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La Grande Encyclopédie des Fées

Les univers médiévaux-fantastiques et de fantasy hors récits de Tolkien :
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Náin

La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » sam. août 17, 2013 4:22 pm

Après les lutins, voilà à présent que je m'attaque au second ouvrage faisant partie de "la Grande encyclopédie" de Pierre Dubois, c'est à dire les Fées :
Image
Ainsi donc, à l'instar du topic sur les lutins, je présenterais dans celui-ci toutes les "Fées" et "variantes" de celles-ci décrites par l'auteur. Et pour une fois je suis heureux car il semble y avoir plus d’illustrations que pour les lutins, apparemment les Fées auraient plus de succès :penseur:

Index :

1ère page :
Tempestaires, Tempestarii
Génies et dieux d'orage, de pluie, de neige, de vent
Berchta
Les Valkyries ( Valkyrja )
Dame Holle
Babouchka
La Befana et les Taties de Noël
Tchausse-Villha, Chauchevieille ou Chauchepaille
Snégurochka
Fraü Gaude
Trotte-Vieille
Kolyada
La Guillaneu
Tante Arie
Les Lorialets ou Lunatiques

2ème page :
Sainte Lucie, Cendrillon et les Belles au bois dormant
Les Bogies Beasts
Ole-Ferme-L'Œil
La Garderie des Bogies
Les Larves
Les Sœurs noires
Maja, Mija, Meiga
Les Gianes
Les Laumes, les filles de Laumé
La Vouivre

3ème page :
Mélusine
Codrilles et dragons des campagnes
Teugghia, Fausseroles, et autres Fées déchues
Martes, Peïlettes et Trouilles-de-Nouille

4ème page :
Chats Foireaux, Chats Courtauds, Chattes Margotines...
Les Fées marraines
La Banshie
Fileuses et Demoiselles de pierre
Les Filandières et Fileuses de nuit
Lavandières et Chanteuses de nuit
Les Ielles
Les Dames Blanches
Dames Noires et Dames Rouges
Dames Grises et Dames de Puits
Dames Bleues, Vierge de glace et Fées des montagnes

5ème page :
Les Apsarâ
Les Hommes-Fés, Fatis et Féetauds
Morgans, Mari-Morgans
Les Sirènes
Selkies, Sea Trows, Otariens
Les Chevaux Fées
Le Nekker
Lange-Wapper
Les Nâga
La Groac'h
La Vila
Fenettes, Gwagged Annwn et les Amoureuses de l'Onde
Les Dames Cygnes
Les Nixen et la Loreleï
Les Arbres Fays

6ème page :
... Et autres "Emboisés" des ramures enchantées
Les Dryades et les Hamadryades
La Vieille Mère
Les Pillywiggins
Les Tisanières
Les Florales, Floriales, Floralières
Les Dames Vertes
Les Nymphes
Les Muses, les Hores et les Charites

7ème page :
Blanches Biches, Biches Fées et Dames Faramines
Les Margot la Fée
Les Enfants de désir, Les Renaissants des Fées
Les Streghes
Cailleac Bheur
Nanf-faa et Phi-oiseau
Les Willies et les Danseurs de brume
L'Encantada et les Fées lumineuses
Les Enchanteresses

8ème page :
La Fée Viviane
Morgane la Fée
Maeve, Medb, Mab
Las Hadas, las Xanas, Gojas et Diana
Le Folleto del Vento
Modifié en dernier par Náin le mar. août 05, 2014 11:41 am, modifié 3 fois.

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar phoenlx » sam. août 17, 2013 4:37 pm

cool :D perso je crois que j'y prendrai encore plus d'intérêt que pour l'autre ( je me demande d'ailleurs si j'ai pas aperçu ce livre je sais plus trop où )
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
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Somewhere
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Somewhere » sam. août 17, 2013 4:40 pm

Ma féé préférée :

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » sam. août 17, 2013 4:42 pm

Ouai, si on peut appeler ça une fée 8-)

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » sam. août 17, 2013 4:42 pm

phoenlx a écrit :cool :D perso je crois que j'y prendrai encore plus d'intérêt que pour l'autre ( je me demande d'ailleurs si j'ai pas aperçu ce livre je sais plus trop où )

Ah ? Et pourquoi ça ? Tu préfère les fées aux lutins ?

SauronGorthaur
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar SauronGorthaur » sam. août 17, 2013 5:04 pm

je me languis l'arrivée des fiches de maître nain :D

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » sam. août 17, 2013 5:45 pm

I Les Dames des Nues et du Temps

Tempestaires, Tempestarii
Sainte Barbe, sainte Fleur qui avez porté la couronne de Notre Seigneur, quand le tonnerre tombera, sainte Barbe nous gardera.

Image

Taille :
Gigantesque, titanesque, neptunesque, puis taille humaine.

Aspect :
Ceux de la première génération ressemblent trait pour trait aux descriptions que l'on a des grands dieux météores. Par la suite ils se font plus bonhommes ou se métamorphosent en aigle blanc, en corbeau, en bonhomme de neige à queue de vache, en cochon volant tacheté de noir, en centaure sauvage étoilé, en tourbillon, en nuées aux visages joufflus ou fiévreux, en cumulus, en stratus, en nimbus, en parapluie vivant ; en chat qui se grattouille derrière l'oreille. On les voit en sorcière à balai, en sorcier de campagne.

Vêtements :
Les Tempestaires voyageurs s'habillent en capitaines de navires : jaquette et casquette bleu marine ; les sédentaires de longues capotes ou imperméables dégoulinants, chapeaux délavés, les ruraux de sarraus de vent, houppelandes détrempées, biaudes étoilées, chaussés de sabots gouttière. Les Dames de costume de Fées : hennins de rosée, torsades de brises, collerettes d'averses, mantels de ciel changeant, couronnes de lune rousse, pelisses de neige, traînes de vent.
ils tiennent des épées de flammes, des lances de foudre, des sacs de grêle, des bâtons et baguettes magiques, des branches d'arbre de vent.
Los Estudiantes, El Tempestario, l'Escolar, El Nubero, les Tempestades espagnoles sont vêtus de noir des pieds à la tête, chaussures à boucles d'argent, enveloppés d'une vaste cape, coiffés d'un bicorne et armés d'une cuillère et d'une fourchette.

Habitat :
Des astres lointains, des châteaux de nuages : l'Emparro, le Tourrougat, carteu des grottes d'où jaillissent les fontaines du ciel. Moulins de neige. De sombres ateliers d'alchimiste atmosphérique. Les marins bretons parlent de palais merveilleux suspendus aux nuages par des chaînes d'or entre le ciel et la terre.

Nourriture :
On sait qu'ils aiment le soufflé, le vol au vent, et tremper la soupe.

Mœurs, Activités :
Les bons font le bien, les méchants le mal. Un nuage d'Estudiantes peut avaler un homme d'une seule bouchée. Matablat ( l'accablé ) et Galagu ( le goinfre ) emportent les moissons. Vudocoryos vide les citrouilles. Le "Jardinié" les remplit. Baraban protège les digues contre les fortes marées. L"Agité" détient le pouvoir de lancer des pluies de grenouilles, de crapauds, de sauterelles, d'astéroïdes, de feu et de cendres, le Eltzine des pluies d'acide.
Les Dames célestes, en dehors de leurs travaux de Tempestaires, s'activent également à des tâches ménagères.

Les Tempestaires n'ont pas laissé d'écrits : l'incantation qui éveille et agite les vents se hurle ; la prière qui les calme et les endort se murmure. Ni grimoire, ni pentacle, ni amphore magique n'ont jamais pu le contenir bien longtemps. La neige fond, la pluis s'évapore, l'arc-en-ciel se dilue, la foudre brûle son secret dans le silence des cendres. Mais le vent est bavard à qui aime l'écouter, ses voix toujours jeunes malgré les millénaires rapportent les plus lointains souvenirs recueillis sur sa route, des moires des blés verts au plus profond des puits fossiles, sous le voile humide des bois ; et le grincement de l'enseigne d'auberge y met le sel du conte. Quand le vent est à son apogée, la pluie l'accompagne de ses chœurs, la neige devient miraculeuse, le gel éblouissant. Le Tempestaire descend de son nuage, accorde son orgue de rue et se fait colporteur...

Ils ont bien changé, depuis le temps, ces faiseurs de temps. Comme il se doit à la fin des contes, les grands dieux météores se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Si certaines alliances réussirent, d'autres conjungo saugrenus ou consanguins gravement répétitifs finirent par en altérer le sang. En haut de l'échelle on trouve des dieux de foudre et tout en bas de simples pépères dont l'utile manifestation du legs divin se borne à prévoir le temps par le truchement d'une journée de lumbago ou des douleurs dans le gros "tortou".
Au pourpris des cieux règnent encore de belles familles : les Dian Rosset chevelus d'or dispensateurs des récoltes d'été, la Fée Vendoise et ses lessives de printemps. Quelques beaux restes des géants : Roege et Patho, Barabloque, Maître Frimas, moins grandioses que les Thurses originels mais capables de retours de flammes et de spectaculaires débordements.
Ensuite viennent les Dames, les cavalcades des déesses-Fées-sorcières : la Grande Berchta en tête, la Vaudaire, Stabat Mater Caillagh ny Groamagh, Old Woman of Gloominers, Cailleac Bheur, Jeanna Paou, Gryla la Troll, que l'âge rendra, toutes, bonnes mamies des temps de Noël, mais pour l'instant si désirables que les chasses des Tempestaires sauvages inlassablement poursuivent ! Ce sont les meutes du roi Arthur Hérode, Hubi, du Bassa Jaon des Pyrénées et la Plant Annwn du roi des Elfes Gwyn ap Nudd. Eux-mêmes talonnés par les cohortes des démons et damnés, les Vassaleries des Unseelies, Bogons d'Alfs noirs dont les saillis voltigeuses auprès des Succubes, Lamies, Larves, Streghes donneront jour aux enfourcheuses de balais et souillardes de pluies du type Makrâles, Chorchilles, Foxilieros, Brouchos que mages et thaumaturges captureront dans leurs anneaux afin de les accoupler à des homoncules de laboratoire et ainsi créer des apprentis sorciers.

Sous les échelons du dessous, les dieux atmosphériques de la troisième génération se sont embourgeoisés. On trouve un Bonhomme Hivé, une Madame la Pluie, un Monsieur Durand et Monsieur Gris, Monsieur du Port de l'Ecluse, Madame de Lausanne, le Père Pépin. Ils ont le souffle court , si court qu'ils ne chassent plus les nuées au-dessus des cités : la pollution citadine les a englués. Les bronches asthmatisantes, ils se contentent d'un rien de crachin, d'un soupçon de verglas.
Leurs cousins de la campagne, les Tempestaires ruraux, se sont folklorisés. L'air pur et les espaces verts les ont bien conservés. Il y a quelques années, on connaissait encore leurs noms et particularités, et les lieux exacts qu'ils habitaient. En Bretagne on invitait la Mère Barnard à faire pleuvoir par temps de sécheresse ; on saluait ses rustauds et déguenillés de fils : les sept vents à qui on proposait la soupe sans faire de chichi - même s'ils se tenaient mal à table, ça faisait si peu de différence. On les connaissait tous, on respectait leurs manies, on leur faisait confiance. Dans leur dos on les affublait d'un sobriquet aux accents locaux : D'j'han d'â Vin, Jan d'Auvernha. Ils le savaient et en rigolaient. On ménageait le "ramasseur de rosée" et son côté pète-sec à vider les mares et les puits mal entretenus. En Alsace, il était malin d'offrir le petit coup de marc de Gewurtz à l'Homme-sans-tête-et-queue-de-vache qui amenait l'orage en jodlant : il mettait ainsi un temre au banquet en chassant par ses averses les soiffards de la table. L'offrande d'un joli peigne évitait à la Brandhax d'allumer des incendies d'été en secouant sa chevelure de feu. Dieux et hommes respiraient le même air, les vieux vous diront que les saisons étaient bien plus belles autrefois, "que l'hiver ressemblait à l'hiver, et l'été à l'été" !
Certains insinuaient même que la bonne entente était si étroite qu'elle ne manquait pas de se répercuter sous les draps et que bien des enfants trahissaient de part et d'autre des traits de caractère révélateurs : le petit dernier de la famille Martin chassait la foudre et "passait" les brûlures d'un seul coup d'oeil de son regard de braise hérité du Tempestaire Amigna, tandis que la cadette de la divine Vendoise arborait honteusement les oreilles en feuille de chou de la famille Pochard. Mais ça ne faisait que renforcer les liens.
Les dieux offrirent même à quelques saintes femmes, saints hommes, à des prêtres méritants, à des sages ou innocentes personnes à qui ils trouvaient une "âme en paix" des tours de main et certains de leurs pouvoirs. C'est ainsi que sainte Barbe, sainte Fleur, saint Jean et saint Hubert reçurent le don d'écarter la foudre, conjurer la tempête, fendre les orages.

Mais tout n'est jamais parfait en ce monde et il se trouvait des sorciers, des méchantes gens pour pactiser avec les Tempestaires noirs, et faire le mal autour d'eux, jeter la sécheresse sur les champs du voisin, la grêle sur ses récoltes, le gel sur ses vignes : la Grande Malédiction sur toute la contrée. Une fois de plus les bons génies indiquent les moyens de défense et de contre-offensive : "Lorsqu'on voit venir une armée de nuages noirs menés par un corbeau, il faut tirer en plein milieu une charge de plombs bénits. On voit alors le Tempestaire tomber, sa besace et ses poches pleines de grêlons."
A certaines époques, les Meneurs de vent s'affrontent les uns les autres. Cette joute à lieu le 25 janvier à minuit. Les quatre vents se réunissent au carrefour des quatre chemins. Celui qui en sort vainqueur sera le vent dominant pour toute l'année.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » dim. août 18, 2013 9:55 pm

Génies et dieux d'orage, de pluie, de neige, de vent
Si l'homme sur terre savait ce qu'est le tonnerre, il deviendrait cendre et poussière.

Image

Taille :
Ce sont en général des géants.

Aspect :
Malgré leurs différences, qu'ils soient du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest, ils rassemblent un éventail commun de griffes, d'ailes et de dents de fer. Il faut être grand et fort, avoir du poumon pour brasser la tempête, souffler la trombe et le typhon, moudre des montagnes de gel, sculpter la banquise. Il faut avoir la main tannée et recuite pour battre la foudre du poing, la forger, la zigzaguer entre les doigts la lancer si loin, si profondément en terre. Il faut avoir une machinerie bien vaste et compliquée à l'intérieur de l'estomac pour fabriquer autant de brume et l’inhaler en nappes, en fog, en brouillasse ou l'affiner en volutes légères.

Vêtements :
Tangaroa Ru, porteur du vent d'est et Ruhauttu, porteur des vents marins, arborent le paréo tahitien. Hurakan, prince du vent et du tonnerre qui a donné le feu aux siens par le frottement de ses sandales l'une contre l'autre, est ceint du costume royal des Mayas. Thomagata en Colombie, Pillau au Chili sont parés de bijoux d'or. Souffle-de-Vent, fille de la déesse Ataentsic, et Adekagagwaa d'été portent la tunique de daim brodée de perles des Amérindiens.

Habitat :
Les "îles aériennes" sur les mers célestes dont quelques-unes sont connues : Magonia, Bouyan, Eolia, etc. En Bretagne le Palais des Vents se situe dans le Bro an Hanter Noz.
Au sommet des montagnes, au fond des cavernes, à l'intérieur des volcans, dans des châteaux de nuages, des forteresses de glace, des arbres, des temples, des forges, des maisons proprettes. Au centre de la terre, l'intérieur des salles aux milles échos où "Ils" composent des tempêtes sur des orgues gigantesques.

Nourriture :
On dit qu"ils sont ogres, qu'ils dévorent gloutonnement tout ce qu'ils attrapent, avec une préférence gourmande pour les doigts, les nez, les oreilles. Les soiffards du gel s'abattent sur les vignes pour en aspirer le suc, ne laissant sur le cep qu'une grappe fripée.

Mœurs :
Les uns sont cruels, les autres bons. Gais, ludiques, magnanimes, paisibles, sages, généreux mais aussi revanchards, capricieux, cyclothymiques, maussades, colériques, cataclysmiques.
Leurs insatiable appétit sexuel peut devenir lourd de conséquences pour leurs victimes.
Le coup de foudre aussi est à craindre.

Activités :
Malgré les défauts qu'on leur reproche, ils font bien plus que la pluie et le beau temps. Ils maintiennent la planète en vie, l'irriguent, l'entretiennent, la fécondent, la cultivent et la défendent contre les déprédations des hommes à qui ils ne cessent de rappeler qu'ils ne sont pas les maîtres de l'univers.

En août, les anciens Slaves venaient en cortège rendre hommage à la mère de la Nature.
Se tournant vers l'orient ils disaient : "Mati-Syra-Zemlia, maîtrise tout être mauvais et impur pour qu'il ne nous envoûte pas ni nous fasse aucun mal" et ils versaient de l'huile de chanvre sur la terre.
Ensuite, tournés vers l'occident : "Mati-Syra-Zemlia, engloutis la force impure dans tes gouffres bouillonnants, dans ton feu ardent."
En se tournant vers le midi : "Mati-Syra-Zemlia, calme les vents venus du midi et les intempéries ! calme les sables mouvants et les tourbillons."
Enfin, se tournant vers le nord, ils disaient : "Mati-Syra-Zemlia, calme les vents boréaux et les nuées, maîtrise les froids et les tempêtes de neige." Et toujours après chaque invocation ils imbibaient les sillons d'huile et, une fois la cérémonie terminée, brisaient par terre les jarres peintes et se retiraient, rassurés que la déesse des nues intercéderait en leur faveur auprès de Striborg, le dieu des vents, de Warpulis, maître de l'orage, d'Erisvorch, dieu de la tempête sacrée. Elle calmerait les trois frères des vents couchés sur l'île de Bouyan et attirerait sur les récoltes la brise douce caressante de Dogoda.
De la même façon agissaient les Lituaniens en priant Perkunas, le roi des dieux du ciel, de la terre et des éléments, d'aller jeter ses foudres plus loin sur les friches sauvages : "Perkunas, petit dieu, ne bats pas le diable sur mon champ, je te donnerai toute une moitié de porc salé"...

Il existe autant de génies tempestaires, de dieux de l'atmosphère que de gouttes de pluie, de flocons de neige, de grains de gel, de coups de vent et de brins d'herbe dans toute la nature. Éparpillées au-delà des mers célestes, ces divinités atmosphériques couronnées d'arc-en-ciel faisaient la pluie et le beau temps bien avant déjà la plus haute Antiquité.
Le Nordique Aegir, époux de Ran, la tempête mère des neuf vagues, resplendit de sa trogne couperosée de buveur de bière : On l'appelle le brasseur, il fait mousser la mer.
Taran, le dieu du tonnerre gaulois, ressemble à un Jupiter aux tresses blondes ; Epona, sa fertile compagne, découvre une peau aussi laiteuse et constellée d'éphélides que sa sœur égyptienne Bast est bronzée ; rouge celle de l'Iroquois Hino, l'archer aux flèches de foudres ; jaune celle de Fong-Po, le comte du vent de Chine ; noire celle de Tawhaki, Tempestaire de Nouvelle-Zélande. Bariolé le plumage de l'Oiseau-Tonnerre algonquin dont le fracas des ailes annonce l'éclaire lancé par ses prunelles. Brune la fourrure de Ga-oh, l'ours du vent qui à coup de patte défeuille les forêts d'automne. Bleutés les Brim-Thursars, Kari et Trosti, géants de glace scandinaves. Kisin, au sud du Mexique, est cuirassé et armé de pied et cape. C'est un guerrier dont le combat ne cesse jamais. Chaque jour, chaque nuit, il repousse les damnés qui veulent s'échapper des enfers et envahir le monde. Ses joutes épiques déclenchent les tremblements de terre.
Les Jutuls scandinaves qui ont la cervoise mauvaise provoquent des avalanches en menaçant les villageois de reprendre leurs terres. Mais leur appétit redevient raisonnable si on leur propose quelques offrandes - ne serait-ce qu'une girouette pour s'occuper les dents.
Adad chez les Assyro-Babyloniens était l'éclusier du ciel. Il a fertilisé le sol du premier limon nourricier.
Ukko chez les Finnois est le berger des nuages, son épouse Akka fructifie les sorbiers.
En Chine, Lei-Kong est monseigneur le Tonnerre, il produit le grondement en martelant les tambours accrochés à ses flancs bleus ; auprès de lui, Tien-Mou lance les éclairs à l'aide d'un jeu de miroir. Yu-che trempe son épée dans la jarre qu'il porte en sautoir et découpe des gouttes de pluies dont il asperge le monde. Derrière eux Yun-t'-ong, le jeune garçon des nuages, obéit à leurs ordres.
Au Japon, Take Mikasuchi est un des dieux du Tonnerre, Kami-Nari en est la voix. Les arbres touchés par la foudre sont sacrés, celui qui oserait les abattre serait aussitôt foudroyé.
Du souffle du dieu Izanangui naquirent Shina-Tsu-Hiko le dieu des vents et la déesse Shina-To-bé qui dissipe la brume maligne.
Tatsuta-Hiko et Tatsuta-Hime gouvernent les tempêtes en mer. Haya-Ji gouverne les tourbillons et Nai-non-Kami les séismes ; Taka-Okami-des-montagnes et Kura-Okami-des-vallées dispensent la pluie et la neige.
Bacabs, les quatre dieux des vents mayas, soutiennent les quatre coins du ciel.
Les Aborigènes d'Australie réveillent à chaque nouvelle saison les dieux Wandjma et Bara, endormis sous les arbres, pour qu'ils ramènent la pluie.
Eole, fils de Poséidon, commande à Borée le vent du nord, Zéphyr le vent d'ouest, Euros le vent d'est et Auster le vent du sud. Il a inventé les voiles.

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Somewhere » dim. août 18, 2013 9:56 pm

Thor est une fée ? :?
"La responsabilité d'un auteur est-elle de raconter des histoires moralement justes ? De faire plaisir aux fans ? Rien de tout ça. L'auteur n'a qu'une seule responsabilité : raconter des histoires qui lui ressemblent et auxquelles il croit." Story, Robert McKee
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar SauronGorthaur » dim. août 18, 2013 10:01 pm

Nova a écrit :Thor est une fée ? :?

:lol: :lol: :lol:
non mais je crois que de toute façon, le terme "Fée" ici est discutable. ça englobe des créatures plus diverses que les Fées comme on se les imagine. Fée, Elfe, Nain, Géant, Lutin sont des termes qui englobent de nombreuses créatures différentes.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » dim. août 18, 2013 10:03 pm

Nova a écrit :Thor est une fée ? :?

Les fées "pure" on va dire arrivent juste après :mrgreen:

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Somewhere » lun. août 19, 2013 12:34 pm

SauronGorthaur a écrit :
Nova a écrit :Thor est une fée ? :?

:lol: :lol: :lol:
non mais je crois que de toute façon, le terme "Fée" ici est discutable. ça englobe des créatures plus diverses que les Fées comme on se les imagine. Fée, Elfe, Nain, Géant, Lutin sont des termes qui englobent de nombreuses créatures différentes.


Ok, c'est vrai que ça casse le mythe un peu sinon. :mrgreen:
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » lun. août 19, 2013 10:37 pm

Berchta
Les Déesses Tempestaires, les Dames d'Hiver et les Taties de Noël, l'Avent, Noël, l'Epiphanie, autant de portes du Grand Royaume...
( Angélus Milhauser, L'Esprit des Fêtes )

Image

Taille :
On la dit grande et, montée sur son cheval de couleur de mauvais temps, encore plus grande.

Aspect :*Elle fut jadis si belle que les plus valeureux princes d'Elfirie se lancaient à corps perdu dans des courses en plein ciel afin de l'approcher et faire leur cour. Mais jamais aucun ne l'a rattrapée. On la décrit échevelée, hideuse, décharnée, avec des yeux blancs et des dents de fer, le visage livide et ridé. ou comme une veille reine hautaine, à la beauté crispée.

Vêtements :
Vaste et immense manteau à l'interminable traîne où vient se réfugier sa horde frileuse, dont chaque pli est un abri. Sa couleur est d'un noir de tempête, la doublure est brodée d'étoiles. Elle porte un sac de grêle et une baguette de lumière de Noël. Dans certaines régions elle est enveloppée d'une peau de vache et coiffée d'un masque cornu.

Habitat :
On suppose une étoile au nord du Nord.

Nourriture :
Des rumeurs vite démenties ont couru sur un penchant au cannibalisme. Elle se contente des restes qu'on lui garde durant les agapes de Noël.

Mœurs, Activité :
Déesse Tempestaire, elle influence le temps, conduit les nuées de neige et de grêle mais ramène les lumières du solstice et rallonge les jours. Déesse de la fertilité, elle aide aux accouchements et assiste les familles nombreuses. Déesse de l'abondance, elle rend au centuple ce qu'on lui offre. Lui allumer une chandelle assure une belle saison, lui offrir une couronne de houx une généreuse récolte, les reliefs d'un repas des victuailles toute l'année.
C'est aussi une gardienne du foyer : elle récompense les ménagères courageuses, punit les souillons. Elle dépose des cadeaux dans des pâtisseries en forme de pantoufle que les mamans confectionnaient à cet usage. Les jeunes lui brûlaient du houx en l'invoquant pour voir dans les fumées le visage de leur futur époux. Elle rend aveugles ceux qui s'aventurent à l'épier. Berchta est la mère de la plupart des Dames d'Hiver et Taties de Noël.

Après le couloir de l'Avent, le vieux Noël ouvre le cycle des douze jours ou des douze nuits, suivant ses origines celtiques ou germaniques. Depuis le Ier novembre l'air du temps n'est plus tout à fait le même. Les frontières entre le monde des vivants et des morts, entre le monde des hommes et des Fées se sont effacés dès l'arrivée des "Êtres de Passage".
De l'Avent à la Sainte-Mélanie, au cœur de l'Epiphanie les cieux sont visités de nombreuses cohortes aériennes. Devançant de plusieurs millénaires le traîneau de Santa-Claus, Wodan-Odin, dieu des tempêtes et des morts monté sur son cheval blanc, conduit la Joreleî ( horde du temps de jule, l'armée furieuse chasse sauvage ) encadrée par la blonde cavalcade des Valkyries, et majestueusement escortée par la déesse Berchta, la Wilda Bertha, Perchta ou Eisenberta. Par-dessus les campagnes et les villes d'Allemagne, de Bavière, du Tyrol, de Suisse orientale, survolant les petites maisons à colombages, pignons et tourelles, qui, des nuages, ressemblent à ces jouets que les enfants attendent, Berchta mène derrière elle sa suite féerique. Accrochée à son manteau de brouillard, de neige et de vent se presse la foule des "laissé-pour-compte" qu'elle rassemble et réconforte. Une nichée de bébés morts-nés gazouille dans sa capuche, des enfants trépassés non baptisés, des morts mal enterrés, oubliés, des âmes assassinées, de pauvres âmes suicidées par trop d'amour voisinent des ombres de Lutins perdus, des Fées défuntes, d'Elfes délaissés, de fantômes fanés, tout heureux de se retrouver ensemble à courir la campagne avec leur bienfaitrice, à visiter les maisons décorées pour Noël, à déposer des cadeaux, punir les méchants, récompenser les méritants et recueillir d'autres âmes en peine abandonnées sur les chemins.
Elle descend au carrefour de quatre routes où pleure une âme gelée, l'emporte parmi les siens qui, empressés de l'entourer, lui rendent par des caresses et baisers vie et lumière. Et c'est une nouvelle luciole qui va et vient joyeusement entre les formes iridescentes et gracieuses, et mêle son chant aux jappements joueurs d'une bande de chiens minuscules et ailés.
On raconte que, non loin de Kufstein, la compagnie céleste avait atterri dans un champ et s'amusait dans la neige en attendant la Mère Berchta occupée à examiner les travaux ménagers d'une fermière paresseuse. Le plus petit d'entre eux, échappant à la surveillance de ses ainés, s'était alors égaré dans les bois en essayant d'attraper des flocons sur le bout de la langue. Sa chemise trop longue pour lui entravait ses jambes et il trébuchait à chaque pas. Un pauvre bûcheron passant par là le ramassa, le moucha, le débarrassa du givre collé à ses cheveux puis, ému de le voir si mal attifé, lui remonta la chemise en la serrant à la taille avec sa propre ceinture, avant de le remettre dans la bonne direction. Berchta, qui l'observait à travers un buisson, s’avança alors vers lui en souriant : "Tu es un brave homme, dit-elle, que tes enfants soient bénis, ils ne manqueront jamais de rien." En effet, sur le chemin du retour, le bonhomme trouva une bourse d'or qu'il sut faire fructifier et toute sa famille vécut heureuse, n'oubliant jamais au moment de l'Epiphanie de rendre hommage à la bonne Berchta.
Mais elle peut aussi être terrible. On raconte également que, rendue furieuse par les agissements d'un huissier ayant fait expulser la nombreuse et misérable famille d'un sabotier en plein hiver, elle se saisit de lui et le jeta aux griffes vengeresses de la horde. Ses reste arrachés furent, dit-on, déposés à la Noël dans tous les souliers des huissiers de la ville en guise d'avertissement.
C'est pour ces raisons que toutes et tous attendent avec effroi, joie et vénération la venue de Berchta la Sauvage.


.

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar phoenlx » mar. août 20, 2013 10:21 am

pinaise oui je me disais le nain barbu plus haut il a pas une tête de fée :lol:
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
Notre histoire deviendra légende

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 12:27 pm

Et puis c'est pas un nain aussi :rire:

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 9:33 pm

Les Valkyries ( Valkyrja )
Conquérons ici même
Courons cette course
Et cette bataille aux cent chemins.
( Rig-Veda )


Image

Taille :
Impressionnante.

Aspect :
Les grosses cantatrices wagneriennes du Ring ont pesamment altéré la vision paradisiaque des Fées du Walhalla. On a trop rit aux clichés de Bayreuth, aux étalages des débordements mammairiens grotesquement corsetés de clinquants ustensiles guerriers.
La Valkyrie d'origine n'a heureusement rien de commun avec ces matrones cuirassées. Elle est éternellement jeune et belle, aussi naturellement gracieuse que le cygne dont elle emprunte parfois l'apparence. Elle ne révèle sa colossale stature qu'au combat - toujours le muscle demeure harmonieux. Ce n'est pas un monstre de body-building. Sa force est plutôt intérieure, sous l'enveloppe charnelle d'une blonde Vénus.

Vêtements :
Le plus souvent vêtue de voiles de courts et transparents, maintenus par une ceinture d'or épousant les charmes de la taille et les trésors de la croupe. Elle porte à l'assaut un poitrail d'airain, des jambières et épaulières finement ciselées. Sa longue et souple chevelure tombant sur les épaules est alors tirée, nattée pour ne pas gêner le maniement des armes. Son casque est prolongé d'un nasal entouré d'ailes de cygne, symbole de leur féerique lignée.

Habitat :
Le Walhalla.

Nourriture :
Elle festoie en compagnie héroique autour du chaudron d'Odin qui jamais ne s'épuise ; apprécie la venaison, le ragout d'ours, le sanglier rôti, arrosés de cervoise et du divin hydromel.

Mœurs, Activités :
Elle est douce, fidèle, sensible, aimante, douée pour le chant et la musique, et l'art du combat. Exaltée, certes, vengeresse parfois lorsque, capturée sous sa forme de Fée-cygne, elle subit les caprices d'un mortel ; même dans "l'ivresse de la mort" la Valkyrie n'est jamais cruelle.
Cette "fille d'Odin" répond avant tout à ses désirs et combat auprès des héros au milieu des mêlées.

Compagnes de Berchta et filles des tempêtes, elles suivent Odin-Wotan au cœur de la chasse sauvage, mais surtout survolent à cheval les ciels de bataille d'où elles désignent les braves qui devront périr. Visibles aux seuls héros que leurs lances ont choisis, elles les emportent glorieusement dans le Valhall où les attend une place d'honneur en compagnie d'Odin. Gardiennes du Walhalla, elles s'occupent des festins, servent l'hydromel et égaient l'assemblée guerrière de leur plantureuse présence.
Superbes, musculeuses, cuirassées, casquées, les Valkyries portent un bouclier et une lance dont l’extrémité brille comme une flamme. Elles participent à tous les combats et accordent la victoire à l'armée dont le chef les a séduite par ses prouesses. Les crinières de leurs coursiers célestes laissent tomber la rosée dans les vallées, la grêle sur les forêts.
Lorsqu'elles ne partent pas en guerre, les amazones d'Odin se plaisent à parcourir le pays sous l'apparence de filles-cygnes ainsi que certaines Fées, et vont se poser gracieusement près des lacs, des étangs, au fin fond des forêts solitaires. Celui qui les surprend peut, s'il demeure invisible et silencieux, les voir quitter leur blanche parure de plumes et apparaître dans leur seule beauté blonde. Le malin qui parvient à dérober le plumage de l'une d'elles peut dès lors s'en faire obéir, la contraindre à le suivre, à l'aimer, à lui révéler les secrets de son avenir. Mais cette vilénie ne va pas sans comporter de gros risques car entre une Dame-Cygne et une Valkyrie transformée en cygne peu d'hommes sont en mesure de faire la différence. Or l'erreur peut être fatale. En effet, si la Dame Cygne, privée de ses plumes, est dans l’obligation de subir l'outrage sans la moindre défense, la Valkyrie, elle, emploiera toutes les séductions, tous les sortilèges dont elle est capable pour récupérer plumage et pouvoir. Malheur au vaincu qui aura oser la défier.
Il arrive cependant que certaines succombent au charme d'un beau paladin et l'épouse. On racontait en Islande l'histoire de l'amour fidèle et ardent unissant la Valkyrie Kara et le noble Helgi. Rien ne les séparerait jamais. Toujours elle l'accompagnait au combat vêtue de son plumage de cygne. Volant au-dessus de la mêlée, elle chantait à ses côtés des mélodies aux accents si troublants que les adversaires de son amant perdaient toute agressivité et cessaient de se défendre devant les coups qu'il portait. Mais un jour, au plein élan d'un charge, tandis qu'elle planait autour de lui, Helgi du moulinet de son épée, en voulant frapper l'ennemi, atteignit Kara et la blessa mortellement. Désespérée par la perte de celle qu'il aimait par-dessus tout, Helgi ne songea plus qu'à la mort.

Contrairement à leurs cousines Valkyries qui n'enlèvent que les guerriers, les Kérès, que l'on confond souvent avec les Parques, frappent tous ceux dont le trépas a été décidé par les dieux. Elles sont tantôt femelles, tantôt mâles et engendrent les soucis et les épidémies qui abrègent la vie humaine.
Modifié en dernier par Náin le mar. août 20, 2013 9:52 pm, modifié 1 fois.

Somewhere
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Somewhere » mar. août 20, 2013 9:36 pm

Ah les Valkyries !

( Rig-Veda )


C'est pas la Bible des hindous ça ? :penseur:
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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 9:39 pm

En gros si, c'est une des partie de la Veda

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar SauronGorthaur » mar. août 20, 2013 9:53 pm

nain a écrit :Les grosses cantatrices wagneriennes du Ring ont pesamment altéré la vision paradisiaque des Fées du Walhalla. On a trop rit aux clichés de Bayreuth, aux étalages des débordements mammairiens grotesquement corsetés de clinquants ustensiles guerriers.
La Valkyrie d'origine n'a heureusement rien de commun avec ces matrones cuirassées.

comment tu m'as fait mourir de rire :rire: :rire: :rire: :rire: c'est trop vrai en plus, quand j'ai vu des extraits de Wagner avec ces "walkyries" bien en chair, j'ai eu peur :shock:
:lol:

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 9:56 pm

C'est pas moi, c’est pierre dubois, même si je le rejoins à 100 % là-dessus

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Morgoth Bauglir » mar. août 20, 2013 10:19 pm

Personnellement, je ne rejoins également pas Wagner sur le physique des Valkyrur. Mais bon, il a dû s’inspirer des Amazones :lol: .
« Vous êtes comme tous les Français, vous n'avez pas lu Tolkien !
Il n'y a que vous autres qui ne l'ayez pas encore lu. »

Louis LAMBERT, Prélude à l'Apocalypse, p. 118 (cit. par Michaël Devaux dans La Feuille de la Compagnie n° 2, p. 85)

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 10:21 pm

T'es redevenu vert toi

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar SauronGorthaur » mar. août 20, 2013 10:28 pm

nain a écrit :T'es redevenu vert toi

il ne doit plus être modo je pense

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mar. août 20, 2013 10:34 pm

C'est peut-etre un choix tout simplement

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Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Morgoth Bauglir » mer. août 21, 2013 9:18 am

Non je ne suis plus modo (et tant mieux !).
« Vous êtes comme tous les Français, vous n'avez pas lu Tolkien !
Il n'y a que vous autres qui ne l'ayez pas encore lu. »

Louis LAMBERT, Prélude à l'Apocalypse, p. 118 (cit. par Michaël Devaux dans La Feuille de la Compagnie n° 2, p. 85)

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » mer. août 21, 2013 9:25 pm

Dame Holle
Fraü Holle ! Fraü Holle ! encore une de ces sorcières à qui il faut donner un sou pour avoir du beau temps !
( F. W. Kirchner, Les Cocasseries du placard )

Image

Taille :
Grande, altière, ou cassée comme une équerre.

Aspect :
Superbe lorsqu'elle mène sa course de déesse. Le profil est droit, cristallin, le regard comme un velours sombre faufilé de traversée de nuit, la peau baignée des feux lunaires, une chevelure de comète. A ce moment, elle est trop belle pour être aimée autrement que par un dieu. Mais le jour fait fondre l'Intouchable pour adoucir et arrondir les angles. La chair de la chasseresse sylvestre se dénude dans l'onde solaire, s'alanguit aux courbes des fougères et ses gestes deviennent ceux d'une Fée d'abondance. Cette humanisation la rend vulnérable au regard de l'homme. Et une fois désacralisée, le croquant la réduit à une vieille croquemitaine, une grise trotte-menu aux yeux louches, au long nez...et bossue.

Vêtements :
Sa garde-robe se ternit et haillonne au fur et à mesure que sa beauté s'effondre, se ride en Mémé-Poussière. La robe parasélène laisse ses joyaux à la ronce des haies. La soie diamantine, les voiles bluettants se rapetissent, se rapiècent de grosses laines, de touillons. La poulaine effilée se tatane en oignonneuse savate.

Habitat :
Les territoires du Nord, les cieux allemands. Les contes de fée construisent sa demeure dans une collineuse campagne de nuages. C'est une paisible et proprette chaumine entourée d'un jardin soigneusement entretenu. Un seau sur la margelle d'un puits attend d'être rempli. Une lessive attends qu'on la blanchisse, et des édredons et couettes de plumes attendent aux fenêtres d’être battues.

Nourriture :
Se nourrit de la Voie lactée ou de bouillons de légumes.

Mœurs :
Capable du meilleur comme du pire comme toutes ces dames des nuées !

Activités :
Tous les savants des matérialismes basiques reposent bêtement la question à leur ordinateur, à savoir : A quoi peuvent bien servir ces Déesses solaires qui chaque année franchissent les siècles pour conduire la chasse des douze nuits ? Faut-il seulement leur répondre que, si par malheur elles oubliaient une seule fois le "miraculeux usage", ils n'auraient même plus à s'en interroger ?

Autre meneuse de la course solaire, la Fée Holda, Fraü OLder, Fraü Holle, Dame Holle ou Dame Hutt, conduit la marche des Ases, Esprits du cosmos qui, chaque année pendant les douze nuits entre Noël et la fête des Rois, se groupent et voyagent à travers la Hesse, la Thuringe, la Westphalie. Derrière la Fée s'avance le vieil Eccard et sa troupe d'horribles fantômes. Enfin, les Ases. Des bruits terribles se font entendre comme dans la chasse la plus effroyable. D'autres fois les Esprits, précédés par un chef vêtu de fer, partent en guerre. C'est alors le tumulte et le cliquetis des combats. Et toujours la bonne Dame Holda, montée sur un char, domine de sa belle figure la procession spectrale, nous rapporte Henri Durville.

Holle est le terme qu'emploient les Germains pour désigner l'enfer, Hel en est le terme scandinave.
Dame Holle, Hel, est la déesse des damnés. Elle est la fille du beau mais cruel grand Ase, Loki, dont le nom à été forgé par la flamme de son père Farbauti, "celui qui en frappant fait naître le fer", et par le corps de sa mère Laufey ( l'île boisée ) "qui fournit la matière avec laquelle on allume le feu". Elle a vue le jour au pays des géants, auprès du loup Fenrir et du grand serpent de Midgard. C'est dans les entrailles de Nifleheim qu'elle séjourne et reçoit le monstre Nidhogg, qui jour et nuit grignote patiemment les racines d'Yggdrasil, le frêne de la vie.
Durant la journée Dame Holle remonte à la surface terrestre sous la physionomie d'une Dame Blanche, d'une Déesses sylvestre et Diane chasseresse pour se baigner et se peigner dans les rayons du soleil des légendes. Sous le nom d'Ostera, on la trouve en train de filer et tisser à l'ombre des chênes, cuisiner, lessiver près de grottes de montagne, étendre sa protection sur les berceaux des nouveaux-nés, cueillir du muguet au temps de mai.

Grimm la déniche en Fée-Croquemitaine aux cheveux gris vivant dans une campagne de nuages de l'autre côté d'un puits. Elle y recueille et récompense d'une jolie dot une fillette qui va l'aider à faire le ménage de sa maison, mais par contre punit et couvre de pois une petite paresseuse venue lui extorquer son or.

Elle est Marie au Blé dans les
Contes d'un buveur de bière. L'auteur, Charles Deulin, la situe quelque part au-dessus des Flandres dans une portion détachée d'Elfland. Elle y fait passer l'épreuve similaire du nettoyage de sa chaumière aux enfants en quête initiatique. Lorsqu'on secoue soigneusement ses couettes et oreillers plumeux et qu'on balaie dessous le mobilier d'Henri II, minous et duvet s'envolent par la fenêtre et c'est la neige de Marie au Blé qui couvre la terre d'un bienheureux Noël. Marie Cotron est sa cousine.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » jeu. août 22, 2013 9:40 pm

Babouchka
Petite mère Babouchka, protégez-moi du fouet de la Baba-Yaga.
( T.Kremine, Poèmes de neige )

Image

Taille :
Courtaude.

Aspect :
Elle ressemble à une Baba russe, à ces poupées gigognes emboîtées les unes dans les autres. C'est elle d'ailleurs qui a inspiré cette idée de jouet à un vieux sabotier, devenu trop faible pour continuer la taille du bouleau. Petite, aussi renflée qu'une toupie, son visage lunaire s'éclaire d'un sourire cerise et de deux pommettes toutes rouges. Les enfants aiment son girond rond, ses seins confortables d'éternelle nourrice. Elle est potelée de partout et ses doigts boudinés sont aussi doux que des sucres d'orge. Quelquefois un ourson l'accompagne dans ses déplacements.

Vêtements :
Le costume traditionnel du pays. La coiffe enrubannée, le châle fleuri, blouse, caraco et boléro brodés. La jupe coquelicot courte, gonflée de vingts jupons galonnés, et un tablier enjolivé d'oiseaux de feu, dont les poches regorgent de friandises. Elle est chaussé de bottillons fourrés, et sur son vaste manteau porte la hotte de Noël.

Habitat :
Une isba toute sculptée et peinte comme un jouet, blottie au fond d'un décor moscovite. Un Domovoï très âgé et particulièrement affectueux lui tiendrait compagnie. On reconnaît facilement sa maison au petit bout d'arc-en-ciel qui sert de girouette.

Nourriture :
Soupe à la crème et aux concombres, cornichons doux, beignets aux choux et au cumin, et topinambours.

Mœurs, Activités :
En réparation de sa faute passée, la bonne Babouchka ne se contente pas d'assurer annuellement son rôle de Mère Noël, mais s'évertue tous les jours à protéger les enfants, la faune et la flore des méfaits de l'homme nucléaire, très agressif dans la région.

Une fois, il y a bien longtemps, la Fée Babouchka était à filer au chaud dans son isba. La neige brassée par les vents blanchissait montagnes et campagnes de la vieille Russie. C'était un temps à ne pas mettre un Domovoï dehors. Pourtant quelqu'un frappa au carreau où la dentelle des rideaux, les fleurs de givre et les reflets de branches verglacées confondaient leurs entrelacs. C'était des étrangers chamarrés d'or et bleus de froid : "L'enfant divin est né, dirent les Rois Mages, nous suivions l'étoile qui nous conduisaient à lui, mais la bise l'a soufflée et nous voici perdus. Auriez-vous la bonté, petite mère, de nous guider à travers ces forêts sans chemin afin de lui offrir ces présents, et la myrrhe et l'encens ?"

Sur le seuil de sa porte, Babouchka leur montra la direction du sud - c’est toujours tout droit ! -, il faisait si froid dehors qu'elle refusa un pas de plus dans cette neige qui lui glaçait le cœur. Mais une fois la porte refermée, malgré le bon ronflon du poêle rien ne put la réchauffer. Le remord était comme un morceau de glace qui gagnait tout son corps.

Certes elle était vieille et cassée, mais une bonne Fée se doit d’être bonne et Fée avant toute choses. Son rôle depuis la nuit des temps n'avais-t-il pas toujours été de porter un peu de lumière féerique au berceau de chaque nouveau-né ? A la hâte elle emplit une hotte de jouets, enfila bottes et capuchon et se mit à trottiner cahin-caha en direction du sud. Hélas les rafales d'hiver avaient effacé les traces, recouvert la piste de la noble caravane, et jamais la pauvre Babouchka ne parvint à la rattraper. C'est pour cette raison que depuis son refus de mener les Rois Mages jusqu'à l'enfant élu, la Fée Babouchka, à chaque Noël, malgré le froid, le vent et la neige, se rend de maison en maison distribuer des cadeaux pour se faire pardonner...car elle sait que dans le regard de chaque enfant brille la joie du petit Jésus.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » dim. août 25, 2013 2:15 pm

La Befana et les Taties de Noël
Un, deux, trois cents rats, voilà la Befana !
( G. COrvi, Trésors de comptines )

Image

Taille :
Bancale

Aspect :
Entre la sorcière et l'épouvantail. Elle est bougrement hideuse pour une Mère Noël : maigre à effrayer les loups, torte, les jambes, les mains et les doigts tire-bouchonnés ; elle sautille plutôt qu'elle ne marche. Son nez rejoint le menton comme un casse-noisettes. De longs cheveux de chanvre lui tombent sur la bosse. Ses dents très grandes et jaunâtres grincent à chacun de ses pas.

Vêtements :
Tout de noir harnachée. Un immense capuchon rapiécé et sale la recouvre de la tête aux pieds ; n'en dépasse que le profil crochu et d'interminables souliers troués. Une grosse bosse accentue encore la voûte de son dos. Elle traîne derrière elle un sac de charbon et ne quitte jamais le balai qui lui sert de monture. Pis, lorsque la Befana se sent d'humeur coquette, elle sort d'un coffre à mites un hideux manteau de rats crevés à faire fuir les crapoussins de nuit.

Habitat :
Chassée de Bethléem et de l'Europe du Nord par saint Nicolas qui la soupçonnait sorcière, elle s'est réfugiée en Italie où elle se trouve très bien. Giani Corvi ( La Befana et les Génies du foyer ) situe sa cabane de fagots du côté du Latium.

Nourriture :
Se goinfre de polenta, s'étouffe de panetone, de pan d'oro, de panforte, s'empiffre d'anguilla marinata, de zampone aux lentilles de minuit, croque des kilos de Tortona.

Mœurs, Activités :
Semblablement à ses sœurs les Dames de Noël, elle récompense les enfants qui croient encore en elle.

"Autrefois la Befana
La Beafan s'amenait
A cheval sur son balai
Et le vent
Le vent du nord hurlait
Elle avait au dos un gros sac
Un sac plein à demi de charbon
L'autre moitié c'était des dons
Destinés aux enfants sages."

La Befana siginfie à la fois la fête de l’Épiphanie et sa personnification, nous apprennent G. Rodari ( Grammatica della Fantasia - Introduzione all'arte d'inventare storie ) et N. de Roback ( La Befana, legendia italiana del Natale ). D'après une très ancienne tradition paysanne, cette antique ganache crochue-dentue aurait été une sorcière encapuchonnée de noir avec des godillots percés, un grand sac ou une hotte sur le dos, volant de toit en toit à califourchon sur son balai pour porter des cadeaux la nuit du 5 janvier. C'est la Tante Arie d'Italie. Devenue bienveillante avec l'âge, l'ogresse d'hiver d'hier dépose en passant par les cheminées des jouets en récompense : du charbon en punissions dans les bas, les souliers et chaussons des petits.
On raconte que la Befana aurait jadis vécu la même épreuve que Babouchka. Alors qu'elle ramassait du bois dans la forêt, les Rois Mages seraient venus lui demander de les conduire à Bethléem adorer l'enfant Jésus. Mais de peur qu'on ne la vole, elle aurait préféré d'abord terminer son travail et remiser ses fagots avant de les suivre. A son retour il n'y avais plus personne, ni de traces laissées par les chameaux.
Rongée par le remords, la Befana accomplirait chaque année cette corvée d’Épiphanie afin d'expier sa faute.
Les bruyants charivaris destinés anciennement à l'effrayer et à se protéger de ses maléfices ont été remplacés en Toscane par des quêtes d'enfants nommés Bejanata : l'un d'eux se d"guise en vieille Fée, tandis qu'une ronde de joyeux camarades chantent par les rues en réclamant des oboles.


Tchausse-Villha, Chauchevieille ou Chauchepaille


Terrifie ceux qui au lieux de se rendre à la messe de minuit restent festoyer à la maison. On la redoute aussi en Suisse ; Tsaôthavîde emmêle de façon inextricable les travaux d'aiguille qui n'ont pas été terminé pour la Noël.


Snégurochka

Autre cousine de Russie montée sur une nacelle de lumière, entourée de milliers de petits papillons de neige qui descendent se poser sur les haies et les vergers dès que s'approche le beau cavalier du printemps.

Fraü Gaude

Petite nièce de Berchta la Sauvage, Fraü Graude rôde dans les villages la nuit de Noël, poussant devant elle une meute de chiens maudits aux prunelles et crocs rougeoyants.
Dès qu'elle trouve une fenêtre mal fermée, une porte entrebâillée, elle envoie se tapir auprès de la cheminée un de ses vautres que personne ne pourra déloger sans crainte d’être aussitôt dépecé. Si quelqu'un parvient à le tuer d'une balle dans la tête, il se transforme en rocher, et reprend vie à chaque minuit. Chacun de ses hurlements est une malédiction lancée aux habitants de la maison. Accidents, maladies, fièvres malignes vont implacablement décimer toute la famille. Ni conjurations, ni exorcismes, d'aucune sorte ne peuvent en venir à bout, jusqu'à ce que Fraü Graude ne vienne le siffler au Noël d'après.


Trotte-Vieille

Image

Fée Harpie de Haute-Saône, elle récompense les bons enfants et dévore les autres, accrochés en brochette sur ses longues cornes surmontant sa tête toute verte. Une chaudière de bouillie fumante posée sur le pas de la porte à son attention adoucit ses mauvaises attentions. A Lucerne la sorcière Straeggel tond de diverses manières les filles qui n'ont pas fini leur tâche pour la semaine des quatre temps ( le mercredi avant Noël ).


Kolyada

Autre Fée des neiges et de Noël, elle vient aussi déposer des jouets aux enfants qui chantent pour elle. Les cheveux blanc, le teint blanc, vêtue tout de blanc, elle est aussi blanche que les chevaux qui tirent un traîneau blanc. Il est difficile de la distinguer au milieu des nuages de neige. Des tintements de grelots annoncent son arrivée.

La Guillaneu

Fée sorcière de Vendée, elle hante les nuits de l'Avent au Nouvel An, montée sur un cheval fou sans queue ni tête.
Modifié en dernier par Náin le mer. janv. 08, 2014 7:10 pm, modifié 2 fois.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » lun. août 26, 2013 2:39 pm

Tante Arie
Les ténèbres portaient un matin dans leur cœur.
( Savitri )

Image

Taille :
Courbée.

Aspect :
La Dame de glace et de frimas est devenue frileuse. La visage d'ivoire a jauni, la chevelure sauvage s'est dégarnie en pelotons filasses. La dentition de fer a rouillé ses chicots. On dit qu'il ne lui reste qu'une dent. Le regard de cristal, au fil des ans, a gagné en bonté et éclaire tendrement le double foyer des lunettes. Bien qu'elle boitille lentement sur ses antiques pattes d'oie, elle peut cependant trottiner gaillardement pour visiter toutes les cheminées franc-comtoises chaque nuit de Noël.

Vêtements :
Elle a troqué le bâton des tempêtes contre une canne, le sac de grêle et de neige pour une hotte à joujoux et en paraît plus heureuse. Depuis elle s'emmitoufle dans la flanelle, la laine et les charentaises.

Habitat :
Un petit chalet à flanc de colline, au creux d'une vallée du Jura. Sa demeure est confortable, chaude, paisible. On y entend le tic-tac d'une pendule de Morez. Une poêle chantonne et ronfle même en été, car elle a toujours la goutte au nez et les pieds gelés. Toujours très présente à Montbéliard.

Nourriture :
Elle fut, paraît-il, ogresse, mais apprécie désormais la cuisine paysanne, la potée au saucisson de Morteau, les croûtes aux morilles, les tartines de morbier et en saison les grillées de vacherin. Sa cave regorge de vénérables douceurs : vin jaune de garde et vin de paille qu'elle déguste le dimanche, avec des noix croquées d'un seul coup d’incisive.

Mœurs :
Tout le monde aime Tante Arie, tout le monde la fête et attends sagement sa venue.

Activités :
Toutes celles du Père Noël.

Emmitouflée de châles, les pattes d'oie pelotonnées au fond des charentaises, assise près du poêle, Tante Arie sommeille au rythme des ronrons du chat. Son dentier de fer s'oxyde dans l'eau d'un verre, cela fait bien des solstices qu'il ne mord plus les vents de sa tenaille de verglas. Abandonnés aux araignées, le sac de grêle et le bâton à foudre s'empoussièrent. A force d'avancer dans l'âge, la meneuse de nuées sauvages, satellite de Berchta, n'a plus trop envie de bousculer la météo, de tirer la bordée solaire. Derrière la buée de ses lunettes, au fur et à mesure que la vue baisse, elle perçoit les agissements des hommes à travers le flou surexposé d'une vision de vieille Fée. Ses noires colères sont passées, endormies par de journalières infusions de tisanes philosophiques.
Les anciens se souviennent de ses frasques et colères, lorsque chevauchant les Hargnes elle frappait les campagnes de sa trique à foudre. Si d'aventure elle fesse encore quelques garnements à l'aide de verges vinaigrées, c'est qu'ils l'ont mérité, et, satisfaite ne n'avoir pas perdue la main, elle leur offre aussitôt de quoi se consoler.
De la même façon que ses congénères et pour les mêmes raisons, elle s'est rapprochée des enfants dont les univers sont proches. Il n'y a guère plus qu'eux pour s'intéresser à elle, il n'y a guère plus qu'eux pour lire l'univers dans le givre des carreaux.
Tante Arie ou Fée Arie ne sort désormais qu'une fois l'an. A la Noël elle émerge de sa demeure perdue au fond des forêts franc-comtoises, enfourche son âne aérien et retrouve ses pouvoirs de jeunesse.Toute la nuit elle visite les maisons, passe par les cheminées, les trous de serrure, offre des cadeaux aux enfants sages qui ont laissé carottes et navets pour sa monture, menace les garnements, les coiffe de bonnets d'âne, vérifie la bonne tenue de la cuisine, inspecte les meubles et les nids de poussière.

Autrefois elle récompensait d'une bourse d'or les meilleures fileuses, aujourd'hui elle dépose aiguilles et pelotes de laine aux bonnes tricoteuses. On dit qu'elle peut encore se transformer en serpent, faire tomber la neige en secouant sa chemise, trouver un mari aux jeunes filles qui viennent lui apporter des présents. Elle apprécie les invitations aux veillées ; celui qui lui demande de réaliser un vœu avec suffisamment de ferveur entend un bruit de clochette tinter au loin, c'est signe qu'il se réalisera.

Lorsqu'elle rencontre un orphelin, elle l'emporte sur son dos et lui donne à téter ses mamelles jetées par-dessus ses épaules. Agaberte, Fée des neiges, fait aussi à l'occasion la nourrice.

Sa tournée terminée, Tante Arie repasse par le Jura chez son amie Berthe, la Fileuse qui ne voit plus personne et ne quitte plus sa grotte depuis que les femmes ont remisé leurs quenouilles.
Modifié en dernier par Náin le ven. janv. 10, 2014 10:44 am, modifié 2 fois.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des Fées

Messagepar Náin » lun. août 26, 2013 5:33 pm

Les Lorialets ou Lunatiques
O lune, donne-moi ton sublime rayon.
( Alexandre Cormier, Le Livre des Fées, des Fantômes et des Sages )

Image

Taille :
Le Lorialet n'est en général pas très grand - il pousse mal - dit-on.

Aspect :
Oublions le cliché du Pierrot au visage talqué. Le Lorialet est un rêveur de lune, il n'a nul besoin de fard pour exprimer son rêve. Le Lorialet a le visage rond et pâle, le regard lointain, les cheveux ébouriffés.

Vêtements :
Oublions également le domino blanc à pompons, la calotte noire, la mandoline et la fraise empesée. Le Lorialet est vêtu comme tout le monde, enfin presque! Très tôt chez l'enfant lunaire il est fréquent d'observer quelques débraillements, quelques écarts vestimentaires qui iront en s'accentuant. Parvenu à l'âge adulte, ou bien il oublie de s'habiller et laisse ses vêtements se débrouiller tout seuls pour l'endos­ser; le chausser et fermer ses bou­tons, ou alors il se vêt pour attirer la lune et le regard des Fées, et frise le mirifique, la « cloche » philoso­phique, le dandysme inconvenant. Le chapeau est de rigueur comme perchoir aux Elfines.
Un jour il lui pousse des ailes seulement visibles aux autres Lorialets.

Habitat :
Il aime les lucarnes, les tours, les greniers. Il aime les lieux de silence, les clairières et les mares lunatiques - où qu'il soit, il demeure dans la lune.

Nourriture :
La soupe à la grande citrouille, la tisane aux lupulines, à la minette dorée, et les saurinettes d'automne.

Mœurs :
Mélancolique, méditatif et doux, solitaire, il n'a pas d'attrait pour les amours mortelles ni pour les roucoulades de la Colombine. Les chats l'apprécient. Les vers luisants, les phalènes, les éphémères, les lucioles, les hérissons et les champignons le suivent. On l'a parfois classé auprès des 1èmpestaires car involontairement il fait tomber la pluie ou briller le soleil suivant qu'il est triste ou content.

Activités :
Il a le don de connaître le passé et l'avenir mais ne l'exploite pas. Il est poète, musicien, météorologue, mais ne rime, ne compose, ne prévisionne qu'au secret de son cœur. On le croit alchimiste mais n'a jamais rien transmuté. Il a par contre perfectionné l'art des visions entoptiques et les voyages astraux. Ses pouvoirs et attirances magiques auraient pu faire de lui un astronome, un cosmonaute mais il répugne à équationner les paysages de l'âme et plus encore se révolte à l'idée de « conquérir » et « exploiter » les divins infinis.

"Au clair de la lune, mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume pour écrire un mot..."
Pierrot, le Pierrot Blanc, le Pierrot lunaire qui rêve à la lune, écrit et soupire à la lune, est l'incarnation même du Lorialet. Il est issu de la lune et ne songe qu'a y retourner. Il avait imaginé pour ce faire une nacelle légère de joncs coupés et tressés à la pleine lune, recouverte de lichens de lune, accrochés par des fils fins de rayons de lune à un système de grandes voiles de soies étalées la nuit sur les prés afin de les imbiber de rosée. Il espérait ainsi qu'en s'évaporant, la rosée entrainerait avec elle le frêle esquif et le conduirait jusqu'à l'astre de ses vœux. Mais le soleil avait trop vite asséché la voilure et "faute de combustible la belle espérance était retombée comme Icare dans son rêve d'envol". Désespéré par cet échec, Pierrot n'y accède plus qu'en songe.
Le Lorialet ne se plaît pas sur terre, même s'il n'est pas sélénite, il semble qu'il en soit tombé et toute sa vie "il restera dans la lune". Il est mauvais élève et mauvais employé, pourtant il n'est ni paresseux ni de mauvaise volonté, sa tête limbifère est simplement ailleurs, parmi les fifottes du ciel.
On lui connaît au moins deux origines : celle du
Légendaire des Astres écrit en l'an II de l'ère elfique par Maître Herbarius et celle plus terre-à-terre des Chroniques gargantuines.

La première le dit enfant de Séléné : Séléné, fille de Théia et d'Hypérion, personnifie la lune. Chaque soir illuminant les ténèbres de ses chevaux argentés, "la divine Séléné-aux-larges-ailes, après avoir baigné son blanc corps dans l'océan, revêtait des vêtements splendides, et s'élevait vers le ciel, emportée sur son char par de brillants coursiers". Parfois un dragon tentait de la dévorer, alors elle se cachait, provoquant une éclipse ; et les magiciennes qui la protégeaient faisaient fuir la Bête. Zeus la convoita et lui donna trois filles : Pandia, Némée et Ersé ( la rosée ). Pan pour la séduire se métamorphosa en vigoureux bélier avant de l'attirer dans les bosquets de l'Arcadie...Mais la belle ne désirait qu'Endymion ( le beau au bois dormant ) à qui Zeus avait accordé beauté et jeunesse éternelle à la condition de demeurer à jamais endormi. Aussi énamouré qu'une princesse charmante, Séléné se coucha contre son flanc et, de baisers en baisers chaque soir répétés, enfanta cinquante filles...et un fils, si "émerveillé des choses" qu'attiré par l'azur de la planète bleue il atterrit sur terre pour épouser une Fée. Depuis, toute sa descendance ne rêve qu'a la lune...Le Lorialet en serait le dernier...

Les
Chroniques gargantuines précisent que le Lorialet ou Lunatique ne serait qu'un simple mortel enfanté par un caprice de la lune : "Lorsqu'une femme se dénude à la lune en phase montante, elle s'expose à être Loarée, c'est-à-dire à être fécondée par l'esprit de la lune, et l'enfant naîtra sous son influence. Une femme qui accouche accidentellement dans un champ baigné par ses rayons mettra également au monde un enfant Lorialet - frappé par la lune. Ce Lorialet sera poète, musicien, vagabond ou chercheur de Fées. Il percevra l'invisible, le passé et l'avenir, et ses sentiments s’extérioriseront par la pluie et le beau temps. Comme tous les enfants enfaytés, il ne trouvera pas le bonheur sur terre et n'aura de cesse de courir les chemins lunescents à la recherche des royaumes féeriques."
Et l'
Almanach des Bergers de mettre en garde les impudents :
"Celui qui regarde trop longtemps la lune risque de se faire avaler l'esprit" et..."si un homme sort uriner et se laisse voir par la lune, elle grimace de dégoût et les enfants qu'il fera par la suite auront le même visage déformé."

"... Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu
Ouvre-moi la porte pour l'amour de Dieu."


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