. Tournée en Irlande avec plus de 1000 figurants, dont 250 soldats de l'armée irlandaise (et même une trentaine de personnes amputées jouant des soldats mutilés), le résultat est proprement hallucinant, et même décuplé par le travail tout particulier effectué sur le Design sonore du film, avec les impacts sonores des balles qui déchiquètent les chairs.
En fait, l'impact de cette séquence (et plus largement du film) fut si foudroyant pour les vétérans du D-Day qui découvrirent le film qu'un numéro spécial de téléphone fut mis en place par le Department of Veteran affairs (l'équivalent de notre Secrétariat d'Etat aux anciens combattants) pour recueillir la parole de ces soldats traumatisés par le film, qui venait brusquement de raviver de douloureux souvenirs. "Je ne regarde pas beaucoup de films de guerre" expliquait Christopher Nolan à Joshua Levine, auteur du livre Forgotten Voices of Dunkirk, réédité pour la sortie de Dunkerque. "On a vu Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg, qui était [...] instructif car il possède une esthétique de film d’horreur. Son approche de l’intensité et du gore est si absolue et réussie que nous avons compris qu’il fallait aller ailleurs" poursuivait Nolan. En ce sens, Spielberg a bien retenu les conseils avisés du grand Samuel Fuller : "si tu fais un film de guerre, joue le réalisme" lui soufflait le réalisateur d'Au-delà de la gloire.
Epilogue... Vidéoludique
On doit également à Spielberg l'idée d'un jeu qui va durablement marquer l'histoire des jeux FPS : Medal of Honor, sorti en 1999 sur Playstation. Le cinéaste eut l'idée du titre alors qu'il était justement en plein tournage de son film de guerre. En 1997, il insista pour que DreamWorks Interactive, filiale du studio DreamWorks fondé en 1994 par le cinéaste, Jeffrey Katzenberg et David Geffen, travaille au développement d'un jeu de guerre "réaliste" ayant pour cadre la Seconde guerre mondiale. "Spielberg, qui était alors en pleine période de post-production de son film, est venu pitcher son idée chez DreamWorks Interactive. Il voyait "Il faut sauver le soldat Ryan" comme une expérience éducative tout autant qu'une propriété intellectuelle. Il avait beaucoup regardé son fils adolescent jouer avec ses amis à GoldenEye sur Nintendo 64. Est-ce que DreamWorks pourrait créer un shooter ayant pour cadre la Seconde guerre mondiale, qui pourrait les amener à apprendre sur cette période tout en jouant ?" raconte Jamie Russell, auteur en 2012 d'un livre, Generation Xbox: How Video Games Invaded Hollywood. L'ennui, c'est que les développeurs ne partagent pas vraiment l'enthousiasme du cinéaste... Pour eux, il faut aller davantage vers une orientation Fantasy (!), estimant que le cadre de la Seconde guerre mondiale est complètement dépassé et vieillot, en plus d'être faiblement attractif pour un jeu. Peter Hirschmann, producteur du jeu interviewé dans l'ouvrage de Jamie Russell, se souvient : "l'équipe disait que ce que les gens voulaient à ce moment-là, c'était surtout des fusils aux rayons laser. L'idée de créer un jeu s'inscrivant dans un contexte historique pertinent et dans un environnement vidéoludique Low tech était un vrai défi". Spielberg n'en démord pas : la précision historique pour son futur jeu est primordiale. Et pour mieux appuyer ses propos, il amène dans ses valises des conseillers techniques militaires et autres historiens, chargés de veiller à ce principe tout au long du développement du jeu. Une première à l'époque, pour une pratique qui s'est depuis largement répandue dans l'industrie du jeu vidéo. Un réalisme voulu dans le jeu mais dont la violence et les effets sanglants seront pourtant nettement purgés lorsque le titre sortira. La fusillade de Columbine et un énième débat sur la violence dans les jeux vidéo passèrent en effet par-là... Edité par Electronic Arts en 1999, l'énorme succès du titre a conduit à la création du studio Infinity Ward par des développeurs ayant travaillé sur Medal of Honor, désormais parti chez l'éditeur concurrent, Activision. Infinity Ward qui développera, comme les gamers le savent, la désormais indéboulonnable licence Call of Duty. En 2000, la filiale DreamWorks Interactive fut rachetée par Electronic Arts, qui popularisera encore plus la franchise des Medal of Honor avec Medal of Honor : Allied Assault sorti sur PC en 2002, et sa désormais célèbre séquence du débarquement allié tout droit inspirée de celle du film de Spielberg.
http://www.allocine.fr/article/ficheart ... 75726.html
Il faut sauver le soldat Ryan : comment Spielberg a recréé le Débarquement du 6 juin 1944
Ce 6 juin 2019 marque le 75e anniversaire du débarquement des Alliés sur les plages de Normandie, qui lançait la reconquête de l'Europe asservie par les Nazis. Un fait historique recréé par Spielberg dans une séquence d'anthologie.
Quelques semaines avant le déclenchement de la plus gigantesque opération militaire amphibie de l'Histoire le 6 juin 1944, dont on célèbre aujourd'hui même le 75e anniversaire, le général allemand Erwin Rommel, en charge du groupe d'armée B basé en Normandie, écrit à sa femme. "Les Alliés doivent débarquer, c'est un fait. Mais les 24 heures précédant l'invasion seront primordiales. Pour nous, comme pour les Alliés, ce sera le jour le plus long..." Des propos entrés depuis dans l'Histoire. Si le débarquement des Alliés s'illustre dans le film sorti en 1962 et qui porte le même titre que les écrits de Rommel, on songe surtout à la désormais célébrissime séquence d'ouverture du chef-d'oeuvre de Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan. Une hallucinante plongée en apnée de 27 minutes, où les G.I, fraîchement débarqués sur la plage d'Omaha Beach, se font tailler en pièces. Omaha Beach, surnommée Bloody Omaha, est la plage du débarquement de Normandie qui a provoqué le plus lourd bilan des pertes du Jour J (30 % du total des pertes du 6 juin) et elle partage avec Juno Beach, le taux de pertes le plus fort avec près de 8 % des effectifs débarqués dont beaucoup par noyade. 1 000 Américains sont tués et 2 000 blessés sur Omaha (le bilan précis reste inconnu), 90 % des hommes de la première vague étant tués ou blessés.
Une expérience viscérale, morale et humaine
C'est avant tout l'expérience humaine et morale de la guerre qui intéressait Steven Spielberg. "La période 39-45 m'obsède, car l'Amérique, qui avait déjà perdu son innocence plusieurs fois, l'a abandonnée à jamais pendant la Seconde guerre mondiale" expliquait le cinéaste dans une interview accordée à L'Express en septembre 1998, à propos du film. "Je voulais rendre hommage à tous ces jeunes garçons qui n'avaient jamais quitté leur ville, ne parlaient pas d'autre langue que l'anglais, et ont été jetés directement sur Omaha Beach. Je voulais illustrer le choc brutal des cultures". Et d'ajouter : "Je ne voulais pas venir avec mon équipe pour glorifier ce qui s'est passé. J'ai essayé de rester fidèle et cru". Le credo était simple : livrer un film de guerre ultra réaliste et sans concession. A des années lumière du débarquement du Jour le plus long, même si ce dernier est devenu au fil des ans un classique. Il a fallu quatre semaines de tournage pour mettre en boîte cette séquence d'anthologie. Filmée en Irlande avec plus de 1000 figurants, dont 250 soldats de l'armée irlandaise (et même une trentaine de personnes amputées jouant des soldats mutilés), 2000 armes dont 250 fonctionnelles, auxquelles on a même joint deux vraies barges de débarquement de la Seconde guerre mondiale, la séquence a coûté la bagatelle de 11 millions de dollars, sur un budget de production global de 70 millions pour l'ensemble du film. Le résultat visuel et sonore, décuplé par le travail tout particulier effectué sur le Design du son avec les impacts des balles déchiquetant les chairs, fut foudroyant pour les vétérans du D-Day qui découvrirent le film à sa sortie. Au point qu'un numéro spécial de téléphone fut mis en place par le Department of Veteran Affairs américain (l'équivalent de notre Secrétariat d'Etat aux anciens combattants) pour recueillir la parole de ces soldats traumatisés par le film, qui venait brusquement de raviver de douloureux souvenirs. In Fine, Spielberg a bien retenu les conseils avisés du grand Samuel Fuller : "si tu fais un film de guerre, joue le réalisme" lui soufflait le réalisateur d'Au-delà de la gloire...
http://www.allocine.fr/article/ficheart ... 81918.html