Lady Oscar est une série culte des années 80 et a marqué de nombreuses personnes (je l'ai pour ma part découvert lors de sa diffusion dans les Minikeums).
Tout commence avec le manga de Riyoko Ikeda, intitulée Versailles no Bara, ce qui peut se traduire par La (ou les) Rose (s) de Versailles, publié en 1972. En France, il faudra attendre les années 2000 pour le voir publier dans notre langue, en 3 tomes (le 3ème étant un peu à part, c'est visiblement une sorte de Gaiden, ça raconte l'histoire d'un personnage extérieur à l'intrigue principale, ce tome n'a d'ailleurs pas été adapté en anime).
Je n'ai pour l'instant pas eu le loisir de lire ces 3 tomes (ça viendra !).
En 1979, le studio TMS (à qui on doit des séries comme Ulysse 3, Rémi sans Famille, Cobra et bien d'autres jusqu'à Saint Seiya The Lost Canvas récemment) adapte le manga dans une série de 40 épisodes.
L'histoire se déroule dans la France d'avant 1789 et suit le parcours d'Oscar François de Jarjayes, qui a la particularité d'être.... une femme !! (son père désespérant de ne pas avoir de fils décidé de l'élever comme si c'était un garçon)
Intrépide et déterminée, la jeune femme sera progressivement capitaine de la garde royale, chargée de la protection de Marie-Antoinette puis passera Colonel avant d'intégrer la garde française.
Durant cette période, elle assistera a de nombreux événements comme l'arrivée de Marie-Antoinette en France, la mort de Louis XV et le couronnement de Louis XVI, l'affaire du collier jusqu'à la révolution française.
A ses côtés, elle compte son fidèle ami André Grandier, secrètement amoureux d'elle.
Lady Oscar est indéniablement un chef d'oeuvre. La série repose sur une histoire solide et captivante. On pourra certes repprocher les nombreux anachronismes et autres libertés prises par rapport à l'Histoire de France mais qu'importe, comme dit le dicton "On peut violer l'Histoire à condition de lui faire de beaux enfants".
Le personnage d'Oscar est fascinant et son évolution superbement narrée. Obligée de renier son identité de femme, elle s'impose tant bien que mal dans un monde d'homme et il est bien souvent déchirant de la voir mettre de côté ses sentiments (notamment pour André). Son parcours est interessant à plus d'un titre, ses convictions l'empéchant de prendre une décision arrétée concernant le conflit entre la monarchie et le peuple et le choix qu'elle fera au final ne sera pas des plus indolores pour elle.
A ce titre, Marie-Antoinette est également une réussite car la série évite le piège du mannichéisme dans lequel elle aurait pu tomber. L'épouse de Louis XVI concentre quasiment exclusivement toute la haine et la révolte du peuple français de manière assez compréhensible et pourtant on aura bien du mal à ne pas éprouver de la sympathie pour ce personnage, prisonnier des manipulations politiques et de son manque de perception de la réalité. L'amour impossible qu'elle éprouve pour Fersen conforte encore plus Marie-Antoinette au rang des personnages tragiques.
Le lien entre Oscar et Marie-Antoinette est d'une richesse émotionelle incroyable. Les deux personnages vont fatalement être opposés sur un plan idéologique et pourtant jusqu'au bout, leur amitié ne perd rien de son éclat. Un paradoxe poétique qui est là encore une des plus belles réussites de cette série.
Mais je pourrais encore écrire des tonnes de paragraphes sur les autres personnages tant il y en a de fascinants dans cet oeuvre : André, Fersen, Bernard Chatelet, Jeanne, Rosalie, Alain, Robespierre etc... Mais je n'en ai pas le courage et de toute façon, un visionnage de la série sera bien plus efficace que mes mots !
Parlons un peu de l'aspect technique. Le graphisme, signé par le tandem de choc Shingo Araki (rip, définitivement un génie
) et Michi Himeno, est de toute beauté ! L'une des (si ce n'est LE) plus belles créations de la part de ces deux artistes, chaque est personnage est parfait !Côté réalisation, la série a connu une production mouvementée puisqu'après une quinzaine d'épisode mis en scène par Tadao Nagahama, suite à des désaccord avec l'équipe de production, celui-ci cède sa place au grand réalisateur Osamu Desaki (encore un qui nous quitté trop tôt
).Les épisodes réalisés par Nagahama était déja très bon. Cepandant, Osamu Desaki a vraiment été celui qui a élévé la série au rang de chef d'oeuvre ! Toute la dernière partie (les 10 dernires épisodes en gros) sont juste ENORMES !
On peut également citer la bande-son totalement réussie de Koji Makaino qui sublime encore davantage cette adaptation, tandis que le doublage japonais est particulièrement réussi.
Parlons un peu de la VF car elle a subi un sort particulier. Elle n'est pas mauvaise, et même LOIN de là, elle est au contraire superbe !! Les personnages principaux sont tous magistralement interprétés, que ce soit pour Nadine Delanoë (sublime Oscar), Amélie Morin (infiniment touchante sur Marie-Antoinette), Jean-Pierre Leroux (parfait sur Fersen) ou encore la narration de Jean Topart.
André a quand à lui bénéficié de la voix de Gérard Lartigau pendant les 16 premiers épisodes de la série avant de laisser sa place à Eric Legrand. Lartigau s'en était très bien tiré mais Eric Legrand est juste étourdissant sur le personnage ! Peut-être sa meilleure performance (oui oui, peut-être même supérieur à Seiya).
Enfin, mention spéciale à Thierry Bourdon, qu'on n'attend pas vraiment sur un personnage comme Alain (qui est un grand gaillard bagarreur) mais qui est étonamment convaincant ! Ou encore à Maik Darah, superbe sur Jeanne de la Motte !
Cepandant ce tableau est un peu terni par des changements de voix assez fréquents pour des personnages pas toujours si secondaires que ça et certains comédiens comme Bernard Tiphaine, Jean-Pierre Leroux et Henri Poirier sont surexploités et il devient vite génant de les entendre à tout bout de champ, ce qui n'enlève rien à leurs qualités d'acteur.
Mais je pinaille, car je le répète, la VF est dans l'ensemble très agréble à écouter.
L'adaptation des dialogues est d'ailleurs très réussi, donnant un ton très poétique à l'ensemble. Cepandant, on notera des différences parfois très marquées avec la version japonaise. Par exemple, dans la VO, les personnages devinent tous très facilement que Oscar est une femme (et certains ne manquent pas de lui faire remarquer de manière désagrable) alors qu'en VF, ils sont beaucoup moins perspicases. J'ignore pourquoi ce changement a été fait.
Il y a également parfois quelques édulcorations, je pense notamment à la scène où Rosalie interpelle Oscar en pleine nuit : en VO il est clair qu'elle se prostitue (ce qui donne une situation plutôt cocasse puisqu'elle offre son corps à une autre femme sans le savoir au premier abord) alors que la VF préfère préciser qu'elle ne fait que mendier. De même les accusations mensongères de Jeanne envers Marie-Antoinette lors du procès sont très différentes entre la VO et la VF...
Mais ces modifications restent discrètes et ne gènent nullement le visionnage.
Et puis ça donne une raison supplémentaire pour voir la série dans les deux versions ^^
Car l'édition collector de la série en France, comprenant la VF et la VOST (avec d'excellents sous-titres français) est excellente et possède des bonus géniaux (un livret très complet, un art-book absolument sublime ou encore une interview de Desaki !).
Par contre, fuyez l'édition light en deux coffrets. Non seulement elle ne comporte que la VF et sans aucun bonus mais en plus elle propose le très médiocre redoublage (effectué dans les années 90 pour de sombres raisons) sur deux épisodes (le 32 et le 39), alors que l'édition collector propose bel et bien le doublage d'origine bien meilleur (le redoublage commettant entres autres l'hérésie de ne pas reprendre les voix d'Oscar et d'André !!!!!!!
), et laisse le redoublage uniquement en bonus (et en plus, sans doute par erreur, l'épisode 32 dans ces bonus propose un étrange mixe entre les deux doublages tandis que 39 reprend le doublage d'origine en fait... mais on s'en fout complètement au final 
)Bref, pour ceux qui ne connaitrait pas encore cette magistrale série, je ne peux que vous la recommander et en tout cas j'aurais pris plaisir à écrire cette petite tartine sur l'une des mes oeuvres japonaise préférés.
, peut être verra t'on le coffret Blu-Ray un jour 
. 
)
, en tout cas moi ça reste dans mes prévisions 
